
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est dit «profondément alarmée» par l’impact dévastateur des pluies sur les Palestiniens déplacés à Ghaza. «Des personnes vulnérables, dont au moins sept nourrissons, sont mortes d’hypothermie, et ces décès tragiques soulignent le besoin urgent d’abris et d’autres formes d’aide, pour les faire parvenir immédiatement à la population de Ghaza», a déclaré Amy Pope, directrice générale de l’OIM, dans un communiqué publié, hier, sur le site de l’agence.
Le communiqué souligne que «de fortes pluies et des inondations ont submergé les sites de déplacés et les abris de fortune. Les familles sont exposées à des conditions difficiles et peinent à réparer les tentes endommagées par des mois d’utilisation». Les contraintes d’accès systématiques, comme le rapporte OCHA, «ont gravement entravé l’acheminement de l’aide, seulement 285.000 personnes ayant reçu une aide en matière d’abris depuis septembre 2024».
À la mi-décembre, le Shelter Cluster, un groupe de coordination des Nations unies, des organisations humanitaires internationales et locales, estime qu’«au moins 945.000 personnes ont encore un besoin urgent d’aide pour l’hiver, comme des vêtements thermiques, des couvertures et des bâches, pour protéger les abris de la pluie et du froid».
L’OIM a réitéré son appel urgent à «un cessez-le-feu, pour permettre l’acheminement sûr et immédiat d’une aide vitale à ceux qui en ont désespérément besoin», et a renouvelé également son appel au «respect du droit international humanitaire, à assurer la protection des civils et à permettre un accès humanitaire sûr, rapide, sans entrave et durable».
«Sommets d’impunité»
Les agressions sionistes contre le droit à la santé des Palestiniens atteignent des «sommets d’impunité», ont dénoncé, jeudi, deux rapporteuses spéciales de l’ONU, après le raid sioniste contre l’hôpital Kamal-Adwan à Ghaza et l’arrestation de son directeur.
La rapporteure sur la situation dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, qui a accusé maintes fois l’entité sioniste de «génocide» à Ghaza, et la rapporteure sur le droit à la santé physique et mentale, Tlaleng Mofokeng, appellent «à mettre fin au mépris flagrant» du droit à la santé à Ghaza, «suite au raid de la semaine dernière sur l’hôpital Kamal-Adwan, et à l’arrestation et à la détention arbitraires de son directeur, le docteur Hossam Abou Safiya». «Nous sommes horrifiées et préoccupées par les informations en provenance du nord de la bande de Ghaza, et en particulier par l’attaque contre le personnel de santé, y compris le dernier des 22 hôpitaux aujourd’hui détruits : l’hôpital Kamal-Adwan», ont écrit les deux expertes, qui sont mandatées par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Elles se disent «gravement préoccupées par le sort du docteur Hossam Abou Safiya», dont elles indiquent que son fils est tombé en martyr sous ses yeux, et demandent sa «libération immédiate», ainsi que celle de «tous les autres travailleurs de santé détenus arbitrairement».
«Cette situation s’inscrit dans le cadre d’un schéma» sioniste «visant, de façon continue, à bombarder, à détruire et à anéantir totalement la réalisation du droit à la santé à Ghaza», ont-elles affirmé. Plus de 1.057 professionnels de santé sont tombés en martyrs, depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, le 7 octobre 2023, soulignent les rapporteuses. De son côté, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déploré, jeudi, sur les réseaux sociaux le rythme «terriblement lent» des évacuations médicales de Ghaza.
«Seulement 5.383 patients ont été évacués avec le soutien de l’OMS depuis octobre 2023, dont seulement 436 depuis la fermeture du point de passage de Rafah», en mai 2024, a-t-il indiqué.