
De notre bureau de Béjaïa : MUSTAPHA LAOUER
L’allocution du président de la République, prononcée lundi devant les représentants du peuple des deux chambres parlementaires, a marqué une étape nouvelle dans les traditions de l’État algérien.
C’est, en effet, pour la première fois, depuis 1977, qu’un Président de l’Algérie indépendante s’adresse aux parlementaires, conformément à la Constitution, qui sera désormais une tradition pour l’avenir du pays. Le discours du Président Tebboune a mis en relief les réalisations de ses quatre années de gouvernance, lui qui aspire à boucler son premier mandat avec des réalisations jamais égalées. Avec son franc-parlé, il a affirmé d’emblée son engagement envers le peuple de relever le niveau de vie des Algériens. «Je me suis engagé devant le peuple que je travaillerai sans relâche pour instituer une nouvelle République, à travers un processus de réformes basé sur 54 engagements. J’ai honoré l’engagement, pris lors de ma campagne électorale, d’exonérer les salaires inférieurs à 30.000 DA de l’IRG, une mesure qui a profité à quelque 6,5 millions d’Algériens. C’était la première décision que j’ai prise», a-t-il déclaré. La démarche du chef de l’État s’est poursuivie par la restauration de la confiance entre les citoyens et leur État, en procédant à une révision profonde de la Constitution, qui constitue le cadre référentiel pour l’instauration de l’État de droit.
Abordant l’amélioration du cadre de vie des citoyens et l’égalité du développement des régions, surtout pour les zones déshéritées, il a confié que «80% des décisions relatives aux zones d’ombre ont été effectivement mises en œuvre, et assuré que le travail se poursuivra pour rattraper tous les retards résultant de politiques antérieures ayant conduit à la détérioration de ces régions. Six millions de citoyens algériens ont vécu dans des conditions qui auraient dû être dépassées depuis l’indépendance.
La non-application des décisions concernant l’amélioration de la situation dans les zones d’ombre est à l’origine du récent limogeage de plusieurs responsables locaux». Et d’ajouter : «Être au service du citoyen algérien, c’est renforcer son sentiment d’appartenance à sa patrie, il ne s’agit pas de slogans populistes, mais d’une question de principe.»
Le Président a abordé, avec courage et franchise, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, en affirmant que «la poursuite de la lutte contre toutes les formes de corruption et la récupération des fonds détournés au peuple sous le règne de la Issaba (bande) ont permis la restitution de plus de 30 milliards de dollars entre biens immobiliers, unités industrielles et sommes d’argent. Le travail se poursuit à l’étranger, où bon nombre de pays ont affiché leur disposition à collaborer avec l’Algérie sur ce dossier».
Sans détour, il a souligné que «les réformes constitutionnelles et politiques, pour consolider l’État de droit et protéger les institutions étatiques contre toute dérive, ont permis la consécration effective du caractère social de l’État et l’amélioration du niveau de vie des citoyens».
Toujours dans le cadre des poursuites de ces louables décisions et initiatives au profit des citoyens, le Président a fait un geste remarquable envers la communauté algérienne établie à l’étranger, en promettant de lui réduire de 50% les tarifs des billets d’avion, pour lui permettre de passer le mois de Ramadhan en Algérie, mais aussi pour renforcer les liens avec leurs familles et proches.
Le président de la République est revenu sur les succès réalisés par le pays dans le commerce extérieur, et surtout les exportations hors hydrocarbures, en affirmant que «l’Algérie est le premier exportateur de ciment en Afrique, avec une production estimée à quarante millions de tonnes».
Le soutien indéfectible de l’Algérie aux causes justes en lutte pour leur indépendance a été longuement évoqué par le Président : «Nous continuerons de défendre vigoureusement les principes de notre guerre de Libération et nous n’abandonnerons jamais les États vulnérables.» Et de préciser : «L’Algérie se tient aux côtés de la Palestine, qu’elle ait tort ou raison. Notre position à l’égard de cette cause est claire et nous n’y renoncerons pas. De même que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation, et nous respectons la légalité internationale, ce dossier étant toujours inscrit au niveau de la Commission des Nations unies en charge de la décolonisation.»
Il faut bien le signaler que le président de la République a passé en revue l’ensemble des étapes parcourues depuis son élection 2019, tout en projetant la poursuite sans faille pour clôturer son premier mandant avec la concrétisation totale de ses 54 engagements, pris devant le peuple algérien, lors de sa campagne électorale.
M. L.