Numérisation : Le chemin irréversible de l’Algérie nouvelle

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l’accélération de la cadence du travail de la numérisation, pour entamer la deuxième phase et soumettre ensuite ledit rapport pour présentation à la prochaine réunion du Conseil des ministres. Aujourd’hui, la numérisation revêt un caractère stratégique pour le pays. L’économie numérique et des nouvelles technologies bénéficie d’un grand soutien de la part des pouvoirs publics.
Ce projet, commente Mostéfa Zérouali, expert et consultant en finances, «entre dans le cadre d'un projet global de création d'un véritable écosystème économique digital qui va permettre au pays de se mettre au diapason des évolutions que le monde connaît». Le premier jalon de cette construction, ajoute-t-il, «concerne la sphère administrative ou de gouvernance (infrastructures hardware et software, le cadre institutionnel et législatif, ainsi que les garde-fous de souveraineté numérique nationale de gouvernance et de gestion administrative digitale, avec toutes les conditions techniques d'interopérabilité intra et inter-institutions».
La deuxième étape, explique l’expert financier, est inhérente à la sphère économique institutionnelle et nationale. «Elle portera, dit-il, sur les conditions techniques, juridiques et opérationnelles d'interconnexion et de gestion des stocks, et des flux de données, les conditions financières de monétisation et de rémunération des intervenants, et, enfin, les conditions et les responsabilités sur la gestion de l'interopérabilité entre sphère administrative et sphère économique».
Cette phase, enchaîne le consultant, «permettra de traduire les efforts de numérisation de l'administration en dividendes économiques réels sur plusieurs aspects». Relevant la difficulté de parler de conditions exhaustives de réussite de l'atterrissage de ce projet, M. Zérouali relève l’importance des «ressources humaines adéquates dans les différents niveaux de supervision et de cette opération», «la qualité des équipements, des schémas et des solutions techniques et technologies adoptées et installées». S’y ajoutent «le degré de pertinence et de généralisation des points d'interopérabilité et de gestion des datas», ainsi que «le degré de prise en compte et de cohérence avec les normes et les cadres techniques et juridiques internationaux».
Quant à Pr Brahim Guendouzi, économiste, il affirme qu’«à court terme, il est attendu du processus de numérisation, un meilleur service rendu aux citoyens, une plus grande transparence dans les activités, une amélioration de la productivité et surtout un outil efficace de prise de décision». Au-delà du court terme, la numérisation, explique l’universitaire, s’impose, dès lors que «l’économie mondiale fonctionne aujourd’hui selon la logique de l’innovation technologique».
De nombreuses activités liées à la digitalisation, à l’intelligence artificielle, à la sécurité informatique, aux objets connectés, à la robotique, au commerce électronique, aux énergies renouvelables, etc. «nécessitent un savoir et un savoir-faire que seule l’élite peut mettre en œuvre».
Pour Louahem Reda, de l’université de Sétif, la digitalisation apparaît comme «l’un des mécanismes et processus les plus importants et les plus fiables pour incarner la transparence effective dans la gestion du foncier industriel». Rappelons que le chef de l’État avait affirmé que «la fin du premier semestre de 2024 verra le parachèvement du projet de numérisation. Ainsi, on aura tranché définitivement cette question».

Fouad Irnatene

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