
Surmonter les défis du passé et aller vers une souveraineté économique inébranlable
«Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé des messages politiques forts dans son discours, jeudi dernier, à l’occasion de la clôture des Journées de l'entrepreneuriat», a souligné le Pr Abdellatif Bouroubi, enseignant universitaire en sciences politiques et relations internationales.
Le chef de l’État a déclaré qu’«aucune puissance ne peut faire pression sur l’Algérie», affirmant que «le pays a atteint le point de non-retour pour défendre farouchement sa souveraineté». Il s’agit d’un rappel et d’une réaffirmation de la politique étrangère de l’Algérie basée sur des principes et des paramètres, dont la neutralité, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, a affirmé le Pr Bouroubi, dans une déclaration à El Moudjahid. «Le Président Tebboune, poursuit-il, rappelle, à travers cette déclaration, le profil de la politique extérieure nationale. Outre l’attachement au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, l’Algérie a toujours opté pour des solutions pacifiques aux conflits, tout en gardant la même distance avec les parties du conflit et évitant toute alliance contre les autres. Comme elle a aussi œuvré pour la promotion de la diplomatie, y compris aujourd’hui la diplomatie économique. Outre ces principes, l’Algérie veille aussi à la préservation de sa souveraineté nationale, notamment dans le contexte actuel marqué par des enjeux politiques et économiques. Je pense qu’à travers ce rappel, le chef de l’État affirme sa détermination à surmonter les défis du passé et à aller vers une souveraineté économique inébranlable.»
Engagement pour une rupture définitive avec les anciennes pratiques
Le président de la République a tenu à affirmer, dans ce même discours, que «l'État sévira contre toutes les formes de dérive qui ont accablé l'économie nationale par le passé et coûté des milliards de dollars au Trésor public», soulignant que cette «lutte a été parmi les défis que nous avons relevés avec conviction».
Il a, à ce propos, évoqué «certaines parties, nostalgiques du passé douloureux qu'a vécu le pays et qui pensent pouvoir faire pression sur l'État et sur ses politiques économiques», affirmant que «le train est en marche et rien ne peut l'arrêter».
«Minoritaire, cette catégorie, qui tente de ternir l'image de l'Algérie à l'étranger, ne représente aucunement la majorité qui est en parfaite harmonie avec la politique économique actuelle», a soutenu le président de la République, précisant que cette majorité «est imprégnée de patriotisme et d'une volonté de mettre en exergue les efforts consentis par l'État, pour relancer l'économie nationale».
Pour l’enseignant universitaire, le chef de l’État a assuré de nouveau son engagement «pour une rupture définitive avec les anciennes pratiques, notamment les pratiques économiques douloureuses». Il fait remarquer que Tebboune a évoqué des «résistances», avec le constat de blocages et d’entraves à l’investissement économique. Ainsi, il a mis en garde contre toute tentative de pression sur l’Etat en la matière», soutient-il.
Le train est en marche
Par ailleurs, le chef de l’État s’est voulu rassurant, lorsqu’il a affirmé que le train est en marche, observe le Pr Bouroubi. «Le Président est passé du diagnostic et à l’autopsie de la situation à l’action par des faits et des réalisations, à travers des réformes profondes politiques et socioéconomiques, dont l’amendement de la Constitution, la promulgation de nouvelles lois, notamment la loi sur l’investissement. Le processus est dynamique et, de ce fait, le président de la République parle du concret», souligne l’enseignant universitaire. Et d’ajouter : «Le Président réaffirme aussi son engagement pour la moralisation de la vie politique et économique, et la lutte contre l’argent sale. Il a annoncé que la récupération des fonds se fera désormais par d’autres voies.»
Dans son discours, Tebboune a révélé qu’il y a des accords préliminaires de l’Union européenne et de certains pays pour récupérer les fonds détournés. Le Pr Bouroubi a souligné, aussi, que le chef de l’État a défini la numérisation en tant que cheval de bataille et priorité majeure de l’État, comme un outil efficace et performant pour la bonne gouvernance et la transparence. «Il a fixé de nouveau ses priorités économiques et politiques», conclut le Pr Abdellatif Bouroubi.
Neila Benrahal