Le « 20 août 1955» a, d’un côté, inversé l’ordre colonial, de l’autre, démontré que la population soutient le FLN. C’est ce qu’a affirmé l’historien américain Terrence G. Peterson, ce samedi, lors d’une rencontre consacrée à l’ «Offensive du Nord constantinois», organisée à la salle des conférences Assia Djebar, du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se déroule à la Safex jusqu’au 8 novembre prochain.
Auteur du livre « Guerre révolutionnaire : comment la guerre d’Algérie a façonné l’insurrection moderne », celui-ci a déclaré à ce propos que plus d’un se posait des questions sur la réaction de l’armée coloniale française, disproportionné, face aux manifestations qui se sont déroulées les 20 et 21 août 1955.
Pour Terrence G. Peterson, c’est le fait que le FLN a pu «inverser l’ordre colonial», puisque jusque-là c’est le colonialisme qui avait le monopole de l’usage de la force, qui a provoqué une telle réaction.
De plus, a-t-il ajouté, cette offensive a démontré que la population algérienne était du côté du FLN, contrairement à l’affirmation du colonialisme selon laquelle «les algériens suivaient le parti par crainte».
Par ailleurs, l’historien américain a été catégorique : «il n’y a pas de violence contre les colons civils, si ce n’est des cas isolés à El Alia».
L’historien Allaoua Amara s’est attardé, quant à lui, sur les motivations du FLN en planifiant cette offensive.
Celui-ci a rappelé que Bachir Chihani, qui était le chef des Aurès-Nemencha, après l’arrestation de Mustapha Ben Boulaid, a eu connaissance des plans de Jacques Soustelle, de « séparer» le peuple du FLN «en tentant de s’appuyer sur la classe moyenne».
Il prend donc la décision de contrer ces plans et c’est Zighoud Youcef qui a planifié cette offensive, dont l’objectif est de démontrer que le peuple algérien et le FLN ne font qu’un.
Allaoua Amara a affirmé, à cet effet, que cette offensive a été organisée en coordination avec le commandement de la wilaya 1.
A. A.
