Prévue vendredi au TNA : «Djanazet Ayoub», une comédie noire sur la famille

Ph.:A-Asselah
Ph.:A-Asselah

Djanazet Aoub ou Funérailles d'Ayoub, une nouvelle pièce théâtrale à travers laquelle les amoureux du quatrième art sont conviés à s’esclaffer sur l’amertume de la réalité sociale. Elle sera présentée au grand public, vendredi au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA).

Ainsi, le TNA a levé le voile, hier, lors d’une conférence de presse, sur sa nouvelle production «Djanazet Ayoub», une comédie noire écrite et mise en scène par Ahmed Rezig, avec l’assistance artistique de Sali. Une œuvre où l’humour se mêle à la douleur et où les faux-semblants tombent un à un pour révéler la fragilité d’un foyer déchiré. Animée par Ahmed Rezig et les comédiens Sali et Hamid Achouri, la conférence a permis de saisir l’ambition d’une pièce qui se nourrit du réel pour le réinventer sur scène.

La pièce s’empare, selon Rezig, d’un thème universel «quand une famille se déchire pour un héritage, c’est la famille qui meurt». Un constat que l’auteur et metteur en scène juge tristement contemporain, rappelant combien les liens familiaux sont aujourd’hui vulnérables. Interrogé sur l’affiche de la pièce, Rezig explique ce concept visuel marqué par un effet de miroir : «La famille d’Ayoub vit dans cette dualité tristesse et continuité de la vie, vérité et hypocrisie.» Une œuvre qui joue avec les codes, les symboles et les non-dits, autant d’éléments qui font la signature du metteur en scène, habituellement connu pour son théâtre à charge politique. S’agissant d’une éventuelle tournée nationale, Rezig explique : «Le problème du théâtre en Algérie, depuis dix ans, c’est l’absence de subventions dédiées aux tournées.» Ainsi, malgré l’envie de porter la pièce et d’atteindre davantage de publics, il admet que «la diffusion restera probablement limitée» : «ça me fait très mal, mais je préfère être honnête : une tournée paraît peu probable dans les conditions actuelles.»

Acteurs, techniciens, direction du théâtre : tous auraient, selon Sali, porté le projet «comme une grande famille», un contraste touchant avec la famille brisée dépeinte dans la pièce. À la question de savoir si son rôle aux côtés du metteur en scène constitue un premier pas vers sa propre carrière de metteuse en scène, Sali a affirmé : «je me rapproche de l’intérieur du processus, j’apprends, j’observe. Mais je reste avant tout comédienne. Je ne considère pas encore cela comme un grand pas vers la mise en scène, plutôt comme une occasion d’élargir ma vision.» Entre humour décapant et vérité crue, «Djanazet Ayoub» promet un regard profond sur les rapports humains et la société algérienne contemporaine, servie par une troupe investie. La première, prévue ce vendredi à 18h, devrait dévoiler toute la portée de cette création très attendue.

S. O.

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