Noureddine Mettioui, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens : «un nouveau code de déontologie est nécessaire»

Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Noureddine Mettioui, a mis en exergue l’impératif de garantir des conditions concrètes et viables pour l’exercice officinal, appelant à une adaptation du cadre déontologique aux mutations actuelles de la profession. «Cette évolution de notre métier ne peut se faire sans un nouveau code de déontologie, actualisé et en adéquation avec les réalités du terrain», a-t-il affirmé. Insistant sur le poids des réalités économiques que vivent les pharmaciens d’officine, Dr Mettioui a tiré la sonnette d’alarme : «Une officine qui ferme, c’est un territoire qui perd un repère sanitaire de proximité. Une installation qui échoue, c’est un échec pour l’attractivité du métier, notamment pour les jeunes diplômés.» Pour lui, la pharmacie d’aujourd’hui ne peut se concevoir sans prendre en compte à la fois les contraintes économiques et les exigences réglementaires. Il a réaffirmé la volonté de l’institution qu’il dirige d’œuvrer aux côtés des syndicats professionnels, des pouvoirs publics et des partenaires du système de santé pour construire une vision équilibrée et durable de l’exercice officinal. «Notre mission première est de veiller au respect de la déontologie et à la qualité des soins. Mais nous devons aussi accompagner les évolutions nécessaires au contexte», a-t-il souligné. Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a salué, à ce titre, le rôle «essentiel» du SNAPO, qualifié de «force de proposition enracinée dans le terrain et défense légitime des conditions d’exercice». Selon lui, ce partenariat est fondé sur une confiance mutuelle et un objectif partagé : garantir à chaque pharmacien un exercice professionnel sécurisé, valorisé et adapté aux nouveaux enjeux. Abordant la numérisation et l’émergence de l’intelligence artificielle, Dr Mettioui a rappelé que la pharmacie d’aujourd’hui est en pleine mutation. «Cette mutation est à la fois une contrainte et une formidable opportunité. Elle suppose un engagement fort, une vision claire et une solidarité professionnelle renforcée.» Pour y faire face, il a appelé à un dialogue soutenu entre les différentes composantes de la profession, convaincu que «c’est à cette condition que la pharmacie pourra rester un pilier éthique, économique et humain de notre système de santé».

K. H.

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Missions du pharmacien : Le SNAPO plaide pour une évolution encadrée

Le président du Syndicat National des Pharmaciens d’Officine (SNAPO), Sami Tirach, a rappelé que la pharmacie de ville connaît aujourd’hui une transformation importante à l’échelle mondiale, et que l’Algérie s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Selon lui, il ne s’agit pas simplement d’une évolution, mais d’un changement en profondeur du métier, porté par la digitalisation, l’intelligence artificielle et une modernisation croissante du secteur. «Cette dynamique est en cohérence avec les orientations de l’Organisation mondiale de la santé, que le pays s’efforce de mettre en œuvre, notamment à travers la loi 18-11 sur la santé», a indiqué M. Tirach. Il a souligné que le secteur bénéficie d’un cadre réglementaire structuré et transversal, mais que certains aspects gagneraient à être ajustés pour mieux accompagner les pharmaciens dans leurs nouvelles responsabilités. La réglementation, dit-il, doit pouvoir évoluer et rester en phase avec les réalités du terrain. Il évoque, également, les difficultés économiques actuelles, liées entre autres à la baisse des prix des médicaments, qui fragilisent les équilibres économiques de l’officine. Pour autant, il tient à rappeler que la priorité reste le patient : «Le médicament est un produit de santé, il ne peut être traité comme un simple bien de consommation.» Dans cet esprit, le président du SNAPO encourage la diversification des missions du pharmacien afin de renforcer son rôle au sein du système de santé, précisant que plusieurs dossiers ont été ouverts ces dernières années, avec des résultats significatifs, à l’instar de l’encadrement du dispositif médical, du lait infantile à usage médical et des compléments alimentaires, dont la dispensation doit impérativement rester sous le contrôle du pharmacien. Parmi les axes majeurs portés par le syndicat, figure la possibilité de dispenser certains médicaments d’oncologie en officine. «Leur double affectation permettrait aux patients de bénéficier d’un suivi personnalisé en pharmacie de ville, tout en garantissant la sécurité et la traçabilité de ces traitements sensibles», affirme-t-il. Autre point important : le rôle du préparatoire officinal, qui représente une alternative efficace en offrant aux patients des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques. Mais pour cela, conclut M. Tirach, un cadre réglementaire clair et un accompagnement adéquat sont absolument nécessaires.

K. H.

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