
Environ 6.000 concentrateurs d’oxygène devraient être importés dans les semaines à venir, dont un millier dans les prochains jours, a annoncé jeudi sur les ondes de la radio, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Benbahmed.
L’Association de protection de consommateur (APOCE) a dénoncé jeudi, dernier dans une vidéo, les spéculateurs. Dans cette vidéo, un gérant d’une entreprise privée d’ambulances a déploré la vente de bouteilles vides d’oxygène de 15 litres à 70.000 DA. Le prix ne dépasse pas 34 000 DA pour une bouteille remplie au niveau des unités de production.
La pénurie est due à la situation sanitaire qui s’est dégradée. Le Pr Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha-Pacha, a précisé que «l’oxygène était disponible lors des 1re et 2e vague et aucune pénurie n’a été enregistrée». Toutefois, le nombre croissant des contaminations est à l’origine de la forte demande. «Tous les patients ont besoin d’oxygène. Pour les cas graves, chaque malade a besoin de pas moins de 20 litres d’oxygène par minute et la demande a quintuplé. L’approvisionnement en oxygène, sur le site Essaha.com, où le Pr Belhadj a indiqué que 265 personnes sont hospitalisées au CHU Mustapha-Pacha dont 45 dans un état très critique, appelant les citoyens au respect des règles de prévention.
Face à cette situation, des fabricants à l’instar de Linde Gas Algérie, exigent des documents pour la livraison de l’oxygène médical dont une ordonnance. La livraison est soumise à certaines conditions. «Il s’agit du dépôt d’un dossier administratif qui doit impérativement inclure une prescription médicale, où le médecin traitant définit clairement la pathologie et le besoin du patient, en termes de débit et de fréquence d’utilisation», indique la société sur sa page Facebook.
Une cellule a été mise en place au niveau du Premier ministère pour encadrer le marché de la production et la livraison du gaz. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed a indiqué jeudi dernier, que son département a procédé à la mobilisation de tous les établissements en coordination avec la cellule de suivi afin d’assurer l’approvisionnement de tous les établissements hospitaliers.
Le ministre a également annoncé dans une publication sur le compte officiel du ministère qu’il a été décidé l’augmentation des capacités de production d’oxygène. La production est passée de 120.000 litres par jour en 2019 à 450 000 litres/j actuellement, ce qui permettra la prise en charge des milliers de malades. Plusieurs concentrateurs ont été importés depuis le début de l’année pour répondre à la demande du marché. La cellule de coordination vise à encadrer la production et assurer l’approvisionnement des établissements hospitaliers à travers le territoire national, selon un programme.
Selon une source du ministère de l’Intérieur, des rapports quotidiens sont transmis à la cellule par les producteurs et les directions de la santé publique à travers les wilayas.
«Les producteurs procèdent chaque jour à l’information de la cellule sur les données de production et la livraison. Cela permettra d’avoir des données réelles sur la situation et aidera à la prise de décision et l’élaboration d’un plan de distribution qui couvre les besoins», a précisé notre source. La production sera renforcée avec l’entrée en production de nouvelles entreprises, selon M. Benahmed.
Le ministre a présidé une réunion avec les producteurs d'oxygène au niveau national, à savoir Lind Gaz, Saidal, Rayanox, Calgaz et Aures gas comptabilisent une quantité de 450.000 litres par jour et seulement deux tiers sont exploités, y compris l’exportation, affirme le ministère de l’Industrie pharmaceutique.
Calgaz produit, selon les chiffres avancés par le ministère de l’Industrie pharmaceutique, 140 000 litres par jour. Avec ses deux unités de production basées à Ouargla et Laghouat, Calgaz possède des capacités de stockage de 500.000 litres.
Les deux unités de production maintiennent leurs activités malgré la hausse des températures ainsi que le transport et la livraison, conformément aux engagements de son responsable. Pour Aures gaz Oxygène, le remplissage des bouteilles est assuré au niveau de son site à Ouled Moussa dans la wilaya de Boumerdes, notamment pour les particuliers, précise son service commercial.
