
Dans un contexte de mutation accélérée des métiers et d’évolution constante des besoins du marché du travail, le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels lance un processus de révision de la nomenclature des formations professionnelles, pour mieux répondre aux besoins du tissu productif. Ce chantier structurant marque une nouvelle étape dans la modernisation du système de formation professionnelle en Algérie, avec pour ambition de faire de la formation un levier stratégique de l’employabilité. C’est dans ce cadre que le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a procédé, ce dimanche, à l’installation officielle de l’équipe technique chargée de l’élaboration de cette nouvelle nomenclature, lors d’une rencontre de coordination avec les membres du réseau national d’ingénierie pédagogique, tenue à l’Institut national de formation des formateurs à El Madania. Cette nouvelle nomenclature, appelée à devenir la référence nationale en matière de formation et de compétences, s’inscrit dans une démarche d’adaptation du système aux profondes mutations économiques et technologiques que connaît le pays. Elle devra favoriser l’émergence de programmes plus dynamiques, tout en éliminant les formations devenues obsolètes au profit de spécialités en lien avec les métiers d’avenir. S’exprimant à cette occasion, M. Yacine El Mahdi Oualid, a présenté les grandes lignes de la vision stratégique du secteur. Il a insisté sur la nécessité d’impliquer directement les experts ainsi que les acteurs du monde économique dans l’élaboration et l’actualisation des référentiels de formation, soulignant que «l’adaptation de l’offre de formation passe impérativement par une coopération étroite avec les besoins réels du marché de l’emploi». Il a également annoncé le développement d’une plateforme numérique nationale dédiée aux référentiels de formation et de compétences, qui constituera, selon lui, «un outil essentiel de modernisation, de transparence et d’accessibilité pour tous les acteurs de la formation professionnelle». Dans le même élan, le ministre a affirmé que la promotion de la formation à distance pour les formateurs sera renforcée, en insistant sur l’importance de «la flexibilité et de la montée en compétences continues dans un monde professionnel en perpétuelle évolution». Il a, en outre, rappelé le caractère stratégique de l’adoption de l’approche par compétences, qui repose sur l’identification précise des compétences de base et des sous-compétences pour chaque spécialité. Cette approche, a-t-il expliqué, «permettra aux établissements de délivrer des certificats partiels, attestant l’acquisition progressive des compétences, et facilitera ainsi l’insertion des diplômés dans le monde du travail». Toujours dans le souci de renforcer l’efficacité du système, le ministre a appelé à l’élaboration d’un calendrier pluriannuel de formation des formateurs, intégrant des stages en entreprise et tirant profit des opportunités offertes par la coopération internationale. Une démarche qui vise, selon lui, «à assurer une mise à niveau continue des compétences pédagogiques et techniques des formateurs, en prise directe avec les évolutions du monde professionnel». Enfin, Oualid a insisté sur la nécessité de rapprocher cette nouvelle nomenclature nationale des formations et compétences de la nomenclature des métiers du ministère du Travail, afin de fluidifier les passerelles entre formation et emploi, et offrir aux jeunes des parcours plus lisibles, plus efficaces et davantage connectés aux réalités économiques. Il convient de rappeler que le ministre a récemment reçu le Pr Karim Zaghib, l’un des experts internationaux les plus éminents dans le domaine des batteries au lithium, avec lequel il a discuté du projet de création de nouvelles offres de formation spécifiquement destinées à la fabrication de batteries au lithium. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large visant à soutenir les projets de valorisation de potentialités locales, en préparant une main-d’œuvre hautement qualifiée, conforme aux normes techniques les plus avancées. Ainsi, le lancement de la nouvelle nomenclature des formations professionnelles vient renforcer cet effort, en alignant les formations aux exigences des différents secteurs et en assurant une adéquation parfaite entre les compétences des jeunes formés et les attentes de l’économie nationale.
K. H.