Prévention et lutte contre la covid-19 : Vaccination mode d’emploi

- Lutte et prévention anti covid-19 :  La vaccination entamée avant la fin janvier
- Le Dr Merabet, président du SNPSP :  « Au moins 70 % de taux de protection pour espérer sortir de la pandémie »
- Le Pr Madjid Tabti, chef du service pédopsychiatrie à l’EHS de Cheraga : « Il faut multiplier les campagnes de sensibilisation »
- Le Pr Khiati, président de la FOREM :  « Le choix de l’Algérie est logique »
- Avis de citoyens :  Vaincre les réticences

---------------------------------

Lutte et prévention anti covid-19 :
La vaccination entamée avant la fin janvier

En décembre dernier, le Président Tebboune avait donné des instructions au Premier ministre à l’effet de choisir le vaccin adéquat anti covid-19 et de lancer la campagne de vaccination à partir de janvier 2021. Intervenant, mercredi dernier, à l’issue de la réunion du Gouvernement, le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a annoncé qu'"en plus du vaccin russe, il est attendu que l’Algérie reçoive un autre lot de vaccin anti covid-19 (…) en provenance de le République populaire de Chine avant fin janvier 2021". Lors de la rencontre du Gouvernement, il a été procédé à l'adoption d'un projet portant essentiellement sur la mise en place de nouvelles mesures facilitant les procédures d’acquisition du vaccin contre le coronavirus à l’ombre de la demande mondiale urgente et la grande concurrence internationale en la matière. De surcroît, le projet en question "propose l’amendement de l’article sept du décret présidentiel, afin de permettre au service contractant d’éviter, exceptionnellement, de présenter une caution de restitution des avances imposées dans les conditions ordinaires", a souligné le ministre. Et d’affirmer que cet amendement "est à même de s’adapter aux procédures de paiement et de financement adoptés à l’échelle internationale pour éviter tout retard dans l’acquisition du vaccin". M. Belhimer avait annoncé, rappelle-t-on, la signature d'un contrat de gré à gré avec un laboratoire russe pour l'acquisition du vaccin anti- Covid-19, en application de la décision du président Tebboune de lancer l'opération de vaccination dès janvier 2021.
Il avait précisé, également, que l'Institut Pasteur Algérie (IPA) avait entamé, comme premier pas, des concertations avec le laboratoire russe Spoutnik V, fabriquant du vaccin, et que des discussions étaient en cours avec d'autres pays.

////////////////////////////////////

Le Dr Merabet, président du SNPSP :
« Au moins 70 % de taux de protection pour espérer sortir de la pandémie »

Le président du Syndicat national des praticiens de la Santé Publique (SNPSP) indique qu’en situation de pandémie, la prise de décision et la démarche doivent être globales au niveau régional et international pour arriver ensemble à un niveau de couverture vaccinale et d’immunité appréciable. « L’immunité n’est pas dépendante uniquement de la vaccination mais aussi de ceux qui ont contracté la maladie et vaccinés donc naturellement. Entre 90 à 95 % des malades qui ont contracté le virus s’en sont sortis indemnes, avec des petites séquelles.
L’avantage c’est qu’ils sont immunisés mais on ne sait pas si c’est une immunité durable et définitive.
Néanmoins, ces sujets ont une immunité qui équivaut à celle produite par la vaccination ».
Selon le médecin, il faut arriver au minimum à 70 % de taux de protection et d’immunité produite naturellement ou grâce à la vaccination pour espérer sortir de cette situation de crise sanitaire qui exige l’engagement de tous les pays. Pour le Dr Merabet, la situation épidémique s’est nettement améliorée avec moins de cas suspects et moins de malade hospitalisés en réanimation au grand soulagement du personnel de santé avec une baisse des contaminations due au respect des protocoles sanitaires et à la mise en place du confinement partiel. Le médecin affirme que des efforts ont été également entrepris en matière de sensibilisation sur les mesures barrières qui ont permis de casser la courbe de transmission.
«Il faut maintenir l’organisation mise en place et continuer à respecter les mesures préventives y compris avec le lancement de la campagne de la vaccination ».
Kamélia Hadjib

/////////////////////////////////

Le Pr Madjid Tabti, chef du service pédopsychiatrie à l’EHS de Cheraga :
« Il faut multiplier les campagnes de sensibilisation »

L’Algérie entamera incessamment la campagne nationale de vaccination anti-Covid. Une opération d’envergure qui nécessite la mobilisation de tous mais aussi l’adhésion de la population pour garantir sa réussite. Sommes-nous prêt pour entamer cette campagne face au doute et à certaines idées reçues qui circulent via les réseaux sociaux sur l’efficacité, la tolérance ainsi que les effets indésirables qui peuvent survenir ? Pour répondre à cette question nous avons sollicité le Professeur Madjid Tabti, chef du service pédopsychiatrie à l’EHS de Chéraga qui relève la nécessité de corriger les fausses informations.

