Conseil national économique, social et environnemental : L’éclaireur des pouvoirs publics

Le Président Tebboune : «Les recommandations du CNESE ne doivent pas être importées.  Elles doivent émaner d'une vision adaptée à la réalité nationale.»
Le Président Tebboune : «Les recommandations du CNESE ne doivent pas être importées. Elles doivent émaner d'une vision adaptée à la réalité nationale.»

«Nous nous sommes engagés devant nos concitoyennes et nos concitoyens à réhabiliter la place du CNESE, et l’installation de ses membres, aujourd’hui, correspond à la consécration de l'une des nos promesses.» Ainsi s'est exprimé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé, mardi au palais des Nations, l’Assemblée générale d'installation des 200 membres du Conseil national économique, social et environnemental.

D’entrée, il a mis l'accent sur la consolidation et l'élargissement des prérogatives du CNESE, lui conférant «la vocation d'un organisme d'évaluation, de suivi et d'appui aux pouvoirs publics dans ce qui se rapporte à la prospective dans le domaine social économique et politique». «Nous avons veillé à la constitutionnalisation du CNESE en tant qu'espace de dialogue, de concertation, de prospective et d'analyse de toutes les questions relevant de ses domaines de compétences», a affirmé M. Tebboune.
Le président de la République a déclaré que la reconsidération et la valorisation du CNES a pour objectif de hisser cette institution au rang d'instance polarisant les compétences scientifiques reflétant la pratique active de la démocratie sur la base de la participation de l'ensemble des acteurs socioéconomique, de la société civile ainsi que les experts dans les spécialités variées. Le chef de l'État a invité ses membres à faire des propositions adaptées aux spécificités nationales. «Les recommandations du CNESE ne doivent pas être importées. Elles doivent émaner d'une vision adaptée à la réalité nationale».
Il expliquera que «les orientations économiques à travers le monde diffèrent, à quelques exceptions près, d’un pays à un autre, et que l'économie relève plus des sciences humaines et non des sciences exactes vu qu'elle se rapporte aux êtres selon les pratiques de chacun et ses traditions». «On ne peut donc, poursuit le président de la République, imposer à n'importe quel pays un quelconque modèle économique». «Pas de recommandations importées, a insisté le chef de l'État, affirmant qu'il y a du génie algérien capable d'identifier et de diagnostiquer minutieusement les problèmes posés avant d'apporter des solutions purement algériennes». Ainsi en est-il de l'action attendue du CNESE, à travers son traitement des questions d'intérêt national, qu'elles soient sociales, économiques et environnementales .Le chef de l'État a mis l'accent sur l'importance de l'environnement dans la dynamique du développement durable, «une dimension qui doit être insérée au rang des priorités dans tous les plans et programmes de croissance».
Pour le président de la République, la mission du CNESE est d'aider à la concrétisation d'un modèle économique purement algérien qui assure la sauvegarde des acquis sociaux et garantit leur promotion. «C'est sur la base de ce principe que nous avons veillé à ce que la composante du CNESE soit issue des compétences aux spécificités variées, choisies dans différentes régions du pays et parmi la communauté algérienne établie à l’étranger, sur la base de leur aptitude scientifique, de l’expertise acquise et d’autres critères, notamment géographiques». Une composante incluant également les jeunes et la femme, en soutien à la démarche de valorisation du capital humain et chargée de faire des propositions pour la promotion des politiques publiques.

Éviter tout risque de conflit intentionnel

Le rôle du CNESE est d'une extrême importance dans l'amélioration de la gestion du gouvernement à différents niveaux, dira le président de la République, mettant l'accent sur l'impératif de la cohésion institutionnelle pour atteindre les objectifs fixés. «Les recommandations du CNESE doivent éviter tout risque de conflit entre les institutions». Mettant l'accent sur le caractère déterminant des prochaines élections locales , il a par ailleurs insisté sur l'impératif d'associer le partenaire privé dans l'ensemble des orientations visant la consécration des objectifs de relance économique et sociale sur la base d'une concertation commune. «Il est juste que le secteur privé contribue au financement de l'économie nationale» a soutenu le c hef de l'État.
Pour M. Tebboune, l'économie rentière basée essentiellement sur l'exploitation des hydrocarbures n'est pas à l'abri des crises que provoque l'effondrement du marché du pétrole. la cérémonie d'installation s’est déroulée en présence du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, du président de l'Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, de membres du gouvernement, du président de l'institution consultative, Rédha Tir, ainsi que de cadres supérieurs et de représentants des partenaires socio-économiques et de la société civile.
Karim Aoudia

///////////////////////////////////

Promouvoir  le produit algérien

Le slogan, vieux de 30 ans, d'émanciper l'économie algérienne de la dépendance des hydrocarbures se consacre pour la première fois, cette année, en réalité palpable, à travers le montant des expositions hors hydrocarbures ayant atteint les 3,1 milliards de dollars et pouvant osciller vers 4,2 milliards de dollars à la fin de l'année. A ce titre, le président de la République a exprimé ses remerciements au ministère du Commerce qui a grandement contribué à la promotion des produits algériens. «Nous devons nous mobiliser pour la promotion du produit national» a-t-il dit, insistant sur l’optimisation des investissements comme alternative efficiente à même de réduire les importations. «Grâce à une série de réformes structurelles engagées sur le terrain, les importations sont mieux maîtrisées et ne représentent, cette année, que 30 à 31 milliard de dollars, alors que pendant la dernière décennie, elles ont annuellement coûté à l''Etat la bagatelle de 60 milliards de dollars». «Ces statistiques démontrent que désormais les exportations du pays peuvent prendre en charge ses importations, sans recourir aux réserves de change».
K. A.

