
De notre bureau à Tizi Ouzou : Belkacem Adrar
La numérisation en cours à travers toutes les administrations du pays revêt une importance stratégique tant qu’elle permet d’éliminer progressivement la bureaucratie et d’instaurer la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Lors de la réunion du conseil des ministres tenue mardi dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a justement pas manqué de rappeler que l’objectif principale de ce projet de numérisation de grande envergure est d’éliminer toutes formes de bureaucratie entravant la concrétisation des projets, d’adopter la transparence dans la gestion des affaires publiques et de définir minutieusement les besoins du pays dans tous les secteurs.
La détermination du Président à réussir une transformation numérique est actuellement une réalité incontournable à travers tout le territoire national où des opérations de dématérialisation sont menées à grande échelle par la quasi-totalité des secteurs, particulièrement l’enseignement supérieur, l’éducation nationale, la formation professionnelle ainsi que les administrations publiques et les collectivités locales. A titre illustratif de cette révolution numérique que connaît l’Algérie, les résidences universitaires de Tizi-Ouzou sont passées depuis le début de la dernière rentrée universitaire à la gestion numérique de leurs prestations (restaurations, hébergements et l’accès aux RU). Idem pour l’université Mouloud-Mammeri où les inscriptions des étudiants sont désormais numérisées. Cette volonté affichée pour la réussite de ce grand projet de numérisation est palpable partout dans le pays tant que tout le monde est conscient que la numérisation constitue un rempart infranchissable contre la bureaucratie, la corruption et autres passe-droits, fléaux dont a souffert par le passé notre pays.
L’insistance du président de la République sur l'impératif nécessité de l’accélération du processus de la numérisation dans tous les secteurs d’activités est plus que nécessaire, nous a indiqué récemment M. Mohamed Achir, consultant et enseignant en économie à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Le président a vu juste en rappelant l’urgence d’aller vers la généralisation de la numérisation qui est une réforme structurelle nécessaire pour l’économie algérienne en général et le service public en particulier, avait-il précisé, en expliquant que «la numérisation est susceptible d’améliorer l’efficacité et la qualité de services publics mais aussi de faciliter les pouvoir publics d’orienter leurs actions et politiques de façon à mieux cibler les objectifs et à produire des résultats notables. L’impact de la numérisation ne peut être que positif sur tous le plans et pour tous les secteurs assurent des universitaires et autres professionnels de l’administration. Car, si on veut améliorer les recouvrements de la fiscalité, cibler les subventions, optimiser des dépenses budgétaires dans plusieurs secteurs, il faut inévitablement disposer d’un outil statistique fiable et numériser les banques de données avec des systèmes d’information intersectoriel et interopérable, selon le Dr Achir pour qui «la numérisation va inéluctablement conduire à la normalisation des relations entre les acteurs économiques, les citoyens et l’administration». Cette relation, a-t-il ajouté, «ne sera pas tributaire de l’avis d’un fonctionnaire de la bureaucratie, mais d’un système de fonctionnement normalisé, réglementé et numérisé d’où l’intérêt de la transparence et l’efficacité comme output de la numérisation».
La détermination du président à aller vite vers la généralisation de la numérisation et les techniques de l’information et la communication (TIC) émane de sa conviction profonde que le projet de fondation de l’Algérie nouvelle ne peut nullement s’accommoder avec les anciennes pratiques bureaucratiques et le fléau de la corruption.
L’élimination de ces deux graves fléaux par la numérisation de tous les services de l’Etat va sans aucun doute contribuer à l’accélération de la croissance économique et l’instauration d’une véritable justice sociale.
B. A.