Bordj Bou Arreridj :Fluctuations

El Moudjahid
El Moudjahid

 

Habituellement ce sont les fruits et légumes qui étaient sujets à tension. Ces produits qui sont libres sont sujets aux fluctuations à cause de leur dépendance des facteurs climatiques. Leurs prix étaient très instables. Ils pouvaient augmenter du fait de la baisse de leur offre ou encore de la hausse de la demande comme c’est le cas durant le ramadhan ou une frénésie de la consommation est constatée. Les citoyens qui se plaignent de cette situation n’ont d’autres choix que de s’abstenir de les acheter ou de se rabattre sur les autres produits alimentaires plutôt stables. Mais cette année ces derniers ont perdu leur principale qualité. Pire ils connaissent une augmentation sans cesse. Au cœur de notre enquête sur le terrain nous avons remarqué qu’au contraire ce sont les fruits et légumes qui ont enregistré une baisse certaine. Le marché de Bordj Bou Arreridj que nous avons visité, l’affluence était importante pas seulement grâce au soleil qui a fait son apparition. Les tarifs affichés par les vendeurs étaient des plus séduisants. La pomme de terre qui est montée à 150 voire 200 dinars il y a quelques temps est descendue à 60 dinars tout comme la tomate. Celle-ci a perdu de sa valeur même si ses qualités sont restées les mêmes. Elle s’échangeait à 45 dinars à la grande joie des consommateurs qui pouvaient l’acquérir en qualités suffisantes. Les oranges qui ont-elles aussi atteint leur niveau de saison étaient accessibles à moins de 100 dinar. Même les bananes pourtant importées pouvaient se trouver à moins de 300 dinars. C’est vrai que cela reste élevé pour les démunis. Mais pour les bourses moyennes, il était possible de remplir le couffin. Dans les épiceries qui entouraient cet espace très fréquenté en raison de son emplacement stratégique et sa proximité des moyens de transport publique, l’ambiance n’était pas la même. Outre la fréquentation qui est plus basse que d’habitude selon les commerçants eux même, les achats sont limités. Beaucoup de clients se contentent de demander le prix avant de rebrousser chemin. Il faut dire que ces indicateurs avaient de quoi décourager. Certains produits sont passés du simple au double comme la tomate en conserve, le beurre ou le café. La hausse a touché les produits laitiers comme le yaourt ou le fromage. Même la semoule qui était proposée à 1000 dinar pour le sac de 25 kilogrammes est passée à 1600 dinar. Des consommateurs rencontrés sur place avouent qu’ils sont surpris chaque jour par de nouveaux prix. Ils expliquent que cette situation a touché même les produits de plomberie ou d’électricité soulignant qu’ils ne savent à quel saint se vouer pour gérer leurs fins de mois à cause de cette escalade. Les commerçants quant à eux se défendent d’être responsables de cette situation renvoyant la balle aux grossistes qui leur imposent même certains produits pour acheter d’autres, se plaignent-ils. Nous avons même constaté la disparition de certains articles comme l’huile même si les services commerce assurent que sa production est suffisante. Les mêmes services que nous avons interrogés à propos de cette hausse rappellent que les prix de la plupart des articles sont libres. Pour ceux qui sont administrés ils soulignent que les sanctions contre les contrevenants sont très dures. Elles vont à la fermeture des locaux commerciaux à de lourdes amendes en plus de l’envoi du dossier à la justice. Les services du commerce évoquent également leurs efforts en matière de lutte contre la spéculation qui est derrière plusieurs augmentations injustifiées. Justement l’association de défense des consommateurs par la voie de son président M. Abdelhamid Zaidi se propose de contribuer à cette lutte. Elle lance même l’idée de faire appel aux services de la Sonelgaz pour démasquer les chambres froides installées au noir pour stocker les produits. L’association qui souligne l’apport des services de sécurité dans ce cadre, suggère la composition de brigades mixtes par les représentants de toutes ces parties pour atténuer ce fléau qui ronge le pouvoir d’achat des citoyens. Nous nous sommes constitués partie civile dans 35 affaires en justice pour sanctionner les commerçants qui ont commis des pratiques frauduleuses a-t-il annoncé. Le président de l’association de défense des consommateurs qui n’a pas manqué de dénoncer avec force les augmentations qu’il juge injustifiées, a d’ailleurs lancé un appel aux pouvoirs publiques pour accentuer leurs efforts en matière de protection du pouvoir d’achat qui a connu a-t-il relevé une érosion certaine ces dernières années. Le même responsable espère que la promulgation de la nouvelle loi sur la spéculation permettra d’améliorer l’organisation du secteur du commerce à travers la mise hors d’état de nuire des opérateurs qui ne cherchent que le gain facile. Ce cri de détresse montre la nécessité de conjuguer toutes les bonnes volontés pour améliorer la distribution des produits notamment ceux de première nécessité et protéger par la même occasion les bourses des citoyens qui sont sérieusement mises à mal par la situation actuelle.

.F. D

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