Gestion des déchets : Le tri sélectif bientôt appliqué dans trois wilayas-pilotes-Plus de 340.000 tonnes de déchets ont été collectés pendant l’Aïd-El-Adha

Apparemment satisfaite des résultats obtenus par cette opération, Mme Barça a affirmé que ce sont notamment les campagnes de sensibilisation menées par l'Agence ces dernières années qui ont contribué à la réussite du processus de gestion et la prise en charge de ces déchets. «Des déchets et détritus qui enlaidissaient auparavant la vue des rues de nos villes et quartiers lors de périodes et fêtes exceptionnelles telles que l'Aïd Al-Adha» a-t-elle indiqué. La responsable, qui était l’invité d’un média national, a également indiqué que «les collectivités locales ont développé des programmes spéciaux pour gérer ce type de déchets, et cela en coordination avec certains des intervenants qui ont participé à cette opération». Une opération «qui a été couronnée de succès grâce au comportement des citoyens qui se sont débarrassés de leurs déchets de manière rationnelle, à l'instar des peaux de mouton», a-t-elle souligné, rappelant que ces peaux ont une grande valeur économique, notamment pour les industries du cuir et du textile pour qui ces peaux constituent la matière première de fabrication de leurs produits. Dans ce contexte, la responsable a tenu à rappeler que «le secteur des déchets est très important, d'autant plus qu'il contribue à faire avancer la roue économique et sociale et qu'il préserve l'environnement». Par ailleurs, la porte-parole de l'Agence nationale des déchets (AND) a annoncé la mise en application, prochainement, du système de tri sélectif des déchets au niveau des grands quartiers dans trois wilayas pilotes, avant sa généralisation progressive aux autres wilayas du pays. Elle a affirmé que le système de tri sélectif des déchets sera prochainement mis en application dans les wilayas d'Alger, Boumerdès et Oran, dans le but de faciliter le recyclage des déchets. La généralisation de cette opération aux autres wilayas se fera «progressivement», car sa réalisation nécessite des moyens matériels, financiers et logistiques «importants», a-t-elle ajouté. Mme Barça a mis en avant le rôle «important» de la société civile dans la réussite du système de tri sélectif, notamment à travers les opérations de sensibilisation menées en partenariat avec l'AND. Selon elle, «le système de tri permet d'optimiser les opérations de valorisation des déchets, notamment celles menées par les entreprises spécialisées dans le recyclage», a souligné la même responsable, rappelant que «l'Algérie produit plus de 13 millions de tonnes de déchets ménagers, dont 30% seulement sont recyclables». Dans cette optique Mme Barça signalera que «9,83% seulement sur 30% d'ordures ménagères recyclables sont valorisés», soulignant que l'objectif tracé par le secteur de l'environnement étant la valorisation de 30% d'ordures ménagères, 80% de déchets dangereux et 50% de déchets inertes à l'horizon 2035. Pour ce qui concerne le bénéfice financier de la valorisation de ces déchets, la responsable a estimé qu’«en cas d'exploitation de toutes les capacités à 100%, il s'élèverait à près de 150 milliards de DA par an». Pour ce qui est de la question de généraliser le tri sélectif des déchets au niveau de la source, les chiffres de l’AND indiquent que la benne à ordures contient jusqu’à 80% de déchets recyclables via le tri sélectif. Actuellement, le tri sélectif des déchets ménagers de la source (benne) est «très faible», puisque 45% de déchets ménagers sont transférés vers les CET (101 CET au niveau national), tandis que les 55% restants sont déversés dans les points noirs ou des décharges anarchiques. Cette situation occasionne de grandes pertes, surtout lorsque l’on sait que les métaux et les produits en plastique rapportent à eux deux des bénéfices s’élevant à 69 milliards de DA par an, tandis que la gestion des déchets ménagers coûte à l’Etat près de 127,05 milliards de DA par an, soit 0,76% du Produit intérieur brut (PIB). «Les dépenses de gestion des déchets au niveau des CET coûtent, elles, 58 milliards de DA au Trésor public», a indiqué la responsable, précisant que l'AND s'attelle actuellement à l'élaboration d'études sur le recyclage des déchets dangereux au profit des investisseurs, et ce, afin de les encourager à se lancer dans cette expérience, d'autant que la majorité d'entre eux s'orientent vers la valorisation des déchets non dangereux. Pour rappel, l'Algérie compte au total 14.000 sociétés activant dans le domaine du recyclage et de la valorisation des déchets.

Amel Zemouri

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