///////////////////////////////////

Pas de recours à l’endettement extérieur

La situation prête à l'optimisme tant elle permet à l'Algérie, et pour la première fois de son histoire, de réaliser un équilibre dans sa balance de paiement. Le président de la République a rappelé que l'éventualité de recourir à l'endettement extérieur est exclue. Si endettement il y a, celui ci sera intérieur, a-t-il dit. M. Abdelmadjid Tebboune a aussi souligné l'importance pour les opérateurs économiques d'avoir confiance en l'administration, rappelant que les pratiques bureaucratiques ne sont plus justifiées au regard notamment de la dépénalisation de l'acte de gestion et d’autres mesures confortant leur protection. K. A.

-----------------------------------

«Je dois vous rappeler que nous n'avions pas d'économie au sens propre du terme, mais plutôt une pseudo-économie basée sur la rente, l'importation et l'inflation, financée principalement par les revenus des hydrocarbures et non créatrice de richesse»

-----------------------------------

Les 10 vérités du Président

  • Nous attendons de vous des recommandations «nationales» et «inédites» sur toutes les questions d’ordre économique, social ou environnemental.
  • Certaines attitudes économiques sont illogiques, la recherche de l’argent facile, la dépendance à la rente, le gaspillage et le recours de certains opérateurs privés à l’exportation de produits subventionnés par l’Etat.
  • 3,2 milliards de dollars ont été gaspillés dans des opérations de montage automobile en Algérie pour vendre des voitures locales à des prix dépassant ceux des voitures importées.
  • Le volume des fonds circulant sur le marché parallèle s’élève à 10.000 milliards DA, soit 90 milliards USD.
  • L’équilibre financier a été atteint grâce aux réformes structurelles en matière d’importation. 
  • L’équilibre financier permettra à l’Algérie de poursuivre sa voie et sa politique étrangère tendant à soutenir les causes justes dans le monde.
  • On ne procèdera pas à l’endettement extérieur et, en cas de besoin, l’on recourra à l’endettement intérieur, en ce sens que des sommes faramineuses sont cachées. Il est temps de faire sortir cet argent pour financer l’économie.
  • L’Algérie a pu, grâce aux réformes structurelles, réduire la facture des importations à près de 31 milliards USD contre plus de 60 milliards USD il y a dix ans, ce qui dénote «une baisse structurelle et non pas conjoncturelle».
  • Depuis 40 ans, nous essayons de nous libérer des hydrocarbures. Pour la première fois, nous avons fixé un plafond assez élevé, et en 2021 nous devons atteindre 5 mds USD d’exportations hors hydrocarbures. Jusqu’à présent, nous avons atteint 3,2 mds USD, alors que nous n’avons pas pu dépasser 1,8 milliard USD pendant plus 20 ans.
  • La justice et les services de sécurité ne doivent plus s’autosaisir pour engager des enquêtes ou des poursuites judiciaires à l’encontre de responsables sur la base de lettres anonymes. La peur des responsables de faire l’objet de poursuites judiciaires «n’a plus lieu d’être».

/////////////////////////////////////

Conférence nationale d’août 2020 pour une économie nouvelle
Le CNESE invité à concrétiser les recommandations

Le président de la République a appelé à se mobiliser pour la  concrétisation des recommandations de la Conférence nationale pour une économie nouvelle tenue en août 2020. La plateforme des recommandations et des propositions auxquelles a abouti  cette rencontre sert en effet de catalyseur de l’activité économique dans son versant diversifié, à travers la promotion des mécanismes de croissance et la vulgarisation des investissements.
 K. A.

////////////////////////////////

Les élections locales 
Une étape cruciale dans le processus de changement

Les prochaines élections locales constituent une étape importante dans le parachèvement du processus  de renouveau institutionnel, a indiqué le président de la  République. Dans son allocution, il a affirmé la poursuite de la mise en place des institutions prévues par la Constitution, dans le cadre de l’Algérie  nouvelle. «L’installation des membres du CNESE sera suivie par la mise en place d’autres institutions que sont l’Office national de la société civile, la Cour constitutionnelle et le Conseil national de la jeunesse.» Dans cette optique, «les prochaines élections représentent cette étape cruciale pour la consécration du  changement auquel aspire le peuple, à travers l’émergence de nouvelles assemblées locales capables de prendre en charge les multiples préoccupations des citoyens et répondre à leur attentes». Le  président de la République a insisté, en outre, sur la nécessité d’orienter les efforts vers une véritable relance économique  qui sera le fruit d’une mobilisation du secteur public et privé.

Sur le même thème

Multimedia