SILA : «Littérature africaine de l’esclavage... renaissance et non de plainte»

Photo : Nesrine T.
Photo : Nesrine T.

La littérature africaine de l’esclavage est «une littérature de renaissance et non de plainte», a déclaré, ce dimanche 2 novembre 2025, Maxime Vignon, professeur américain à l’université d’Alabama, de Louisiane, lors d’une rencontre consacrée à «l’esclavage dans les littératures africaines» organisée à l’espace Panaf Frantz-Fanon, au Salon international du livre d’Alger (SILA). 

Donnant une conférence portant le titre «Libérer les représentations du passé pour repenser l’humain et la justice», celui-ci s’est attardé sur le «narratif» qui est désormais véhiculé par les uns et les autres, parmi les descendants d’esclaves, aux États-Unis, et qui va dans le sens d’une réappropriation de l’histoire.

«L’esclavage appartient à l’histoire, mais sa mémoire appartient à l’avenir», a-t-il dit en substance.

Citant Marcel Proust, le professeur américain, qui a exprimé à maintes reprises sa joie de se retrouver en Algérie, a déclaré : «Écrire devient un acte de résistance à l’effacement.»

Comme pour donner foi à la pensée de Frantz Fanon, pour ce qui est de l’aliénation par rapport au colonialisme, esclavagisme...Maxime Vignon a indiqué que «sous l’esclavage, parmi les esclaves, il y avait les privilégiés, qui veulent plaire aux Blancs. Après le départ de ces derniers, ces privilégiés veulent toujours leur plaire, même à distance».

De son côté, le professeur Benaouda Lebdai a cité, pour ce qui est de la représentation, Olaudah Equiano (1745-1797), un esclave affranchi, qui a écrit son autobiographie sous le titre The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano dans laquelle il avait raconté son histoire.

Le professeur algérien a également fait référence à Solomon Northup, dont l’autobiographie Twelve Years a Slave (Esclave pendant douze ans, NDLR) a été porté à l’écran, en 2013, par Steve McQueen.

Lebdai est revenu, par ailleurs, sur les différentes étapes qu’a connues l’esclavage, soulignant que le choix a été porté désormais sur le qualificatif d’«esclavisé», pour une personne qui a subi esclavage, au lieu d’«esclave», parce que personne ne naît sous ce statut.

«L’esclavage est une tragédie universelle», a lancé, en dernier lieu, l’Américain Maxime Vignon.

A. A. 

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