
Par Rachid Lourdjane
Un rassemblement pour une aide alimentaire à Ghaza a tourné au drame : une criminelle conjoncture pour attaquer ce point de distribution. Depuis ses hélicoptères et ses chars, l’armée sioniste a fait feu sur la masse compacte des civils. On dénombre 20 morts et 155 blessés admis à l’hôpital Al Chifa, selon le bilan établi par les autorités sanitaires du Hamas. Figée en position d’affront face à l’opinion publique et les foules nombreuses à l’échelle mondiale qui refusent le génocide, l’administration Biden n’encourage pas le cabinet de guerre de Netanyahou à cesser ses récidives de commission du crime contre l’humanité. De l’usage abusif du véto au Conseil de Sécurité aux fournitures des armes et soutien politique, le régime de Netanyahou est fortement soutenu dans son plan d’extermination du peuple palestinien à Ghaza. Les foules du monde entier crient leur indignation. Une posture irresponsable qui confère au régime sioniste l’autorisation de tuer et de violer les lois internationales basiques. A Ghaza, ce vendredi 15 mars était un moment d’horreur. Hors de leurs abris de fortune, affamés par cinq mois de privation, les habitants attendaient les vivres. Cinq mois de massacre et de bombardement s’ajoutent à la famine utilisée comme arme d’extermination. Les théoriciens du sionisme à la tête de ce programme meurtrier comptent sur la lassitude de l’opinion publique mondiale pour soutenir la guerre d’extermination.
Le premier navire, à une trentaine de kilomètres des côtes de Ghaza, chargé de vivres était attendu. Le pays est meurtri et les ONG s’attendent à une famine généralisée, notamment dans le nord, difficilement accessible. Dans cette partie du pays vivent actuellement 300.000 personnes. Les habitants scrutent quotidiennement le ciel dans l'attente d'un parachutage, mais même les quantités larguées sont insuffisantes. Ce moyen de ravitaillement n’est pas adapté. Il y a une semaine, le parachutage de vivres a causé la mort de cinq personnes. Dès que les parachutes s’approchent du sol, des personnes affamées se ruent au milieu des ruines en espérant récupérer un peu de nourriture.
Un couloir maritime humanitaire, ouvert depuis Chypre avec le départ mardi d'un premier bateau de l'ONG espagnole devrait apporter 200 tonnes de vivres fournies par une ONG. es organisations humanitaires en sont au stade de supplier l’autorisation de la force d’occupation pour acheminer une quantité d’aide à la mesure des besoins. D'où les appels pour ouvrir d'autres voies, donnant sur le nord du territoire.
Une ONG présente à Gaza a construit une jetée flottante où pourraient être débarquées les cargaisons destinées à la population du nord du territoire. Mais il faut une trêve et sans la pression politique et économique des USA et de l’Union européenne, le cessez-le-feu est impossible à envisager tant Netanyahou et son cabinet de guerre sont assurés du soutien de leurs alliés.
R. L.