
Au moment où l'Etat fait des efforts pour sauver le pouvoir d'achat des Algériens, certains commerçants, sans scrupule, poussent les citoyens aux faibles revenus, déjà au bord de la faillite, à ne plus pouvoir nourrir leurs familles. L'érosion du pouvoir d'achat et l'endettement menacent de faillite les ménages qui n'ont plus les moyens de faire leur provision en légumes et fruits frais et autres produits d'alimentation générale. Même si au marché tous les produits sont fournis en quantités, la baisse du pouvoir d'achat empêche des ménagères à remplir comme il faut le couffin. Sans régulation et contrôle, la situation risque de s'aggraver. Si du côté des épiceries des quartiers populaires c'est l'accalmie, du fait que les commerçants fournissent de l'huile, du sucre, de la farine et du lait, et d'autres produits de large consommation, au marché des fruits et légumes des incertitudes planent toujours sur les prix qui risquent de flamber à n'importe quel moment, comme c'est le cas pour le citron, pourtant fruit de saison, qui a disparu des étals ! Ou tout simplement cédé par des détaillants avides de gains faciles à plus de 30 dinars le kilogramme ! La dépendance au commerce en général a augmenté pendant les répercussions de la pandémie sanitaire, qui a touché plusieurs secteurs économiques et affecté les revenus de nombreuses familles. Certes, les petits commerçants étaient aux premiers rangs pendant le confinement et assuraient malgré tout aux familles leurs besoins, mais ont ensuite ils imposent leur diktat, ce qui a engendré de grandes difficultés financières pour les plus démunis. Dans de récents communiqués de presse et sorties médiatiques des ministres concernés, comme ceux du Commerce et de l'Agriculture, tous les problèmes rencontrés par le consommateur et le petit commerçants ont été dûment identifiés, mais jusqu'à présent aucune action d'envergure n'a été engagé à l'égard des fouteurs de troubles, à leur tête les spéculateurs, qui n'hésitent pas à semer le chaos, au grand dam de la société. Si les données et les informations du ministère du Commerce sont de nature à rassurer consommateurs et petits commerçants, la réalité du terrain nous renseigne sur tout autre chose (lire nos articles sur le sujet), notamment dans les marchés de fruits et légumes. Dans ce contexte, des analystes que nous avons sollicités confirment qu'il existe des difficultés supplémentaires liés à la conjoncture internationale, marquée par une augmentation vertigineuse des prix des matières premières. Des augmentations imputables à la situation sanitaire, qui a perturbé la chaîne d'approvisionnement mondiale, provoquant une hausse exponentielle des denrées de base comme l'huile, le sucre, le riz, le maïs ou le blé. Localement la prolifération des marchés anarchiques et le commerce informel, représenté par les vendeurs de rue qui ne supportent aucun coût lié aux salaires, à l'électricité, à la collecte ou à la location de magasin, ont compliqué davantage le commerce un peu partout sur l'ensemble du territoire national.
Farid Bouyahia