
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé, hier, dans son allocution, lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors des travaux du 19e Sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA), qui se tiennent dans la capitale ougandaise Kampala, à intensifier les efforts collectifs pour plaider en faveur de la cause palestinienne, afin de faire entendre la voix de la justice, faire primer le droit et le principe d’égalité, et consacrer la primauté du recours aux garde-fous juridiques contraignants qu’il convient de placer au-dessus de toute autre considération, conformément à la légalité internationale et aux résolutions onusiennes, censées être contraignantes pour tous, y compris face à la funeste machine de guerre sioniste qui sévit dans les territoires palestiniens occupés.
Le discours du chef de l’Etat échappe aux errements du sens commun d’une majorité devenue presque silencieuse devant la barbarie de l’entité sioniste. Rappelons-le, la résolution 3379 de l’ONU du 10 novembre 1975 stipule que «le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale».
Le Président a notamment souligné que ce qui se passe en Palestine «est une guerre d’extermination» et les pratiques inhumaines de l’armée de l’occupation sioniste contre les Palestiniens sans défense, femmes, enfants et nourrissons, notamment dans la bande de Ghaza, «sont un exemple on ne peut plus clair de l’échec de la communauté internationale à imposer des garde-fous et des restrictions à tous».
Faillite morale des institutions internationales
Or, l’inversion accusatoire qui est le propre de l’intelligentsia de l’Empire, veut que l’occupation sioniste faisant fi des résolutions de la légalité internationale et refusant, en toute impunité, de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et de se soumettre à l’option de la paix. L’Algérie a réussi à démasquer cette supercherie : les relations internationales obéissent moins à des idéaux qu’à des considérations stratégiques. Cette approche est conceptuellement et moralement maigre. Et c’est dans le sillage de l’appel à l’instauration d’un nouvel ordre mondial que le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé le MNA et ses Etats membres «à affirmer, haut et fort, que l’ère de l’impunité est révolue».
Le soutien à la cause palestinienne juste, illustre, encore une fois, la centralité de la question dans l’activisme diplomatique de l’Algérie. Faut-il rappeler que la Déclaration d’Alger en novembre 2022, à l’issue des travaux du Sommet arabe, a clairement appelé «à conjuguer tous les efforts pour créer de nouvelles perspectives de paix au Moyen-Orient sur la base de la légalité internationale et des initiatives arabes de paix». C’est le «Pax melior est quam iustissimum bellum, «la paix est meilleure que la plus juste des guerres».
Les droits des Palestiniens doivent rester en tête des priorités arabes et internationales, partant de la responsabilité de la communauté internationale dans la garantie du respect du droit international et le soutien des causes justes.
L’apartheid et la colonisation sont indéfendables moralement et juridiquement. Le plaidoyer de l’Afrique du Sud à la Haye doit, logiquement, mené à la condamnation de toutes les pratiques de terrorisme de l’Etat sioniste et des violations infligées aux Palestiniens, à leur vie, leurs biens et leur existence.
La réconciliation palestinienne passe par l’Algérie
Ce qui arrive aux Palestiniens ressemble à un feuilleton de nettoyage ethnique. Les crimes des sionistes mériteraient au mieux d’être intégrés à la réflexion du processus de paix, au pire à nourrir un réquisitoire à l’encontre de l’entité sioniste devant un tribunal international.
La guerre que mène l’entité sioniste contre les civils à Ghaza, mais aussi l’acharnement des colons juifs en Cisjordanie, soutenus par l’armée de colonisationh doit motiver plus que jamais les factions palestiniennes à faire disparaître toutes les manifestations de division.
L’occupation militaire et les troubles économiques et sociétaux résultant de l’instabilité institutionnelle à cause de la division politique séparant les Palestiniens, ainsi que l’accumulation de crises liées notamment à la course à la normalisation des relations diplomatiques avec l’entité sioniste sont des conséquences de la faiblesse d’une action arabe commune.
L’intérêt que porte l’Algérie à la question palestinienne découle de principes et constantes établis, et d’une foi profonde dans le droit des peuples à l’autodétermination et à la résistance à toutes les formes de colonialisme et d’exploitation, que l’Algérie a établi et défendu depuis l’indépendance et pendant la Révolution. La défense de ces droits inaliénables sont des éléments constitutifs de la politique étrangère de l’Algérie. Pour le peuple algérien, la question palestinienne n’est pas uniquement une problématique de décolonisation, mais aussi une question d’honneur et de loyauté de laquelle les Algériens ne se détourneront pas, même s’ils restent seuls.
L’Algérie sauve l’honneur
«La question palestinienne est avant tout une question d’accomplissement de notre glorieuse histoire de libération et des sacrifices de nos aïeux, qui ont cru à juste titre que la question de la Palestine est une question de droit et de justice.» C’est ainsi que le président de la République a résumé les choses, et cela est significatif à plus d’un titre. Car il y a aujourd’hui une nécessité de rappeler aux arabes et au monde leur responsabilité historique, morale et politique quant à l’issue de la question palestinienne. Les sionistes ne réussiront jamais à enfoncer le dernier clou dans le cercueil.
Nous assistons à un authentique soulèvement de la terre pour la création de l’État libre de Palestine, à une insurrection empathique pour la cessation des exécutions militaires.
Aucune forme d’intimidation, de chantage, de culpabilisation, de diabolisation, d’objurgation ne fera taire le sens de la justice qui habite les peuples. La terre a les yeux rivés sur la Palestine occupée, insuffle un ouragan d’énergie à sa population martyre. Des marées humaines se massent partout dans le monde, comme une seule prière pour la Palestine.
Tahar Kaidi