Valorisation des déchets : Un moteur de l’économie nationale

Le ministère de l'Environnement a élaboré une stratégie nationale basée sur la valorisation des déchets. Cette stratégie ambitionne, à l'horizon 2035, de valoriser 30% des déchets ménagers, 30% des déchets solide et 50% de déchets inertes.
Pour atteindre ces objectifs, un intérêt particulier est accordé à l'investissements dans le domaine du recyclage des déchets, en apportant soutien et assistance technique aux jeunes porteurs de projets ou propriétaires d'entreprise actifs souhaitant étendre et développer leurs investissements, conformément aux objectifs du programme national.
Il faut dire que les micro-entreprises activant dans le domaine de l'environnement jouent un rôle important en tant que moteur de l'économie nationale, à travers le développement de l'économie de recyclage.

Un intérêt de plus en plus croissant des investisseurs

Les chiffres présentés par Akila Boudraâ, cheffe de service des déchets ménagers à l'Agence nationale des déchets, à El Moudjahid, reflètent, en fait, l'intérêt des opérateurs économiques pour ce domaine d'activité. Ainsi, le nombre d'entreprises actives dans la valorisation des déchets est passé de 4.000 en 2015 à 14.000 actuellement.
«L'Agence nationale des déchets a mis en place une banque de données pour les opérateurs économiques actifs dans le domaine de la récupération et du recyclage des déchets. Ils reçoivent un certificat d'enregistrement à travers lequel ils fournissent des informations sur chaque entreprise, la quantité de déchets valorisés et les activités exercées, et à partir de ces données, plusieurs indicateurs sont extraits, qui serviront au développement de ce secteur», explique notre interlocutrice.
Selon la même responsable, l'enregistrement des opérateurs économiques a connu une évolution importante, passant de 91 établissements enregistrés en 2015, à 700 établissements actuellement actifs dans ce domaine.
Boudraâ a attribué cette évolution des chiffres aux campagnes de sensibilisation que mène l'Agence nationale des déchets, afin d'inciter les opérateurs économiques à s'enregistrer, et à l'accompagnement technique qui leur a été fourni, et qui leur a permis de soulever les problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain et leur proposer les solutions nécessaires. Pour ce qui est de la répartition des opérateurs économiques, elle varie d'une région à l'autre.
La région du Centre compte 167 établissements, suivie de la région de l'Est avec 82 établissements, puis de la région de l'Ouest avec 40 établissements et enfin de la région du Sud avec 39 entreprises.

Un taux de valorisation inférieur à 10%

En 2020, les ordures ménagères algériennes étaient estimées à 13,5 millions de tonnes de déchets. Une étude d'évaluation qualitative réalisée par l'Agence nationale des déchets a montré que le conteneur algérien contient 50% de déchets organiques et 30% de déchets d'emballage, ce qui signifie que 80% des déchets ménagers peuvent être valorisés. Cependant, «tous ces déchets vont à la décharge», regrette le chef du service des déchets, qui affirme que le taux de valorisation des déchets en Algérie ne dépasse pas 9,83%, ce qui est très faible par rapport à la quantité de déchets produite, alors que le taux de récupération par les centres d'enfouissement technique ne dépasse pas 1%. Boudraâ a révélé l'existence de plus de 5.000 entreprises activant dans le domaine de la récupération et du recyclage des déchets, employant 4.579 travailleurs, et chacun peut valoriser jusqu’à 22 tonnes de déchets par mois.

Salima Ettouahria

Sur le même thème

Multimedia