
Yazid Yahiaoui
Dans son discours à la nation devant les deux chambres du Parlement, tenu au palais des Nations, le président de la République a précisé que «la prochaine étape verra le lancement du dialogue politique auquel je me suis engagé, et qui sera à la hauteur des enjeux internes».
Il a souhaité que ce dialogue national soit «profond et inclusif, et non purement discursif», soulignant qu’il «renforcera les droits fondamentaux, à travers les lois consacrées par la Constitution et la loi organique relative aux partis politiques et aux associations».
«J’ai promis à la classe politique d’ouvrir un dialogue, pour renforcer le front intérieur, et cela se fera de manière organisée», a affirmé le président de la République, soulignant que «le dialogue exige une stabilité, loin des tapages et des marchandages». Un rappel de taille de la part du Président Tebboune, qui confirme toute la maîtrise de ce dossier. D’ailleurs, immédiatement, le Président fera une pique envers certains responsables politiques, particulièrement ceux de l’opposition qui appellent à longueur d’année à un changement, alors qu’au sein de leur propre parti, ils n’acceptent ni alternance ni changement. «Il y en a qui réclament un changement alors qu’ils ne se considèrent pas concernés par ce changement», dit-il à ce sujet.
Enfin, M. Abdelmadjid Tebboune, qui avait rappelé, la semaine dernière, devant les walis, que la loi sur les partis sera mise sur la table des discussions avec les partis et juste après l’adoption des deux projets de lois sur la wilaya et la commune, est revenu sur le sujet, en déclarant : «Nous allons entamer la révision des lois sur les Collectivités locales, et nous nous lancerons dans l’édification d’un véritable État de droit et de démocratie.»
Pour rappel, depuis plusieurs mois, notamment durant la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, les deux partis qui avaient participé à cette élection, à savoir le MSP et le FFS, avaient appelé, chacun à sa manière, à l’ouverture d’un dialogue avec l’ensemble de la classe politique, afin d’aboutir à un consensus national sur l’ensemble des questions engageant l’avenir du pays et du peuple. Des partis d’opposition qui n’avaient pas participé à cette élection, ont également appelé, à plusieurs reprises, à un dialogue national. On cite, entre autres, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Parti des travailleurs (PT), de Louisa Hanoune, Jil Jadid, de Sofiane Djillali, etc.
Au lendemain de son élection pour un second mandat, et après son discours d’investiture du 17 septembre dernier, au cours duquel il a annoncé son intention d’engager un dialogue avec l’ensemble des forces vives de la nation, des partis de la coalition présidentielle, dont le FLN, le RND, le mouvement El-Bina, le Front El- Moustaqbal, et une dizaine d’autres partis, ont tous apporté leur soutien à cette initiative. Pour leur part, les partis d’opposition ont conditionné ce dialogue par une ouverture préalable des champs politique et médiatique.
Y. Y.