La crise sanitaire a imposé la révision de la politique de l’industrie pharmaceutique en Algérie avec l’intégration de partenaires privés. «C’est une opportunité pour le développement du secteur de l’industrie pharmaceutique en Algérie et la promotion de la production nationale», estime le Dr Sofiane Guermouche, économiste.
La problématique réside au sein des établissements de santé qui ne disposent pas de capacités suffisantes, notamment les cuves dédiées au stockage de l’oxygène et l’absence de canalisations murales suffisantes dans tous les services hospitaliers et salles de soins qui n’avaient pas cette vocation ainsi que l’entretien et le maintien des canalisations.
Neila Benrahal
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Bordj Bou Arreridj
Les associations mobilisées
La pandémie du coronavirus a créé une pression énorme sur les structures hospitalières de Bordj Bou Arreridj. L’oxygène est très sollicité. Selon une source à l’hôpital Bouzidi-Lakhdar, les besoins ont quintuplé ce qui a créé une pression sur les structures avec des difficultés de constituer un stock de sécurité qui était de 40 % avec des cuves de 9.000 m3. «Nous avons inscrit une opération d’urgence pour installer une cuve de 10.000 m3 à l’hôpital Bouzidi-Lakhdar et une autre de 5.000 m3 à Ras El Oued», dit Mme Nacira Abderrahim, directrice de la santé et de la population par intérim. Un parent de patient s’est déplacé à Alger pour acquérir le produit. Les associations locales se sont mobilisées pour assister les structures hospitalières et venir en aide aux personnes démunies qui ne peuvent se procurer le produit. Elles ont mené des actions avec les autorités locales pour l’acquisition des équipements de stockage du produit à côté d’autres matériels nécessaires pour la lutte contre la maladie. Ces associations rappellent l’obligation d’observer les gestes barrières avec des explications sur la nécessité de se faire vacciner. L’opération a été lancée au mois d’avril dernier. Les services de santé ont ouvert plusieurs centres pour la vaccination à grande échelle à la maison de la culture et au complexe culturel. Pour une wilaya de 700.000 habitants, l’objectif est de vacciner 300.000 personnes pour arriver l’immunité collective.
Fouad Daoud
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De nouvelles unités en production prochainement :
Les entreprises de production et de transport réquisitionnées
Environ 6.000 concentrateurs d’oxygène devraient être importés dans les semaines à venir, dont un millier dans les prochains jours, a annoncé jeudi sur les ondes de la radio, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Benbahmed. Cela devrait permettre de pallier le problème des malades qui sont oxygénés à domicile ou dans des lieux qui ne bénéficient pas d'infrastructures d'oxygénothérapie, a indiqué M. Benbahmed. Plusieurs milliers de concentrateurs ont été déjà importés depuis le début de l’année, ce qui a permis de répondre à la demande de nombreux malades, notamment oxygénés à domicile ou dans des lieux qui ne bénéficient pas d’infrastructures permettant une oxygénothérapie, a expliqué le ministre. L’Algérie, comme de nombreux pays, connaît une nouvelle vague de la Covid, d’où un besoin en oxygène. «Les malades viennent souvent avec un déficit respiratoire qui demande une oxygénothérapie importante», a noté Benbahmed.
L’Algérie produit près de 430.000 litres d’oxygène liquide/jour, l’équivalent de 400 millions de litres d’oxygène gazeux et permettant de prendre en charge des dizaines de milliers de malades.
Il s’agit aussi de le transporter vers les structures hospitalières. Le ministre a annoncé la création d’une cellule auprès du Premier ministère pour la coordination et la mutualisation, et les entreprises activant dans la production et le transport de l'oxygène liquide sont réquisitionnées afin de satisfaire la demande de toutes les structures hospitalières. «Le ministère de l’Industrie pharmaceutique a réquisitionné les entreprises productrices et leurs moyens sont désormais coordonnés par cette cellule pour acheminer l’oxygène nécessaire dans toutes les structures hospitalières», a-t-il relevé. Selon M. Benbahmed, il ne s'agit pas seulement de produire de l'oxygène, mais aussi de le transporter à travers un «pays continent».
