Malabo (Guinée équatoriale) du 25 au 27 mai, Sommet humanitaire et conférence des donateurs de l'UA : l’obstacle du financement

Les efforts déployés par le continent africain en vue de faire face à ses multiples défis butent sur le manque de ressources financières. A titre d'exemple, au cours des cinq dernières années, les plans régionaux d'intervention pour les réfugiés africains ont été financés à moins de 50%.

L'insuffisance des fonds, associée à des facteurs tels que les conflits, les catastrophes, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, la hausse des prix des denrées alimentaires et la perte de revenus due à la COVID-19 n'ont pas permis aux réfugiés d'atteindre l'autonomie. Dans le but de dégager une nouvelle approche et d'identifier des solutions durables et viables pour relever les défis actuels, notamment des solutions qui contribuent au redressement post-conflit et au lien entre la paix et le développement, l'Union africaine organisera un Sommet humanitaire et une Conférence des donateurs du 25 au 27 mai 2022 à Malabo (Guinée équatoriale) sous le thème : «Financement de l'action humanitaire : relever les défis humanitaires actuels de l'Afrique». Selon le projet d'une note conceptuelle mis en ligne sur le site de l'organisation panafricaine, les participants «se pencheront sur les efforts déployés par les dirigeants africains pour faire face aux défis humanitaires actuels auxquels l'Afrique est confrontée, défis exacerbés par les impacts socio-économiques de la pandémie de COVID-19 et des catastrophes à travers le continent». Il s'agira pour l'UA de mettre en place à l'issue de ce sommet son programme humanitaire au cours de la prochaine décennie. Ce sommet permettra également de discuter de la mise en œuvre opérationnelle de l'Agence humanitaire africaine, de plaider pour un financement durable et de mobiliser des ressources pour la réponse humanitaire en Afrique. D'autant qu'il y a urgence. Il y a lieu en effet de rappeler qu'à l'heure actuelle, le continent africain continue de faire face à certaines des urgences humanitaires les plus complexes, qui sont dans certains cas le résultat de catastrophes naturelles et humaines, mais dans de très nombreux autres cas sont provoquées par des conflits entraînant des déplacements massifs de personnes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières nationales. Loin de disparaître, ces situations ont eu pour effet au contraire d'augmenter de manière exponentielle les besoins humanitaires au fil des ans et les communautés les plus vulnérables, déjà confrontées à des chocs multiples, sont les plus touchées. A titre d'exemple, dans la région du Sahel, la région du bassin du lac Tchad et la région des Grands Lacs, des crises complexes et à évolution rapide entraînent des besoins sans précédent. La violence armée, le terrorisme et l'insécurité ont contraint plus de personnes que jamais à fuir leurs foyers, détruisant le tissu social des communautés et provoquant la désorganisation des services sociaux de base. Dans l'ensemble de ces régions, le nombre de personnes déplacées et de réfugiés a augmenté de manière exponentielle avec plus de deux millions de personnes déplacées dans la région du centre du Sahel, ce qui représente une augmentation de 30% depuis 2020, le Burkina Faso représentant plus de 50% du total des déplacés dans la région. Dans le bassin du lac Tchad, plus de cinq millions de personnes sont déplacées, dont plus de 70% au Nigeria. En fait, plus de 114 millions de personnes dans les 15 pays africains les plus impactés auront besoin d'une aide urgente en 2022. Une réalité qui interpelle, et à laquelle les chefs d'État, les chefs des agences des Nations unies, les donateurs, les membres de la société civile, le secteur privé et les organisations internationales et locales conviés à Malabo devront trouver une solution pérenne.

N. K.

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