
Marchés d'ouled Fayet et Cheraga
Tendance haussière
La phase de flambée qui a affecté les prix de la majorité des produits agricoles frais (fruits et légumes) durant l’été dernier, particulièrement est toujours là. Les ardoises agencées sur les étals des marchés que nous avons visités dans la banlieue ouest de la capitale (Ouled-Fayet-Cheraga) laissent plutôt conclure à une persistance de la tendance haussière et ce à contre-courant des espérances des citoyens qui s’attendaient à une accalmie du marché. En effet, la baisse des prix, et le retour à la normale de la mercuriale promis par les responsables du secteur du commerce n’a pas été au rendez-vous car les prix affichés, notamment en ce qui concerne les produits de la saison, sont restés figés dans leurs niveaux précédents malgré un recul très relatif. Une réalité qui exaspère le consommateur d’autant plus que les augmentations n’ont pas épargné d’autres produits alimentaires comme les légumineuses qui viennent de subir d’autres majorations à la veille de l’annonce des révisions salariales pour agresser davantage le portefeuille des consommateurs déjà en prise avec les difficultés imposées pat la cherté de la vie. « Je ne comprends pas cette situation d’autant plus que les autorités nous ont bien promis un retour des prix à la logique marchande. Vous constatez comme moi que les prix restent dans des seuils élevés et loin d’être à la portée de tous», regrette Hacène, un retraité, nous précise-t-il, que nous avons abordé au niveau d’Ouled-Fayet. Le vendeur ne le contredira pas. « J’admets que tout est cher mais on ne peut rien faire. Moi-même, je ne comprends pas l’origine de ces augmentations». En cours de discussions, une dame était venue s’enquérir du prix du brocoli pour sitôt afficher sa déception. « Vous savez, me lancera-t-elle désappointée, c’est plein de vitamines et, c’est un antioxydant parfait mais dommage, c’est hors de portée ». Au niveau des marchands de détail dans la localité d’Ouled-Fayet, qui faut-il le souligner, ne dispose pas de marché de fruits et légumes, ce qui justifie l’écart dans les prix par rapport à ceux affichés au niveau du marché de Cheraga, les produits exposés, dans leur majorité, affichent les trois chiffres à commencer par la tomate cédée entre 120 et 160 dinars/kg, soit cent dinars de moins par rapport à son prix précédent. Le poivron vert est écoulé à 200 DA/kg, l’ail à 8OO DA, l’aubergine à 150 DA, le concombre à 15O DA, les haricots verts et rouge entre 400 et 480 DA. Toutefois, même les produits frais dits de saison n’ont pas échappé à la règle. Le fenouil est ainsi cédé entre 80 et 150 dinars, la betterave à 120 DA, la laitue à 150 DA, la carotte entre 70 et 120 DA, variant d’un commerçant à un autre, le paramètre qualité étant bien sût déterminant, la courgette et, le navet à 150 DA. Les prix à deux chiffres concernent la pomme de terre qui, quand bien-même descendue des cimes, est écoulée entre 70 et 80 dinars et, un peu moins, à 60 DA, au niveau des commerçants ambulants, une véritable bouffée d’oxygène pour les ménages à faibles revenus même si la qualité est beaucoup moindre. Halima est de ceux qui se disent soulagés par cette opportunité. « Heureusement qu’il y a ces commerçants pour nous approvisionner à des prix plus ou moins abordables. Au-delà de la qualité, ce qui est importé pour moi c’est de trouver des produits adaptés à mes moyens financiers car j’ai d’autres charges». Côté prix toujours, l’oignon vert affiche 80 DA et, 60 DA pour l’oignon sec. Le petit-pois se vend à 200 DA/kg, les fèves entre 100 et 150 DA, les artichauts à 150 et 200 DA voire à 120 DA lorsqu’ils perdent de leur fraîcheur. Coté fruits, le prix de l’orange reste abordable, entre 60 et 200 DA selon le calibre et, la qualité, contrairement à la mandarine qui dont le prix varie entre 200 et 250 DA ou encore de la banane qui a pris des ailes en frôlant les 400 dinars/kg. Les dattes, selon la qualité affichent des prix entre 1200 DA et 400 DA. La fraise qui fait son entrée prématurément sur les étals est cédée à 800 dinars/kg sans citer les fruits exotiques dont certains commencent à être cultivés localement et, dont le prix donne carrément le tournis. C. Hakim, commerçant de fruits et légumes, qui exerce cette activité depuis plusieurs années ne contredit pas le constat que les prix sont élevés. Brandissant un stylo et une feuille, il nous présente un cours de comptabilité analytique pour justifier cette situation. « Vous savez, nous détaillants, subissons des charges directes et indirectes induites par le prix de la location, quand on n’est pas propriétaire du fonds de commerce comme c’est mon cas, l’électricité, les droits d’entrée au marchés de gros fixés à 200 DA, en plus des frais liés à la levée et, au transport de la marchandise et à l’achat des sachets sans oublier les pertes liées à la casse et à aux déchets car on vous impose le produits avec comme l’artichaut ou encore l’oignon qu’on revend souvent sans ces déchets à nos clients, pourtant comptabilisés dans le prix d’achat ». Pour Hakim, la hausse des prix n’est pas du ressort du détaillant, elle est à chercher ailleurs au niveau du gros. « Il est vrai qu’on négocie le prix comme on peut mais c’est le marché du gros qui impose ses règles. Je ne nie pas le fait qu’il y ait spéculation sur certains produits surtout en cas de rareté mais il y a aussi la logique de l’offre et de la demande qui interfère dans la formation des prix et c’est à l’Etat de trouver les mécanismes pour réguler le marché, dans notre intérêt et celui du client qui subit ces hausses en dernier recours», dira-t-il.
Akila.D