«Au vu du maillage formidable d'infrastructures hospitalières, il faut pouvoir contenter tout le monde», explique-t-il.
Le ministre souligne l’augmentation de la capacité de production d’oxygène liquide avec des nouveaux intervenants qui seront opérationnels dans les semaines à venir.
«Il faut absolument que nos compatriotes respectent les mesures de prévention et de protection contre la Covid-19», a souligné M. Benbahmed.
Kamelia Hadjib
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Structures hospitalières
Les installations ne répondent pas aux exigences
L’Algérie traverse une nouvelle vague de la pandémie caractérisée par une hausse importante de contaminations. Dépassées par le nombre de malades qui arrivent avec des formes graves, certaines structures hospitalières connaissent actuellement un manque d’oxygène. Une situation due pour certains spécialistes aux installations au niveau des hôpitaux qui ne répondent pas aux exigences actuelles.
Le professeur Amar Tebaibia, chef de service médecine interne à l’EPH de Birtraria (El Biar) a indiqué que beaucoup d’hôpitaux ne disposent pas de cuve ou de citerne d’oxygène et pour ceux qui en disposent leur capacité n’est pas grande.
«Auparavant, on utilisait très peu d’oxygène à l’hôpital, seulement pour 3 ou 4 malades avec un débit qui n’était pas important. Avec cette pandémie on a besoin de donner de l’oxygène pratiquement à tous les malades hospitalisés. C’est-à-dire que le débit doit être important alors que les installations au niveau des hôpitaux ne le permettent pas», a expliqué le président du Comité national des experts cliniciens.
Le spécialiste a évoqué comme facteurs à l’origine du manque d’oxygène au niveau des hôpitaux les contraintes liées à l’approvisionnement par les entreprises qui doivent alimenter régulièrement les structures hospitalières.
«Nous n’avons pas pris les précautions nécessaires avant la survenue de cette troisième vague. On n’a pas mobilisé les moyens nécessaires pour la riposte», a-t-il déploré, ajoutant que le nombre important de malades atteints par la Covid avec des formes graves nécessitant l’oxygène a compliqué la situation.
Selon lui, certains malades nécessitent une réanimation avec une oxygénothérapie à haut débit, alors que d’autres ont besoin de petites quantités de 5 à 10 litres qui peuvent être suivi à domicile avec un extracteur d’oxygène.
Pour le Pr. Tebaibia, il ne faut pas se fixer uniquement sur la disponibilité de l’oxygène mais plutôt sur la prévention. Il a, dans le contexte, recommandé à imposer un confinement partiel ou total pendant une dizaine ou une quinzaine de jours pour briser la chaîne de transmission et éviter l’aggravation de la situation. Il a souligné l’importance pour les citoyens d’être conscients de la situation. «Le nombre de malades qui nécessitent de l’oxygène crée la panique au niveau des structures de santé qui se trouvent dépassées», a noté le président du comité d’experts cliniciens.
K. H.
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Sétif
A la recherche de concentrateurs
Dans la wilaya de Sétif, la situation épidémiologique est marquée par une recrudescence du nombre de cas affectés par l’épidémie de coronavirus Covid 19 au moment où sont enregistrées des perturbations dans l’approvisionnement en oxygène médicale. Les efforts consentis par le corps médical avaient permis de ramener en mars dernier, les indicateurs au plus bas.
Mais il y a eu un relâchement dans la mise en œuvre des mesures préventives : ’abandon des gestes barrières et port du masque de protection et distanciations physique.
80% des capacités d’accueil sont saturées, a indiqué Dehane Abdelhakim le directeur de la santé et de la population qui avait déjà souligné que la situation est alarmante et les citoyens ne prennent pas les précautions nécessaires. La campagne de vaccination est marquée par un engouement des citoyens vers les 99 points implantés dans les structures de santé. Pour l’approvisionnement en oxygène les capacités ont été portées à 100 000 litres mais la situation est marquée par des perturbations.
