
Par Sami Kaïdi
Voilà que le régime colonial de Rabat lance une énième opération de manipulation et d’intoxication de l’opinion publique internationale. En effet, dès qu’il a pris les commandes du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’occupant a commencé à promouvoir, toute honte bue, son agenda inacceptable de colonisation du Sahara occidental, en invitant 14 ambassadeurs accrédités auprès des Nations unies à Genève à visiter ce territoire occupé. Une chose est sûre, cette institution, qui relève des Nations unies, doit mettre un terme, dans les plus brefs délais, à une telle dérive, si elle veut conserver sa crédibilité. Partant de ce constat, le Front Polisario a immédiatement condamné l’invitation, qui constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies, qui considère le territoire sahraoui comme non autonome en attente de décolonisation. Cette basse manœuvre est, par ailleurs, totalement contraire à l’esprit qui anime le Conseil depuis sa création et qui met en avant l’importance primordiale du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples. Dans cette droite ligne, le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a mis en exergue l’impérieuse nécessité d’assurer l’universalité, l’objectivité et la non-sélectivité dans l’examen des questions relatives aux droits de l’homme, et l’élimination des doubles standards et de la politisation. En effet, il est totalement inadmissible qu’une instance aussi importante que le Conseil des droits de l’homme soit manipulée par un pays qui fait de la violation des droits humains un credo. Ainsi, pour Oubi Bouchraya Bachir, l’instrumentalisation par le Makhzen de son poste de président du Conseil ne l’aidera nullement à redresser son image ternie après les scandales de «MoroccoGate», «Pegasus», et le massacre commis contre les migrants africains à la frontière entre Nador et Melilla, en juin 2022, ni couvrir le siège imposé aux territoires sahraouis, l’expulsion systématique des observateurs internationaux et les violations flagrantes des droits de l’homme commises au Sahara occidental occupé, bien documentées par les organisations internationales. Enfin, personne ne peut faire comme s’il ne savait pas…
S. K.