Entretien réalisé par Kamélia Hadjib

El Moudjahid : Selon vous la population est-elle préparée pour entamer cette campagne de vaccination anti-Covid ?
Pr Tabti : Selon les échos qui nous parviennent, elle est divisée en deux parties : celle qui attend ce vaccin avec impatience et qui est prête à se faire vacciner et celle qui émet des doutes sur son efficacité et sa tolérance. Nous avons constaté aussi comment les avis changent tout le temps, influencés par les informations qui circulent sur les médias et les réseaux sociaux. Les médias et la presse ont déjà commencé la préparation de la population par sa sensibilisation depuis l’instruction du Président de la République au gouvernement pour entamer la vaccination en janvier 2021. Tout le monde sait maintenant que la vaccination sera progressive et concernera au début les personnes en première ligne dans la lutte contre le covid-19, à savoir les personnel de santé et de sécurité puis les personnes vulnérables tels les sujets âgés et ceux atteints de maladies chronique, puis le reste de la population en fonction des demandes. Mais nous avons l’impression qu’il persiste beaucoup de zones de flou autour de l’efficacité et de la tolérance du vaccin qu’il faut dissiper, surtout qu’une campagne anti-vaccinale farouche a lieu sur les réseaux sociaux.

Comment dans ce cas rassurer les personnes réticentes et appréhendant d’éventuels effets indésirables liés au vaccin ?
Il est donc important de multiplier les campagnes de sensibilisation en utilisant tous les supports de communication possible, en particulier les réseaux sociaux qui sont très suivis. Il faut donner la parole aux spécialistes dans le domaine. On a constaté que ceux qui font des vidéos anti-vaccinations largement partagées sur internet, ne sont pas des spécialistes dans le domaine et font des interprétations erronées sur des informations très techniques qui ne sont maitrisées que par les spécialistes. Il est important de combattre ces profanes qui s’ingèrent dans des questions qui les dépassent et sèment ainsi le doute au sein de la population. Par exemple, tous les médicaments et vaccins qui existaient depuis le développement de la médecine et de la pharmacologie, ont des effets secondaires léger à sévère et comportent des risques. Mais ces risques et effets secondaires ne sont pas présents chez tous les sujets vaccinés et sont insignifiants en fréquence et dangerosité devant les dégâts que créent les maladies et leurs répercussions. Ces profanes vont prendre les cas rares d’effets secondaires qui peuvent être sévères, les amplifier et en faire la règle pour justifier le rejet du vaccin.

Quelle stratégie adopter pour faire adhérer la population autour de cette importante campagne de vaccination qui pourra mettre fin à la pandémie mondiale?
Il faut une campagne équivalente à celle menée au début pour convaincre la population que la Covid-19 est une réalité. Multiplier les émissions télé et radio ainsi que les articles dans les journaux expliquant l’intérêt de ce vaccin, faire des spots publicitaires, mener des campagnes de sensibilisation sur le terrain à l’échelle nationale.
En plus d’impliquer des infectiologues, des épidémiologistes, des immunologues, des pneumologues, des internistes, il est important d’avoir recours aux psychiatres, psychologues, sociologues et spécialistes de la communication qui vont prodiguer des conseils sur la manière de mener ces campagnes. Il faut aussi impliquer la société civile qui est proche des populations et à qui on fait plus confiance. Les mosquées peuvent jouer aussi un grand rôle, en particulier lors du prêche du vendredi. Les autorités ainsi que ceux qui mènent ces campagnes doivent donner l’exemple en se vaccinant devant les médias

//////////////////////////////

Le Pr Khiati, président de la FOREM :
« Le choix de l’Algérie est logique »

Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) estime que le choix de l’Algérie pour les vaccins russe et chinois est logique car ils répondent à la définition de l’OMS en la matière.
Il affirme que ces vaccins ont été fabriqués à partir de virus tués ou qui ont perdu leur virulence et, contrairement aux autres vaccins actuellement mis sur le marché mondial, à l’image de Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson, ceux fabriqués par les russes et les chinois sont constitués par des acides nucléiques utilisant l’ARN messager.
« Ce sont plutôt des thérapies géniques que des vaccins et je pense que le choix de la commission nationale découle du fait qu’elle a préféré la voie classique même si d’autres critères avantageux ont été pris en considération, dont l’efficacité et la tolérance». Pour le praticien, le vaccin russe Spoutnik V est utilisé aujourd’hui dans plusieurs pays, notamment en Europe, dans les anciennes républiques soviétique ainsi qu’en Asie (Émirats arabes unis) et en Amérique latine, plus particulièrement en Argentine où il a été utilisé de façon importante sans effets secondaires notoires».

« La vaccination exige une préparation rigoureuse »

Cependant, concède le président de la FOREM, la formule du vaccin russe acquise par l’Algérie est le format liquide qui nécessite sur le plan logistique une conservation à -20° qu’il faut respecter et ce depuis sa sortie d’usine en Russie jusqu’à son utilisation dans les structures de santé.
« Une opération qui demande beaucoup de rigueur, d’autant que c’est la première fois que l’Algérie recourt à ce type de vaccination vu qu’il s’agit d’adultes, voire personnes âgées et de malades chroniques .
Comment va se faire la vaccination ? Va-t-on procéder à la convocation des sujets à vacciner ? ».
Rappelant que la vaccination exige une préparation rigoureuse il met l’accent sur l’intérêt de renforcer la campagne de sensibilisation, relevant l’importance d’expliquer aux citoyens comment va se dérouler cette campagne. « Il faut trouver une procédure adéquate pour expliquer et informer les personnes concernées par la vaccination. Il est souhaitable d’établir une prescription des personnes à vacciner et une liste des candidats au niveau des APC.
Les gens seront convoqués au fur et à mesure au niveau des structures de santé, ce qui permettra une meilleure organisation et un bon déroulement de la campagne de vaccination.
Les personnes retenues bénéficieront au préalable d’un examen médical pour s’assurer de leur état de santé et devront rester au moins une heure dans les structures de santé pour s’assurer de leur état ».
Le Pr. Khiati ajoute qu’il faut garder le contact au moins 24 heures avec le sujet vacciné par téléphone ou d’autres applications pour signaler une éventuelle réaction ou n’importe quel signe lié à la vaccination, à l’image de ce qui se passe à l’étranger». Il relève par ailleurs l’importance d’effectuer une enquête sérologique de la population pour connaître la séroprévalence et détecter les personnes déjà immunisées naturellement et pour ce faire plaide pour l’acquisition des kits d’anticorps neutralisants. « Il s’agit de kits fabriqués par une société dirigée par un algérien en France qui permettent de savoir si la personne a développé des anticorps efficaces après vaccination. Ce procédé permet aussi de connaître la durée de l’immunité acquise après la vaccination ou après avoir contracté le virus et développé une immunité naturelle ».
K.H