« C’est un phénomène national qui n’affecte donc pas seulement la wilaya de Sétif à cause de la surconsommation. Durant la première phase le patient consommait 6 litres par minute et actuellement le volume a quintuplé sachant que le malade consomme 30 litres par minute. Ce sont là des exigences du nouveau variant et qui font que le produit manque au moment où nous nous attelons à une répartition en fonction des nécessités et des urgences», relève le DSP. Du côté du mouvement associatif actif, les efforts qui sont déployés pour lever cette contrainte majeure ne sont pas moindres comme l’indique le Dr Salim El Ouafi, président de la tribune médicale de l’association des oulémas musulmans algériens qui estime que ce déficit qui intervient généralement au pic de la vague relève même d’un phénomène mondial. «L’hospitalisation concerne les cas sévères nécessitant plus d’oxygène. Notre dernière activité dans ce domaine a trait à la distribution de 120 valises de Boussignac à des établissements hospitaliers de la wilaya plus 2000 masques à haute concentration remis à la DSP. Ces masques de réserve orientés le CHU et les hôpitaux de Ain el Kebira, Bougaa, Ain Oulmène et Ain Azel et El Eulma permettent d’économiser jusqu’à 50% d’oxygène.
Cette association a fait don au service de réanimation du CHU Saadna-Abdenour d’un appareil électronique pour le développement des radiographies des malades qui dispose de 30 concentrateurs d’oxygène qui sont tous à l’extérieur. C’est ce que souligne Dr Salim El Ouafii qui lance un appel à ceux qui ont emprunté des concentrateurs de les restituer.
« Nous devons mettre nos actions en synergie» ajoute t’il avant de souligner la nécessité pour tous de faire dans le strict respect des gestes barrières et des mesures de prévention pour réduire du phénomène actuel et contenir sa propagation.
Le président d’APC Hachani Tarek relève les efforts déployés par les pouvoirs publics et les bienfaiteurs qui mettent à la disposition de l’APC des bouteilles d’oxygène.
F. Zoghbi
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Tizi-Ouzou
17.000 litres d’oxygène disponibles
Les hôpitaux ont été approvisionnés de 17.000 litres d’oxygène en provenance d’Ouargla, le premier jour de l’Aïd, qui seront répartis au profit de l’EHS Sbihi-Tassadit (3.000 litres), Azazga (4.000 litres), Draa El Mizan (3.000 litres) et le chu Nedir-Mohamed (7.000 litres). De nombreuses personnes hospitalisées sont soumises à une oxygénothérapie d’où la forte pression sur ce produit qui venait à manquer dans certains services.
À Azazga, les citoyens, en collaboration avec le mouvement associatif, les comités de villages et l’APC se sont lancés dans une véritable course contre la montre pour procurer des bouteilles d’oxygène. En une seule journée de quête à travers les wilayas limitrophes, ils se sont procurés une soixantaine de bonbonnes d’oxygène remises à l’EPH au profond soulagement des familles des patients hospitalisés.
A Tizi-Ouzou, le respect des mesures barrières : port de la bavette, distanciation physique, lavage systématique des mains, laisse à désirer. Selon le bilan établi hier, plus de 500 patients sont hospitalisés dans les services dédiés à la prise en charge de la Covid-19 répartis à travers l’ensemble des EPH et EHS. La direction générale du CHU Nedir-Mohamed a rendu hommage aux équipes de garde mobilisées de jour comme de nuit pour assurer particulièrement le ravitaillement en oxygène à partir d’Alger.
