
Par Mohand Az.
C’était le 27e engagement présidentiel. Depuis hier, c'est devenu une réalité. Le CNESE, institution constitutionnelle, placée auprès du président la République, est désormais "armée"- d'une composante et prérogatives élargies- prêt à jouer le rôle historique d'avant-garde dans la conception et la conduite des réformes structurelles manquant au projet de la "Nouvelle Algérie".
Que du chemin parcouru par cette institution consultative qui, 20 ans durant, a souffert de l'ostracisme d'un exécutif hégémonique et allergique à toute note, rapport et/ou analyse, scientifiquement étayée et/ou remettant en cause la doxa de l'ancien régime. Le CNESE, a profondément changé. La quantité de séminaires, conférences de hauts niveaux, organisés ces derniers mois par le CNESE" "new age", invitant le Must de l'intelligentsia nationale et des sommités scientifiques internationales, témoigne de la profonde transformation menée par l'équipe du Pr Redha Tir. "C'est la consécration de notre engagement, dit le chef de l’Etat, à réhabiliter cette instance en procédant à la consolidation et à l'élargissement de ses prérogatives pour devenir un instrument d'évaluation et de suivi, en appui aux autorités publiques, dans la prospection et l'évaluation des domaines économique, social et environnemental". Cet espace de consultation "permettra de cristalliser les outils scientifiques à même de consacrer un nouveau modèle économique et formuler des recommandations susceptibles de préserver ou encore valoriser les acquis sociaux".
Le Président Tebboune a exigé de "formuler des recommandations nationales inédites" sur toutes questions d'ordre économique, social ou environnemental, et de recourir aux "compétences algériennes pour relancer l'économie nationale". Autrement dit, proposer un modèle économique, de croissance, non pas "importé" et clé en main" mais inspiré et en phase avec les réalités algériennes. "Les orientations économiques, poursuit-il, changent d'un pays à l'autre, malgré l'existence de dénominateurs communs, (...) C'est pourquoi, il n'est pas possible d'imposer une orientation économique à un pays". "Trait d'union" entre les décideurs et les instances de réflexion, avec un rôle "pivot" en matière d'assistance à la prise de décision dans les différents domaines de l'action publique et la consolidation du dialogue social, le CNESE sera plus qu'un think tank gouvernemental qui se bornerait à produire de l'analyse et à théoriser la réforme. Il est appelé à jouer un rôle plus "offensif" notamment par l'évaluation et suivi de l'application, par le gouvernement, des politiques publiques. Ce "rehaussement" dans les prérogatives, consacre la volonté du Président Tebboune de renforcer le Conseil et d’en faire un instrument vigie qui éclaire les pouvoirs publics dans les domaines économique, social et environnemental. Le Président Tebboune mettra d'ailleurs, en avant le "rôle sensible du Conseil" en matière de débat et de cristallisation des nombreuses idées, outre les recommandations et orientations du gouvernement pour "garantir une meilleure gestion, sans aucun conflit institutionnel".
M. Az.