Intenses combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : 96 morts dont 11 civils

Intenses combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : 96 morts dont 11 civils
Intenses combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : 96 morts dont 11 civils

Au moins 95 personnes dont 11 civils ont été tuées dans les combats opposant les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan, selon le dernier bilan publié lundi soir.

Le président turc, soutien de Bakou, a appelé Erevan à mettre fin à ce qu'il a qualifié d'«occupation» tandis que d'autres pays, dont la Russie, réclament une cessation immédiate des hostilités. Depuis dimanche, les forces de l'enclave séparatiste, soutenue politiquement, militairement et économiquement par l'Arménie, et celles de l'Azerbaïdjan s'affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016. Lundi soir, les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé que 26 séparatistes arméniens de plus avaient été tués lors d'affrontements avec les forces azerbaïdjanaises. Plus tôt, le porte-parole du ministère arménien de la Défense, a fait état d'une offensive «massive» des forces azerbaïdjanaises sur les flancs sud et nord-est de la ligne de front. Le bilan réel pourrait être bien plus lourd, les deux camps affirmant chacun avoir tué des centaines de militaires ennemis. L'Azerbaïdjan réclame le retour sous son contrôle du Haut-Karabakh, province montagneuse peuplée majoritairement d'Arméniens, chrétiens, dont la sécession en 1991 n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Une guerre ouverte entre Erevan et Bakou risquerait de déstabiliser le Caucase du Sud, en particulier si la Turquie et la Russie, puissances régionales, intervenaient. Or le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi l'Arménie à mettre fin à ce qu'il a qualifié d «occupation du Haut-Karabakh». «La Turquie continuera à se tenir aux côtés du pays frère et ami qu'est l'Azerbaïdjan, de tout notre cœur et par tous les moyens», a-t-il dit, encourageant Bakou à «prendre les choses en main».
Les autres puissances - Russie, États-Unis, France, Iran, UE, ONU - ont appelé à une cessation immédiate des hostilités. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence hier soir, à huis clos, pour évoquer la situation. Une déclaration pourrait être publiée à l'issue de la réunion, soit par le Conseil de sécurité, soit par les membres européens de l'instance si un consensus n'est pas trouvé avec les autres partenaires.
De son côté, l'Union européenne a appelé l'Arménie et l'Azerbaïdjan à mettre fin aux hostilités. «Nous demandons à chacun de faire tout son possible pour empêcher le déclenchement d'une guerre car c'est la dernière chose dont cette région a besoin», a lancé le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano. L'Allemagne, qui assure la présidence semestrielle de l'UE, parle d'une situation préoccupante et fait écho aux appels des institutions européennes. «Nous demandons aux deux camps un cessez-le-feu immédiat et de revenir aux négociations», ajoute le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert.
L'Arménie et le Haut-Karabakh dénoncent une «ingérence» turque, accusant Ankara de fournir armes, «spécialistes militaires», pilotes de drones et avions à Bakou. Erevan a aussi affirmé qu'Ankara avait déployé des milliers de «mercenaires» transférés de Syrie. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a estimé de son côté que la Turquie avait transféré du territoire syrien plus de 300 combattants vers le Haut-Karabakh. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a rejeté ces accusations, affirmant à l'inverse que «des mercenaires ethniquement arméniens» du Moyen-Orient combattaient côté séparatiste.
L'ambassadeur arménien en Russie, Vardan Toganyan, a dit à l'agence russe Ria Novosti que son pays n'hésiterait pas à utiliser des missiles balistiques Iskander fournis par Moscou si Ankara venait à mobiliser dans ce conflit les F-16 turcs.
R. I.

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