Approvisionner les hôpitaux
Le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche, a mis l’accent sur la nécessité du concours du mouvement associatif et des comités de villages pour lutter contre la propagation de la Covid-19 au niveau de la wilaya où «toutes les structures sanitaires sont saturées». Qualifiant la situation sanitaire «d’alarmante», Youcef Aouchiche a assuré que des efforts sont fournis quotidiennement pour approvisionner les établissements hospitaliers en oxygène, citant les hôpitaux de Draa El Mizane, Boghni, Azazga et le CHU Nedir-Mohamed. Ils ont reçu le premier jour de l’Aïd 17.000 litres d’oxygène livrés par l’entreprise Calgaz Algérie établi dans la wilaya
d’Ouargla. 20.000 autres litres d’oxygène devaient hier être livrés, apprend-on de sources hospitalières. Le P/APW a annoncé l’ouverture d’une annexe Covid-19 aux urgences de l’EPH des Ouadhias à l’effet d’atténuer la pression que subissent les EPH et les EPSP de Boghni et Draa El Mizane et d’un service Covid-19 d’une capacité de 15 lits de réanimation à l’EHS de Draa Ben Khedda. Des espaces pour accueillir les malades seront ouverts dans toutes les polycliniques ayant les moyens et personnel nécessaire, a-t-il fait savoir, en appelant au respect des mesures barrières. Le P/APW a exhorté la population à éviter les rassemblements : fêtes, marchés… «Une réponse collective et responsable doit être apportée pour faire face à la propagation», a-t-il insisté.
Youcef Aouchiche a réitéré la détermination de l’Assemblée à dégager un budget supplémentaire en plus des 4 milliards de centimes déjà annoncés pour l’acquisition des obus, des concentrateurs et générateurs d’oxygène. Les P/APC de Boghni, Assi Youcef, Mechtras et Bounouh ont tenu une réunion d’urgence jeudi dernier pour débattre de la situation sanitaire. Ils ont décidé la fermeture, pour une durée de 15 jours, des marchés hebdomadaires et des marchés à bestiaux, stades, salles de sports et des jeux, l’interdiction de s’attabler dans des cafés, des débits de boissons et se limiter uniquement aux consommations à emporter. A ceci s’ajoutent la limitation du nombre de clients dans les commerces. Ils ont aussi recommandé la fermeture des mosquées et salles de prière. Bel. Adrar
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Annaba
L’oxygène médical est disponible
L‘hôpital Ibn Sina relevant du CHU de Annaba, s’est confronté à une pénurie d’oxygène, le jour de l’aïd El Adha ce qui a provoqué une panique générale en raison de la diminution de la pression de cette ressource vitale, a-t-on appris jeudi, auprès des participants à la réunion hebdomadaire consacrée à l’épidémie de Covid-19. L’hôpital Ibn Sina qui a enregistré une forte demande d’oxygène durant cette période, a été heureusement approvisionnée en urgence par l’unité de production Linde Gas implanté au site d’El Hadjar, et tout est rentré dans l’ordre, a-t-on indiqué. Dans son intervention,le wali,Djamel Eddine Brimi,a affirmé que face à l’augmentation inquiétante de nombre de cas positifs à l’échelle de la wilaya,toutes les dispositions ont été prises pour l’acquisition d’extracteurs d’oxygène pour répondre aux besoins des personnes souffrant d’une insuffisance respiratoire et qui nécessite une oxygénothérapie à domicile. A cet effet, le wali a exhorté les bienfaiteurs et les opérateurs économiques de la wilaya présents à cette rencontre scientifique pour participer à l’acquisition d’une centaine de concentrateurs d’oxygène d’une capacité de 10 litres. Ces derniers, ont répondu favorablement et les équipements vont être livrés au cours de la semaine prochaine. Cette opération de solidarité est menée par le wali avec le soutien d’une quinzaine d’industriels et bienfaiteurs, a-t-on constaté. Actuellement l’oxygène est disponible dans la quasi-totalité des hôpitaux de la wilaya d’Annaba, a annoncé le wali Djamel Eddine Brimi, ajoutant que Sider El Hadjar va livrer quotidiennement à l’unité de production et conditionnement Linde Gas une quantité de 5000 litres d’oxygène. Une quantité d’oxygène suffisante pour subvenir aux besoins des hôpitaux des wilayas de,Annaba, El Tarf, Guelma, Souk-Ahras, Tébessa et Skikda,est disponible au niveau de l’unité de production de l’oxygène en bouteilles Linde Gas, a souligné son directeur,Salah Hadid,révélant que sa capacité de production est passée de 160.000 à 190.000 litres /jour face à la forte demande enregistrée ces deux dernières semaines. La capacité de stockage d’oxygène au niveau des hôpitaux de Annaba est de l’ordre de 60700 litres et la quantité d’oxygène disponible est de 26004 litres soit un taux de 43 % .La wilaya de Annaba, compte pas moins de trois unités de production de gaz à savoir, Linde Gaz, Sider El Hadjar et Lamino centrale à oxygène. Par ailleurs, un bilan fourni par le directeur de wilaya de la santé, Dr Mohamed Nacer Damech, fait état de 77 patients actuellement hospitalisés à travers six hôpitaux de la wilaya et 12 autres malades atteints de la Covid-19 sont admis en réanimation. 101 nouveaux cas ont été enregistrés durant la semaine et 20 décès à déplorer durant la même période à Annaba.