/////////////////////////////////

Avis de citoyens :
Vaincre les réticences

L’Algérie a opté pour la livraison d’un premier lot du vaccin russe Spoutnik V mais aussi pour le vaccin chinois produit par la firme Sinopharm. Dans ce contexte, le dossier santé de la semaine aura pour ambition de mettre la lumière sur les algériens et les algériennes vaccino-sceptiques. El-Moudjahid s’est entretenu avec des citoyens de plusieurs wilayas dans le but de comprendre les motifs de réticences et de craintes à ce sujet. Fellah, la cinquantaine et résidant sur la capitale, dit craindre les effets indésirables potentiels de ce vaccin produit dans la précipitation. « Cela alimente la réticence voire la méfiance contre la future campagne de vaccination car l’ensemble des vaccins produits à l’échelle planétaire l’ont été au bout d’un an et demi seulement. Or, l’homologation habituelle dure en moyenne entre 8 et 10 ans, les effets secondaires ne sont pas connus car la période des essais cliniques a été contractée », soutient-elle. Pour l’intervenante la gestion de la pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est critiquable et suscite le doute de par les contradictions évidentes affichées par cette dernière. «L’OMS a très rapidement montrée ses limites et s’est disqualifiée par son accointance, trop visible, avec les lobbies de l’industrie pharmaceutique », dit-elle. Pour sa part, Saïd 33 ans, professionnel de la santé, exerçant à Oran met en évidence le fait qu’avant même la préparation de la campagne de vaccination, les vaccins ont toujours suscité réticences et craintes. « Dans le monde entier, les campagnes de vaccination suscitent de la méfiance pour plusieurs raisons : peur d’effets secondaires létaux, critique de la présence de certains composants tels que l’aluminium mais aussi crainte d’une inefficacité sur le long terme », relève-t-il. Il affirme qu’avant de lancer une campagne de vaccination il faut lancer un plan de communication pour rassurer les citoyens et leur expliquer la pertinence de ce processus dans la lutte contre le coronavirus. De son côté, Hamza, 27 ans, étudiant en littérature anglaise à Constantine est vaccino-sceptique assumé et il l’affiche. « Je suis contre toutes formes de vaccination, non pas exclusivement contre la Covid-19, ce mode de prévention sanitaire rend le corps humain dépendant car le système immunitaire n’est plus naturellement stimulé », souligne-t-il. Affirmant suivre l’actualité, Hamza précise que l’objection contre la vaccination est d’autant plus compréhensible lorsque l’on voit que dans plusieurs pays des personnels de santé affichent publiquement leurs réserves, nuance son propos en déclarant que le vaccin russe est le plus sérieux sur le marché, n’étant pas un vaccin à ARN. Ayoub, expert-comptable à Tipaza, âgé de 31 ans dit ne pas ressentir le besoin de se faire vacciner car la circulation du virus en Algérie est très faible contrairement aux pays de la rive nord de la méditerranée. « Les derniers chiffres font état, en moyenne, de moins de 300 cas et de moins de 10 morts au quotidien, la précipitation dans les essais cliniques est un élément repoussoir. Pour certains, bien que l’impérieuse nécessité de lutter contre le virus et une priorité indiscutable, la précipitation des laboratoires pharmaceutiques leur donne l’impression de servir de cobayes », indique-t-il.
Sami Kaidi

////////////////////////////

Sétif : Tous les moyens mobilisés

Le suivi et l’évaluation de situation épidémiologique ainsi que les mesures prises pour la campagne de vaccination anti-covid-19 étaient mercredi dernier les points forts de la rencontre qui s’est tenue au siège de la wilaya et a réuni autour du wali, les cadres du secteur de la santé, les membres de la commission de wilaya de sécurité et les médecins et chefs de services au niveau du CHU Saadna Abdenour.
Une rencontre au cours de laquelle le wali a fait état de la régression que connait cette épidémie dans la wilaya au vu des derniers indicateurs et souligné les efforts déployés par l’ensemble des intervenants y compris ceux de la société civile dans la dynamique de prise en charge, de sensibilisation et de respect des protocoles sanitaires arrêtés à différents niveaux. Comme il n’a pas manqué de mettre en exergue l’importance et l’impact produit par ce formidable élan de solidarité qu’a connue la wilaya dans cette conjoncture sanitaire particulière, insistant sur la nécessité de préserver ces acquis par la prudence et la vigilance qui doivent continuer à prévaloir et passer constamment par le strict respect des mesures préventives.
S’agissant du volet non moins important relatif aux mesures prises à la veille de l’entame de la campagne de vaccination anti Covid-19, le wali à également souligné que toute la logistique était fin prête sur 5 volets concernant les structures de froid pour la conservation dans les conditions requises du vaccin, les moyens humains qui doivent agir pour mener à bien cette opération, les espaces de vaccination la communication et le transport. Sur ce dernier point le wali nous a indiqué à l’issue de sa sortie dans la wilaya de Sétif que plus de 100 camions frigorifiques inspectés et testés ont été mobilisé pour le transport du vaccin et 60 véhicules du type tous terrains pour le transport des médecins et agents paramédicaux vers les centres les centres les plus éloignés.
Il a également souligné l’importance que revêt le module de la communication dans la réalisation des objectifs liés à l’information et le sensibilisation du citoyen impliquant de ce fait la participation de tous les partenaires concernés notamment le mouvement associatif et la société civile. Autant de moyens qui seront consolidés par une application permettant une interconnexion entre les centres et l’état civil et la traçabilité de l’opération.
Le Pr Malek, chef de service de médecine interne au CHU Saadna Abdenour estime que « de gros efforts ont été consentis, le terrain est déblayé sur le plan de la logistique et des moyens organisationnels qui sont tous dégagés pour entamer cette campagne dans de bonnes conditions. Il reste maintenant à agir avec précision sur le détail scientifique et cerner avec précision la population ciblée, les plus de 65 ans, les malades chroniques et bien sur les composantes des différents corps qui sont au premier rang ou en contact avec le virus. Je pense donc qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, il faut informer et sensibiliser le citoyen sur les bienfaits de la vaccination qui ne doit en aucun cas nous faire oublier les mesures de protection et tous les gestes de prévention».
F. Zoghbi

