Netanyahou précipite le Moyen-Orient dans l’inconnu

Un cran dangereux de la tension au Moyen-Orient a de nouveau été enclenché, dans la nuit de jeudi à vendredi, avec cette nouvelle agression sioniste contre l’Iran. Peu après minuit, des frappes ont ciblé des installations nucléaires, des bases militaires et de hauts responsables dans la hiérarchie de l’armée, ainsi que des scientifiques de haut rang, selon des informations confirmées par les médias officiels à Téhéran. Les mêmes sources font état de près de 300 civils blessés, dont des femmes et des enfants. L’aviation sioniste a lancé près de cinq vagues successives de raids, ciblant, selon plusieurs sources, le système de défense antiaérienne iranien, des bases lance-missile et des systèmes de radars. Des dizaines d’avions israéliens auraient été ainsi mobilisés, pour attaquer près de 100 cibles, rapportent des comptes-rendus, alimentés par les déclarations des officiels. Soit une agression qui dépasse en envergure les précédents épisodes d’offensives contre la République islamique d’Iran. Très tôt, la télévision publique iranienne a confirmé la mort en martyr du chef d’État-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri. Le chef des gardiens de la révolution iranienne, le général Hossein Salami est, à son tour tombé en martyr, selon les autorités iraniennes, de même qu’un autre haut gradé du même corps, le général Amir Ali Hadjizadeh, chef des forces aériennes, lors d’une attaque ciblée contre leur quartier général à Téhéran. L’agence iranienne Tasnim a rapporté, également, qu’au moins six hauts experts et scientifiques du programme nucléaire ont été assassinés, ce qui accrédite la thèse d’une agression préparée de longue date par l’entité sioniste. Face à cette agression, les plus hautes autorités iraniennes, qualifiant les frappes de «déclaration de guerre», ont affirmé que la riposte sera «écrasante et implacable». Aux premières heures de la journée, le guide de la révolution islamique, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a nommé l'ancien commandant de l'armée, comme nouveau chef d'État-major des forces armées, et le général Mohammad Pakpour, comme nouveau chef du corps des gardiens de la révolution islamique. Dans un communiqué rendu public, hier, le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé une «violation fragrante de la Charte onusienne et une agression manifeste contre l'intégrité territoriale et la souveraineté du pays», ajoutant que l'Iran est bien déterminé à y riposter «par tous les moyens nécessaires».

Un plan fomenté de longue date

Le communiqué reconnait que les frappes «ont entraîné la mort de plusieurs serviteurs de la patrie, défenseurs de l’honneur national, de la science et de la technologie, ainsi que de nombreux innocents». La diplomatie iranienne a conclu que, «conformément à l’article 51 de la Charte de l’ONU, l'Iran dispose du droit légal et légitime de riposter à cette agression, par tous les moyens qu’il jugera nécessaire, et que ses forces armées ne manqueront pas d’agir avec force et détermination, pour défendre la nation». Et de poursuivre : «En tant que membre fondateur des Nations unies, dont la mission première est d’empêcher les agressions, de préserver la paix et de contrer les menaces à la sécurité internationale, l’Iran appelle le Conseil de sécurité à prendre immédiatement ses responsabilités et à intervenir sans délai face à cette violation flagrante de la paix et de la sécurité internationales par le régime sioniste». Le communiqué rappelle les responsabilités du SG des Nations unies, conformément à la Charte de l’ONU, et demande «une action immédiate de sa part en réponse à cette crise». Le ministère de la Défense iranien, de son côté, a diffusé un communiqué, repris par les médias publics, dans lequel il assure que «les forces armées de la République islamique d’Iran, conformément aux ordres du commandant en chef des forces armées et avec le soutien du peuple, sont «prêtes à infliger une punition sévère et exemplaire à l'entité sioniste». Le scénario d’un basculement vers la confrontation armée a commencé à se préciser près de 48 heures avec l’annonce de rapatriement des personnels diplomatiques et consulaires américains de certains pays de la région, résolution à charge du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) contre l’Iran, jeudi, et des informations fuitées sur une probable agression sioniste contre Téhéran. La poursuite annoncée du processus de négociation américano-iranien sur le nucléaire, avec un nouveau round prévu aujourd’hui, avait juste relativisé les craintes. Mais le plan sioniste était bel et bien en marche et semble manifestement avoir été préparé de longue date, indépendamment des évolutions.

M. S.

----------------------------------------------------------------

Des centaines de missiles iraniens en riposte

Des centaines de missiles ont été lancés, hier en fin de journée, par les forces armées iraniennes contre l entité sioniste, ont annoncé les médias publics iraniens, reprenant un communiqué de l’État-major à Téhéran. Les premières images en provenance des territoires palestiniens occupés, ont montré un ciel constellé de nombreux projectiles lumineux, alors que le système antiaérien israelien tentait de les abattre avant d’atteindre le sol. Quelques-uns ont néanmoins pu échapper à l’interception. Un incendie a été signalé aux alentours du ministère de la Défense israélien. Les missiles ont été filmés par des amateurs traversant, entre autres, l’espace aérien syrien. De nouvelles frappes sionistes ont été, par ailleurs, lancées au même moment sur Téhéran. Quelques heures auparavant, le guide suprême de la République islamique d’Iran avait indiqué que la riposte à l’agression sioniste allait être d’ envergure et ne ferait pas dans la demie-mesure.

M. S.

----------------------------------------------------------------

Condamnations et inquiétudes dans le monde

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé l’entité sioniste et l'Iran à «faire preuve de la plus grande retenue», selon un de ses porte-parole, condamnant, par ailleurs, «toute escalade militaire au Moyen-Orient», d’autant que des négociations étaient en cours entre les États-Unis d’Amérique et l’Iran. Le président russe, Vladimir Poutine, a «condamné» hier les frappes sionistes ayant visé l’Iran, qualifiant ces attaques de «dangereuse escalade» et qui constituent «une violation de la Charte des Nations unies et du droit international» qui pourraient avoir «des conséquences désastreuses» pour le Moyen-Orient. L'Arabie saoudite, de son côté, a condamné l’agression sioniste contre l’Iran, «pays frêre», la qualifiant de «violation flagrante» du droit international, selon une réaction du ministère saoudien des Affaires étrangères. Ryad a souligné, par ailleurs, que «la communauté internationale et le Conseil de sécurité ont une grande responsabilité dans l'arrêt immédiat de cette agression». Le sultanat d’Oman, médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans les discussions sur le programme nucléaire, a qualifié l'attaque sioniste d'«escalade dangereuse», «qui menace d'exclure les solutions diplomatiques et de compromettre la sécurité et la stabilité de la région», selon l'agence de presse officielle. L'Union africaine (UA) a indiqué, pour sa part, que les attaques de l'armée sioniste «constituent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales», appelant toutes les parties «à faire preuve de la plus grande retenue». L’Union européenne (UE), de son côté, par la voix de sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas, a assuré que «la diplomatie demeure la meilleure voie à suivre», pour résoudre les différends.

Synthèse M. S. 

Multimedia