
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a tiré la sonnette d'alarme, lundi dernier, face à l’augmentation de la faim au Proche-Orient notamment dans la bande de Ghaza, en proie à une agression sioniste dévastatrice depuis cinq mois.
«La situation à Ghaza, conjuguée aux crises prolongées au Soudan, en Syrie et au Yémen est très préoccupante», a déclaré Qu Dongyu, directeur général de la FAO, lors de son allocution à la 37e session de la Conférence ministérielle régionale de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (NENA).
«Dans la région NENA en particulier, nous observons une tendance inquiétante à l’augmentation continue de la faim et de la malnutrition au cours des dernières années», a-t-il ajouté.
La conférence, qui a réuni à Amman (Jordanie) des responsables gouvernementaux, des universitaires et des représentants du secteur privé et de la société civile de la région, s’est déroulée dans le contexte d’une hausse inquiétante des estimations de la faim et de la malnutrition.
Avec environ 60% de la population de la région souffrant de la faim et plus de la moitié de la population n’ayant pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain, la région dépend fortement des importations de denrées alimentaires, ce qui entraîne une érosion rapide des sols et l’épuisement des ressources agricoles, rappelle la FAO.
La situation a depuis atteint un point critique à Ghaza, où la population connaît des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire (due à l'agression sioniste en cours) et un risque élevé de famine. Selon cette institution onusienne basée à Rome, la crise de Ghaza vient s’ajouter aux multiples défis auxquels la région est confrontée depuis longtemps. Il s’agit notamment des effets négatifs de la crise climatique, de la faible disponibilité d’eau douce par habitant, de l’augmentation de la population et de l’urbanisation, ainsi que de la forte dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires, a-t-il expliqué. En outre, les crises qui se chevauchent, telles que la pandémie de COVID-19, les effets des conflits et des guerres en cours dans d’autres parties du monde, ainsi que les défis économiques et fiscaux croissants, en particulier l’augmentation des prix des denrées alimentaires, ont aggravé ces difficultés.
Face à cette situation, la FAO estime ainsi qu»’il n’y a plus de temps à perdre pour contrôler les dommages causés. Il s’agit de sauvegarder urgemment les systèmes agroalimentaires pour les générations actuelles et futures».
«Pour ce faire, nous avons besoin d’une vision commune, de prévoyance, d’appropriation, d’une stratégie de mise en œuvre et d’une voie claire menant à un impact et à des résultats à court, moyen et long termes», a conclu M. Qu lors de la conférence.