B. G.
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Constantine
D’importants besoins quotidiens
Constantine connait depuis quelques semaines une hausse des cas de la Covid-19 avec 170 contaminations établies par PCR entre mardi et jeudi ce qui a conduit au durcissement du confinement partiel. Le centre hospitalo-universitaire Benbadis enregistre une augmentation du taux d’occupation des lits. 19 patients qui se trouvent actuellement en soins intensifs sur les 46 comptabilisés au niveau national ce qui induit un besoin prononcé en oxygène médical. Le directeur de la Santé et de la Population, Abdelhamid Bouchelouche, estime les besoins quotidiens à près de 10.000 litres par jour pour ce seul établissement, alors qu’au plus fort de la deuxième vague, en fin d’année passée, celui-ci avait quasiment atteint le double pour les différents établissements sanitaires situés sur le territoire de la capitale de l’Est.
En ce qui concerne l’oxygène, « nous enregistrons des problèmes dans l’acheminement de ce produit vital vers les différentes structures sanitaires à partir des sites de production situés à Skikda et Hassi Messaoud. À titre d’exemple, les besoins quotidiens du CHU Benbadis sont de 10.000 litres, alors que nous ne recevons que 6.000 à 7.000 litres par jour. Nous avons saisi les responsables de la société productrice afin d’attirer leur attention sur cette situation préoccupante. L’approvisionnement doit donc rapidement se normaliser afin que les personnels médical et paramédical puissent assurer leur mission dans de bonnes conditions ».
Ainsi, le diagnostic du DSP rejoint celui établi par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, qui lui aussi a évoqué les difficultés à transporter l’oxygène à travers le pays. C’est justement dans la perspective de coordonner leur action que M. Bouchelouche a réuni, jeudi, les directeurs des établissements de santé, avec comme recommandation principale de faire remonter en temps réel les besoins en oxygène médical des quinze structures.
Au CHU Benbadis, deux sous-directeurs ont été chargés par la direction générale du suivi de la disponibilité de l’oxygène dans ce centre comptant près de 110 lits dédiés à la Covid (50 au service de médecine interne, 40 au service des maladies infectieuses et 19 en réanimation médicale). En novembre de l’année passée, les responsables du plus important hôpital de la wilaya avaient procédé à la réhabilitation du réseau de distribution d’oxygène, notamment par la remise en service d’une cuve de 1.000 litres inutilisée depuis une dizaine d’années ce qui a permis de faire face à cette nouvelle vague de l’épidémie.
I. B.
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Oran
Une forte demande
Oran est confrontée à une situation sanitaire sans précédent. Les structures hospitalières dédiées à la prise en charge des malades subissent une forte pression. Une situation alarmante compliquée par le manque d’oxygène face au nombre élevé des malades admis à l’hôpital d’El Nedjma, la seule structure entièrement réservée aux patients contaminés. Plus de 185 patients ont été admis à l’hôpital d’El Nedjma de Sidi Chahmi pendant les deux jours de l’Aid, et une moyenne de 3 à 5 décès sont enregistrés quotidiennement depuis une dizaine de jours. Des associations, des citoyens et des bienfaiteurs sont mobilisés pour faire face à cette nouvelle vague. Des parents de malades cherchent pendant de longues heures à se procurer des bouteilles d’oxygène avec des prix qui augmentent.
