
Le retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne vient de franchir un nouveau cap, avec le déplacement du Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, à Séville, pour prendre part à la 4e Conférence internationale sur le financement du développement. Dans un geste à la fois courtois et porteur d’un message diplomatique fort, le roi d’Espagne, Felipe VI, a chargé M. Larbaoui de transmettre ses salutations fraternelles, ainsi que l’expression de sa haute considération au président de la République. Un signe qui témoigne de la volonté des plus hautes autorités espagnoles de tourner la page des tensions passées et de consolider une relation fondée sur le respect mutuel et la coopération constructive. Le message du roi d’Espagne au Président Tebboune vient, en effet, en appui aux efforts déjà consentis par le gouvernement espagnol pour tourner la page. Le premier geste, dans ce sens, a été les vifs remerciements du gouvernement espagnol aux autorités algériennes suite à la libération, en janvier 2025, de l’otage espagnol, Navarro Canada Joaquim, des mains de ses ravisseurs à la frontière avec le Mali. Reconnaissante, l’Espagne a fortement salué l’engagement constant d’Alger en faveur de la sécurité collective et de la lutte contre le terrorisme. Il y a eu ensuite la rencontre entre Ahmed Attaf et son homologue espagnol, en marge du sommet du G20, à Johannesburg, en février dernier. Une rencontre lors de laquelle les deux ministres ont exprimé leur volonté de renforcer «la confiance mutuelle» et de «promouvoir la coopération bilatérale».
Le même mois, Brahim Merad a effectué une visite officielle de deux jours en Espagne, sur invitation de son homologue, M. Fernando Grande-Marlaska Gomez. Cette reprise des échanges bilatéraux s’inscrit dans une dynamique logique et pragmatique que retrouvent ces deux pays, qui partagent une longue histoire commune, façonnée par leur proximité géographique et leurs intérêts convergents en Méditerranée. Ainsi, après de fortes turbulences qui ont commencé en 2022, provoquées notamment par le revirement inattendu de la position espagnole sur la question du Sahara occidental, les deux parties semblent aujourd’hui animées par une volonté sincère de rétablir la confiance.
À cet égard, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, n’a eu de cesse de rappeler que Madrid soutient une solution politique négociée, sous l’égide des Nations unies, impliquant exclusivement le Maroc et le Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui. La coopération algéro-espagnole est ainsi appelée à se développer davantage, tant sur le plan économique que sécuritaire, dans un contexte régional marqué par de nombreux défis.
M. A. O.