
Par Sami Kaïdi
Sale temps pour le régime marocain, ce dernier ne fait plus pleurer dans les chaumières. Bien au contraire, jour après jour, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour condamner ses agissements et violations inacceptables. Le temps où le régime corrompu de Rabat pouvait se permettre de piétiner le droit semble, désormais, bel et bien révolu. A cet effet, le journal français l'Humanité a publié, dans le cadre du scandale «Marocgate», un article sur la politique d'influence que suit le Makhzen au cœur des institutions européennes, notamment au sein du Sénat français où certains sénateurs sont des cibles privilégiées du régime. C'est le cas de Christian Cambon, président du groupe d'amitié France-Maroc du Sénat français, qui s'aligne systématiquement sur les positions de Rabat, quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse, écrit l'Humanité dans un article paru sous le titre : «Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon». D'après le même journal, la démarche du sénateur «Les Républicains» du Val-de-Marne est peu surprenante si on connaît les liens étroits que le royaume alaouite entretient avec lui. Pratiquement, au même moment, c’est la télévision publique italienne ’’RAI3’’ de mettre, entre autres, à nu la politique colonialiste de Rabat. Et ce, par le biais de la diffusion d’un reportage concernant également l'affaire de corruption au sein du Parlement européen (PE), mettant la lumière sur les manœuvres d'ingérence et d'espionnage du Makhzen avec des eurodéputés corrompus, ainsi que sur les crimes de l'occupation marocaine au Sahara occidental. Le dit reportage intitulé «L'Europe à vendre» présenté à travers le programme «PresaDiretta», a évoqué le thème central de cette enquête menée par le parquet fédéral belge depuis décembre dernier, à savoir les pratiques illégales auxquelles le Maroc a recouru dans le but de contourner et d'éviter toute résolution qui ne va pas dans son sens, notamment en ce qui concerne l’occupation du Sahara occidental. Illustrant avec des images de documents confidentiels dévoilés au grand public, la journaliste a indiqué qu'une note de la mission du Maroc auprès de l'Union européenne (UE) divulguée en 2014, alertait son ministère des Affaires étrangères sur le dépôt possible d'amendements malveillants par des adversaires avant l'adoption par le PE de rapports consacrés à la torture, aux droits de l'homme et aux relations commerciales de l'UE avec les pays de la Méditerranée. Maintenant nous savons ce qui se cachait derrière l'opposition de certains membres de la Commission et du Conseil européens à la décision de la Cour de justice européenne (CJUE) concernant les ressources naturelles du Sahara occidental, des pots-de-vin !