La question sahraouie a été le thème d’une rencontre organisée, ce jeudi 6 novembre 2025, à l’espace Palestine, Ghassan-Kanafani, au Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se déroule à la Safex.
Une occasion pour l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Khatri Addouh, de revenir sur la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 31 octobre dernier, qui, d’après lui, «a remis sur la table la question sahraouie» et le fait que la solution ne peut être envisagée que «dans le respect de la volonté du peuple sahraoui».
Pour l’ambassadeur, «pour comprendre les enjeux, il faut mettre devant soi la première mouture proposée et le texte adopté». Ce dernier, a-t-il fait remarquer, cite l’«autodétermination», «les deux parties», «la proposition du Front Polisario», alors que le «plan d’autonomie» n’est plus «la seule option», et ce, contrairement à la première mouture, qui, a-t-il ajouté, si elle avait été adoptée en l’état, aurait été «une remise en cause de la légalité internationale».
Khatri Addouh a tenu à faire le parallèle entre ce qui s’est passé durant ce mois d’octobre et cette tentative d’enterrer la cause sahraouie, avec «l’attitude du colonisateur marocain qui s’est attelé, depuis le début, à falsifier l’histoire», en tentant de «faire disparaître tout ce qui peut représenter le peuple sahraoui».
L’ambassadeur a tenu, à cet effet, à rappeler que même après l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), rendu le 16 octobre 1975, et qui a conclu que «les éléments et renseignements portés à sa connaissance (au CIJ, NDLR) n’établissaient l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part», le roi marocain de l’époque «s’est empressé pour dire que la CIJ a tranché en faveur du Maroc». Aujourd’hui, a-t-il ajouté, «après 50 années, c’est la même stratégie qui est mise en application».
De son côté, le journaliste Mustapha Aït Mouhoub, auteur du livre Sahara occidental, un peuple brûlant de libération, a mis en relief la «contradiction substantielle» qui existe dans le texte adopté, avec ce renvoi à l’«autodétermination», concomitamment au «prolongement du mandat de la Minurso», dont la mission est d’organiser un référendum d’autodétermination, mais en évoquant également le «plan d’autonomie».
«Il y a eu une volonté de se retourner contre la légalité internationale mais cela n’a pas abouti», a-t-il affirmé.
Pour Aït Mouhoub, il s’agit, en somme, d’une «colonisation par procuration», dans la mesure où «des forces colonialistes occidentales siphonnent les ressources du peuple sahraoui en utilisant un gendarme qui ressemble à celui installé au Proche-Orient».
Le journaliste s’est exprimé, également, sur la stratégie d’«invisibilisation» adoptée envers la question du Sahara occidental, comme il l’a écrit dans son livre, mais aussi la politique des «deux poids deux mesures» des puissances occidentales dans le traitement des différents dossiers. Cette rencontre a été, en dernier lieu, comme il l’a signifié, une occasion pour «rétablir des vérités».