Les pays membres de l'Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont accueilli favorablement l’adhésion prochaine de l’Algérie au Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC). «Nous, les pays membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, (...) nous nous sommes réjouis de l’adhésion prochaine de la République démocratique populaire d’Algérie au Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est», est souligné dans le communiqué final sanctionnant le 46e Sommet de l’ASEAN, qui s’est déroulé à Kuala Lumpur en Malaisie du 26 au 27 mai dernier, sous la présidence du Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim. Les pays membres de l’ASEAN ont considéré cette adhésion comme une réaffirmation de la pertinence continue du TAC en tant que code de conduite fondamental régissant les relations interétatiques dans la région ainsi que son rôle clé dans le maintien de la paix et de la stabilité régionales», est ajouté dans le même communiqué répercuté par l’agence APS. Les pays membres de cette association ont appelé «les Hautesparties contractantes (HPC) à honorer leurs obligations en vertu du Traité». Relevant avec satisfaction la volonté de plus en plus exprimée par des pays non régionaux à l’adhésion au TAC, les pays de l’ASEAN ont insisté sur leur engagement total pour le respect et la promotion des principes et des objectifs de ce traité en faveur de la paix et la stabilité dans le monde. L’adhésion de l’Algérie marque donc un élargissement stratégique de ce cadre vers l’Afrique du Nord, reflétant une dynamique croissante de dialogue entre l’ASEAN et ses partenaires globaux. L’accueil favorable réservé à l’Algérie par les membres de l’ASEAN témoigne de la crédibilité croissante de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. Cette adhésion s’inscrit dans une stratégie plus large d’ouverture de l’Algérie vers les blocs régionaux émergents et renforce son positionnement en tant qu’acteur engagé en faveur d’un multilatéralisme fondé sur la paix, la souveraineté et la coopération équitable entre les nations. Adopté en 1976 à Bali en Indonésie, le Traité d’amitié et de coopération (TAC) constitue le socle juridique définissant les relations pacifiques entre les pays de l’Asie du Sud-Est. Un cadre de coopération qui vise à instaurer un climat de confiance, de solidarité et de coopération mutuelle dans une région longtemps marquée par des guerres et des tensions géopolitiques. Au fil des décennies, il est devenu un instrument de référence pour la diplomatie régionale, ouvert progressivement à des pays non membres de l’ASEAN désireux de renforcer leurs liens avec l’Asie du Sud-Est sur la base de principes partagés. «Le présent Traité a pour but de promouvoir une paix perpétuelle, une amitié sans fin et la coopération entre les peuples concernés afin de contribuer à leur force, à leur solidarité et à l’instauration entre eux de relations plus étroites», lit-on dans son premier article. Dans les relations qu’elles entretiennent, les parties contractantes seront guidées par les principes fondamentaux tels que «le respect mutuel de l’indépendance, de la souveraineté, de l’égalité, de l’intégrité territoriale et de l’identité nationale de tous les pays» et «le droit de chaque Etat à mener son existence nationale hors de toute ingérence extérieure, de toute subversion ou de toute contrainte», est précisé dans l’article 2 de ce Traité. A souligner que dans la perspective de la célébration du 50e anniversaire du TAC, prévue en 2026, les membres de l’ASEAN ont annoncé la tenue en août 2025, au siège du secrétariat général de l’organisation, de la 2e édition de la Conférence des Hautes parties contractantes (HPC) au traité. Cet événement servira de plateforme pour renforcer les engagements des signataires et approfondir le dialogue multilatéral autour des enjeux de paix, de coopération et de sécurité régionale. Les membres de l’ASEAN ont également exprimé leur volonté de voir l’Assemblée générale des Nations unies à adopter une résolution commémorative du cinquantenaire du TAC lors de sa 80e session, et ce, en hommage à son rôle historique dans la consolidation de la paix et de la stabilité régionales.
M. A. O.