////////////////////////////

L’Algérie et la vaccination : Une longue histoire

Chaque année, la vaccination permet d’éviter 2 à 3 millions de décès dus à des maladies comme la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole. Il existe aujourd’hui des vaccins pour prévenir plus de 20 maladies potentiellement mortelles, comme la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole.
Quel est le principe de la vaccination ? Cette dernière consiste à introduire dans le corps un agent infectieux (virus ou bactérie), sous une forme inoffensive pour stimuler la réponse immunitaire de l'organisme. Ce qui permettra à l’organisme de bien réagir en cas d’un autre contact avec l’agent infectieux en le combattant avant que la maladie ne se développe. La vaccination permet de protéger les individus contre une maladie contagieuse, alors que le principe d’une vaccination massive consiste à apporter une protection à une population toute entière en vue de freiner la propagation de l'agent infectieux responsable de la pandémie. Compte tenu de son importance, la vaccination en Algérie a été l’une des priorités du gouvernement depuis les années 1970. Cette date coïncide avec l’instauration par notre pays du programme national de vaccination qui a permis la réduction de la mortalité infantile. Depuis l’instauration du calendrier vaccinal, l’Algérie a procédé régulièrement à son actualisation, conformément aux recommandations internationales et aux exigences de l’épidémiologie nationale, ce qui a permis de réaliser des résultats probants en termes de couverture vaccinale. Grâce à ce calendrier, notre pays a réussi à éliminer plusieurs maladies graves qui ont causé un grand nombre de victimes durant les premières années de l'indépendance, à l'image du tétanos, de la rougeole, de la coqueluche, de la poliomyélite infantile et de la diphtérie, tout en contribuant à l'amélioration de l'état de santé et de l'espérance de vie des Algériens, qui est passée de 40 ans à l'époque coloniale à 80 ans ces dernières années. Depuis 2007 aucun cas de diphtérie n’a été enregistré en Algérie. Elle a été certifiée en 2016 pour l’élimination de la poliomyélite et le tétanos chez la femme enceinte et sa transmission à l’enfant en 2018.
Notons qu’environ un million de nouveau-nés sont vaccinés chaque année et plus de 2 millions d’élèves en milieu scolaire. En 1966, une première mesure d'envergure nationale a été prise, en l’occurrence la généralisation de la vaccination par le BCG. Trois années plus tard, la vaccination est devenue grâce au décret N°69-88 obligatoire et gratuite contre la poliomyélite, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la variole En 1985, il y a eu l’introduction du vaccin anti rougeoleux, avec près d’un million d'enfants de moins de 4 ans qui en ont été bénéficiaires et en 1997, les rappels vaccinaux contre la rougeole, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont introduits en Algérie. En 2000, c’était au tour de l’entrée en matière du vaccin contre l'Hépatite virale B puis du vaccin contre l'Hémophilus influenzae sept années plus tard. En 2014, on notera l’actualisation du calendrier vaccinal par le comité technique national consultatif de vaccination CTNCV (2), selon les recommandations internationales et les données épidémiologiques du pays. Elle a été traduite par l'introduction de quatre nouveaux vaccins contre la rubéole, les oreillons, les infections à pneumocoque et celui de la poliomyélite inactivé en forme injectable. En 2018, le calendrier vaccinal est actualisé, avec la réduction des doses du VPO de 6 à 2 doses à 4 mois et à 12 mois et dans la même année, l'Anticoquelucheux acellulaire est introduit, sans oublier la réduction du nombre d'injections par un vaccin combiné contenant 6 valences. K. H .

Sur le même thème

Multimedia