Prix du Président de la République Ali Maâchi : Les lauréats 2025 primés

Les lauréats du Prix du Président de la République Ali Maâchi pour les jeunes créateurs ont été dévoilés, ce 14 juin, au cours d’une cérémonie solennelle, au Centre International des Conférences Abdelatif-Rahal présidée par le Premier ministre Nadir Larbaoui et par le ministre de la Culture et des Arts, Zouheir Ballalou.

La cérémonie de remise du Prix du Président de la République Ali Maâchi a eu lieu ce 14 juin au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal, en présence du Premier ministre Nadir Larbaoui et du ministre de la Culture et des Arts, Zouheir Ballalou. Ce rendez-vous annuel consacre les jeunes talents algériens dans plusieurs disciplines artistiques, de la littérature au théâtre, en passant par les arts visuels et le cinéma.

Institué pour valoriser les jeunes talents et encourager l’effervescence artistique à travers le pays, ce prix national consacre des voix nouvelles dans divers champs d’expression : littérature, poésie, théâtre, musique, arts plastiques, audiovisuel, chant et danse. Le palmarès 2025 témoigne d’une diversité remarquable, mais surtout d’un souffle collectif qui traverse les disciplines : celui d’une génération décidée à inscrire son nom dans le présent.

Des voix littéraires qui s’imposent

En littérature romanesque, le premier prix a été attribué à Sami Chaanane, salué pour une écriture habitée, lucide, parfois bouleversante. Il est suivi de Rajae Mahi et de Khaoula Hawassnia, dont les textes, entre réalisme inquiet et imaginaire audacieux, affirment un désir fort de raconter. La catégorie poésie a consacré Mohamed Salim Medawi pour une langue dense, lumineuse, qui conjugue le souffle intime à l’ouverture sur le monde. Aït BousaadAkli, deuxième prix, propose des vers sensibles et profonds, tandis que Fatima-Zahra Boudane, troisième, impressionne par une voix claire qui épouse les brisures du réel.

En nouvelle littéraire, art exigeant et souvent sous-estimé, le jury a primé Abderrazak Abbas pour une densité narrative rare. Abderrahim Belghenami et Nabil Ben Dahhou complètent le podium avec des textes incisifs et maîtrisés, capables de dire beaucoup en peu de mots.

Une scène dramatique en renouvellement

Le théâtre écrit, discipline phare du paysage culturel algérien, a vu triompher Abdelwahab Ramdani, dont l’œuvre interroge avec gravité les tensions humaines et sociales. Derrière lui, Asma Ben Ahmed et Messaoud Atma renouvellent l’espace dramatique avec une écriture nerveuse, ouverte à l’expérimentation et à la polyphonie.

Le théâtre vivant a également été distingué. Lounis Fakhreddine s’est vu décerner le premier prix pour une performance d’une grande intensité, à la fois incarnée et maîtrisée. AymenFaitas et ChahinezDerbal, lauréats du deuxième et du troisième prix, ont été salués pour leur énergie scénique et leur engagement émotionnel.

Une musique enracinée et réinventée

La catégorie musique a couronné Mohamed Ramzi Ben Harath, dont la composition, émotive et raffinée, propose un dialogue subtil entre héritage et modernité. Ahmed Rami Hassounat et Imad Abdelaziz Fallah, respectivement deuxième et troisième prix, redonnent vie aux harmonies locales à travers une sensibilité contemporaine et un travail exigeant sur les textures sonores.

Du côté du chant et de la danse, disciplines souvent fusionnées dans le contexte algérien, Rayan Boukari a su se démarquer par une gestuelle habitée et une expressivité saisissante. Abdelbari Krom et Imane Mami, primés à leur tour, ont impressionné par la justesse de leur présence scénique et la maîtrise du corps comme vecteur d’émotion.

Le regard d’une génération en images

En cinéma et art audiovisuel, c’est Ahmed Belmoumen qui a remporté le premier prix, pour un travail où la forme cinématographique se met au service d’un propos à la fois poétique et politique. AzeddineBenyoussef et Charafeddine Ferhat Hajjaj, deux jeunes créateurs en pleine ascension, l’accompagnent au palmarès, avec des œuvres prometteuses par leur regard sur les marges, l’identité, et la mémoire.

Les arts plastiques, quant à eux, ont mis en lumière le talent de Billal Cherait, qui remporte le premier prix grâce à une œuvre visuelle puissante, traversée d’imaginaires multiples. Walid Khelkhal et Mohamed Ezz El Arab Ben El Mouaz, deuxième et troisième prix, affirment un langage personnel, nourri de tradition et de modernité, de formes abstraites et de gestes symboliques.

À travers ce palmarès 2025, l’État algérien ne célèbre pas seulement le talent individuel de ses jeunes créateurs : il rend hommage à une génération capable de s’arracher au silence, d’habiter l’art avec exigence, et d’inscrire dans ses œuvres les tensions, les rêves et les espoirs du pays.

Soutenus par les institutions de la République, ces artistes incarnent le mouvement d’une jeunesse qui refuse le repli, choisit la création comme espace de liberté, et affirme la possibilité d’un art en prise avec le monde.

 

 

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