Nagorny Karabakh : L’accord sur un cessez-le-feu s’éloigne

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont échoué à s'entendre sur un nouveau cessez-le-feu sur le conflit armé au Nagorny Karabakh lors de pourparlers vendredi à Genève, mais sont convenus de mesures destinées à atténuer la tension, promettant notamment de ne pas viser les civils. Le ministre arménien des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, et son homologue azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov se sont rencontrés face à face dans la ville suisse pour tenter de trouver une issue à cette crise qui a fait plus de 1.000 morts en un peu plus d'un mois. Les médiateurs français, russes et américains, réunis au sein du «groupe de Minsk», ont indiqué dans un communiqué tard vendredi avoir appelé les belligérants à appliquer un précédent accord de cessez-le-feu.
Les deux parties ont tenu «un échange de vues ouvert et substantiel afin de clarifier leurs positions de négociations» sur les points de blocage dans l'accord de cessez-le-feu conclu le 10 octobre à Moscou, poursuivent les médiateurs. Deux autres tentatives de trêve conclues depuis à Paris et Washington ont également volé en éclats. Les parties ont également «convenu de prendre un certain nombre de mesures sur une base urgente», selon le texte. Il s'agit de «ne pas viser délibérément les populations civiles ou des cibles non militaires, conformément aux lois humanitaires internationales», poursuit-il. Ils vont aussi «se livrer activement à l'application du recouvrement et de l'échange de dépouilles sur le champ de bataille». Les deux voisins devraient en outre fournir d'ici une semaine des listes de prisonniers de guerre à la Croix-Rouge «afin de permettre un accès et en vue d'un futur échange».

Moscou joue la prudence

Ils se sont engagés à fournir par écrit des commentaires et questions dans le cadre de discussions visant à établir des mécanismes vérifiant la tenue d'un cessez-le-feu, un élément jugé prioritaire dans les pourparlers. «Les co-présidents vont poursuivre leur travail avec intensité avec les parties (belligérantes) pour parvenir à un règlement pacifique du conflit», indique le communiqué. La rencontre des deux chefs de la diplomatie avait initialement été planifiée jeudi, mais elle avait été décalée à vendredi suite à de nouveaux combats. «Chaque jour de retard dans l'obtention d'un cessez-le-feu fonctionnel augmente la probabilité d'une escalade dramatique des pertes civiles dans cette tragédie», a tweeté Carey Cavanaugh, ancien ambassadeur américain qui co-dirige le Groupe de Minsk.
Pour sa part, la Russie s'est déclarée prête à venir à aider l'Arménie si les combats autour pour le Haut-Karabakh s'étendaient au territoire arménien. Le Premier ministre arménien avait demandé vendredi l'aide de la Russie, alors que les Arméniens du Haut-Karabakh continuent de fuir les combats. La Russie est liée à l'Arménie par un traité de sécurité collective qui, selon Moscou, ne s'étend pas au territoire du Haut-Karabakh. Moscou indique par ailleurs que des formats d'assistance concrets allaient être discutés avec les autorités arméniennes. De son côté, l'Azerbaïdjan n'a pas commenté la possibilité d'une implication de la Russie dans le conflit, mais accuse l'Arménie de poursuivre les bombardements.
R. I.

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