Pour Laarousi Kamel, directeur de l’hôpital d’El Nedjma, ce dernier est saturé depuis plus deux mois et le personnel est à bout de souffle. Cela n’a pas manqué d’impacter ses capacités et en premier lieu la gestion de l’oxygène, explique-t-il. «Nous sommes en train d’utiliser l’oxygène pour les admissions en urgence de détresse respiratoire et tous les autres cas. Il y a un grand problème de places. Même l’espace réservé à l’hôpital du jour, nous l’exploitons actuellement pour les hospitalisations. Concernant l’oxygène, le problème se pose en termes de capacité. L’hôpital accueille un nombre de malades largement supérieur à sa capacité. Nous en sommes à 160 malades hospitalisés alors que l’établissement ne supporte pas plus de 100 malades. Cette extension de capacité de l’hôpital s’est répercutée sur la gestion de l’oxygène », explique ce responsable qui fait savoir qu’au minimum chaque malade a besoin de 40 litres d’oxygène par minute et dans certains cas jusqu’à 80 et 90 litres. Lors des vagues précédentes, c’étaient les personnes souffrant de maladies chroniques infectées qui nécessitaient une assistance respiratoire. Avec le nouveau variant, le système respiratoire est directement attaqué et donc tous les malades sont admis à l’hôpital dans un état de détresse respiratoire. Ceci a créé un déficit en termes de quantité d’oxygène au niveau de la structure, poursuit-il. Pour pallier ce problème, Laaroussi Kamel a fait savoir que depuis quelques jours, la direction procède au transfert des malades vers l’hôpital d’El Mohguen, en attendant l’ouverture des deux autres hôpitaux d’El Karma et Gdyel, ce qui peut soulager un peu la pression sur l’hôpital d’El Nedjma. Il insiste que la solution réside dans la sensibilisation car la situation est critique, et si elle persiste encore pendant, le pire est à craindre. Le directeur affirme qu’il y a un problème d’espace à l’intérieur de l’hôpital totalement saturé. La station d’oxygène ne peut pas supporter plus de 100 malades, alors que «nous l’utilisons pour 160 malades». «Nous n’avons pas un problème d’approvisionnement mais de saturation des lits. Nous avons plus de 80 obus que nous faisons remplir jusqu’à 4 fois par jour », indique ce responsable.
Selon le Dr Boukhari, cadre à la DSP, «il n’y a pas un manque d’oxygène étant donné que l’approvisionnement des établissements hospitaliers se fait de manière continue et n’a pas été interrompu. L’hôpital de Sidi Chahmi a été conçu pour une capacité maximale de 240 lits qui ne devaient pas être totalement équipés de lits à oxygène. Mais vu qu’il a été dédié entièrement à la prise en charge des malades Covid, nous avons équipé les 240 lits en appareils d’oxygène. Aucune machine ne peut résister à un fonctionnement en H24 pendant trois mois. Les deux concentrateurs d’oxygène fonctionnent en alternance et sans arrêt », explique le représentant de la DSP.
Selon lui, l’oxygène ne manque pas à Oran. L’une des deux usines avec lesquelles la DSP est conventionnée se trouve au cœur de la ville. «Nous sommes conventionnés avec Lind-gaz et Oraz-gaz qui livrent une quantité quotidienne de 20 000 à 30 000 litres. Toutes nos demandes sont satisfaites en plus de l’apport du groupe Tosyali», assure le Dr Boukhari. La direction générale de Lind-Gaz n’a pas fourni d’explications. Des entreprises privées spécialisées dans l’oxygénothérapie multiplient leurs offres de vente sur Facebook ces derniers jours. Les autorités sanitaires renforcent les capacités de 40 lits supplémentaires à l’hôpital d’Aïn Turck et 35 autres à l’établissement d’El Mohguen avec ravitaillement quotidien en oxygène comme le service des urgences du CHU d’Oran. La demande demeure élevée et dépasse les capacités de ces structures, a-t-on souligné.
