
La problématique des déchets est mondiale. Elle a évolué et s'inscrit désormais dans celle de la rareté des ressources naturelles, des enjeux énergétiques et des défis environnementaux.
Le secteur des déchets, affirment Dorbane Nadia et Hachemi Naïma, de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, «ne peut plus être considéré comme une contrainte, ou encore une source de dépenses pour les pouvoirs publics et d'externalités négatives pour les acteurs économiques. il représente désormais une activité économique qu'il faut dynamiser». Il devient impératif, commentent-elles, de «l'appréhender dans une logique circulaire inspirée de l'économie circulaire». Cette dernière présente, entre autres, «une nouvelle approche de la gestion des déchets, tout en considérant ces derniers comme une matière première secondaire à exploiter». C’est aussi «une alternative aux limites que présente l'économie linéaire dominante dans le secteur des déchets». Dans leur étude publiée dans la revue «Tadamsad», les universitaires précisent qu'en revanche, l'économie circulaire «ne pourrait être réduite au problème des déchets et de recyclage, mais plutôt une approche globale qui touche plusieurs aspects : production, consommation, distribution, organisation industrielle, gouvernance locale». En dépit des efforts consentis, soulignent les auteurs de l’étude, «il parait évident que la stratégie de la gestion des déchets en Algérie n'a pas encore fait ses preuves, du fait que la valorisation n'en est pas une priorité, et la logique de gestion dominante demeure linéaire».
La valorisation des déchets est considérée comme une «option complémentaire à l'enfouissement ou à la mise en décharge». Dans le contexte actuel où les Centres d’enfouissement technique (CET) sont «en phase de saturation, et la réalisation de nouvelles installations de traitement des déchets serait confrontée à la contrainte foncière et aux oppositions des citoyens».
Ainsi, les universitaires précisent que la valorisation «pouvait présenter une sortie de crise et réduit éventuellement les tensions locales autour de la question des déchets, de manière générale». Par ailleurs, il convient de souligner que les activités de valorisation et de l'enfouissement des déchets «s'inscrivent dans l'approche curative. Pour se greffer dans l'économie circulaire, il est impératif de faire appel aux activités de réduction de la production des déchets à la source, et ce, dans le cadre d'une approche préventive».
Ces activités passent «inévitablement par le changement des comportements de production et de consommation, comme domaine d'action de l'économie circulaire». Sous l'effet de l'évolution des modes de production et de consommation, de la croissance démographique et de l'urbanisation accélérée, explique l’étude, «la production des déchets ne cesse d'augmenter en quantité, en qualité et en nocivité».
Le mode de gestion des déchets qui prévaut repose sur une logique dite «linéaire» avec un «référentiel hygiénique et environnemental. La prolifération des décharges et des dépôts sauvages, la saturation des CET, l'importance du manque à gagner à défaut de la valorisation des déchets, etc., sont autant d'éléments qui marquent les limites de ce mode de gestion dominant dans les pays en voie de développement, dont l’Algérie».
Fouad Irnatene