Les services de la wilaya d’Oran ont fait savoir que trois nouvelles structures seront ouvertes prochainement conformément au programme établi depuis juin 2021. Il s’agit des hôpitaux d’El Karma de 60 lits, de Gdyel de 220 lits et celui des brûlés. Des chapiteaux ont été installés à l’intérieur de l’hôpital d’El Nedjma et du CHU pour soulager la pression sur les autres structures.
Les services de la santé enregistrent quotidiennement entre 110 et 134 nouveaux cas testés au PCR, sans compter les cas détectés par scanner et les tests rapides dans les deux secteurs public et privé. Pendant les deux jours de l’Aid, l’hôpital d’El Nedjma a enregistré 185 admissions, celui d’El Mohguen 10 nouveaux malades, 12 à Ain Turck et 43 au CHU d’Oran. Des responsables du secteur et des médecins praticiens pointent du doigt le relâchement de la population. «Le secteur de la santé mène un combat au quotidien depuis 18 mois. Tout le corps médical — toutes spécialités confondues — est mobilisé pour la prise en charge des malades Covid. Aucun congé n’a été accordé aux 2.300 membres du corps médical et paramédical», confie un responsable.
Concernant la vaccination, l’opération se poursuit dans de bonnes conditions et suscite un engouement chez la population. Jusqu’à jeudi dernier, 81.663 personnes ont reçu la première dose. La wilaya reçoit chaque semaine 50.000 doses. Hier, plus de dix mosquées ont abrité des opérations de vaccination.
Amel Saher
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Bejaia : À bout du souffle
l La situation épidémiologique s’est dégradée dans la wilaya de Bejaïa et avec un manque de lits d’hospitalisation et une perturbation de prise en charge des malades et un manque d’oxygène. Selon le directeur de la santé de la wilaya, «les structures sanitaires ont comptabilisé 202 hospitalisés et en cinq jours. 375 patients sont hospitalisés : 115 au CHU, 75 à l’EPH Amizour, 54 à l’hôpital de Kherrata, 43 à Akbou, 35 à Sidi Aich, 56 à Aokas. 17 malades sont admis en réanimation. 13 femmes enceintes contaminées sont au niveau du service de gynécologie Covid ». Le directeur de la santé souligne que « la wilaya dispose de 655 lits à travers le CHU et les 5 EPH et 375 lits sont actuellement occupés». Boudrahem Hafid surveillant général chargé des inspections au CHU Khellil-Amrane de Bejaia lance un appel aux citoyens pour le respect des mesures barrières comme il recommande la fermeture des plages et des marchés qui demeurent les sources de propagation du virus. Les services hospitaliers enregistrent 375 malades et le problème du manque d’oxygène se fait sentir surtout pour les malades confinés. Un CHU dispose d’un générateur d’oxygène d’une capacité de 6.000 litres, l’approvisionnement se fait chaque jour à l’aide de trois camions de 60 bouteilles chacun. Chaque bouteille contient 150 barres soit 13 litres d’oxygène. Néanmoins plusieurs malades contaminés et confinés à domicile présentent des insuffisances respiratoires et rencontrent des problèmes pour se procurer une bouteille d’oxygène par le biais d’associations et autres bienfaiteurs pour se procurer un respirateur.
M. Laouer
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Bechar
Hôpitaux attendent livraison
L’hôpital Tourabi-Boudjemâa (240 lits) et le centre de lutte contre le cancer de Béchar font face à un afflux de patients atteints du coronavirus et dont l’état de santé nécessite l’oxygénation. Une correspondance adressée au Premier ministère par des députés de Béchar fait état d’une situation sanitaire alarmante, compte tenu du nombre croissant de personnes atteintes du coronavirus et des prestations insuffisantes au niveau des hôpitaux, dont notamment l’insuffisance des réserves en oxygène. Une livraison de ce produit a déjà été enregistrée en 2020. Un taux de consommation élevé d’oxygène interpelle à respecter les gestes barrières : port du masque et distanciation.
Ramdane Bezza