Chevron et Exxonmobil séduits par le marché pétrolier algérien : Deux géants américains chez le Président Tebboune

Les deux audiences accordées par le chef de l’État illustrent cet intérêt croissant que suscite le marché algérien auprès des grandes firmes américaines et des multinationales dans les domaines stratégiques de l’énergie, des hydrocarbures et des technologies vertes.

Deux majors pétroliers américains s’intéressent fortement au marché algérien. Il s’agit de Chevron et d’ExxonMobil, deux mastodontes pétroliers et gaziers qui , ensemble, pèsent près de 600 milliards de dollars. Hier, une délégation de haut rang d’ExxonMobil, conduite par le vice-président en charge de l’exploration, M. John Ardill, a été reçue par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en présence de M. Boualem Boualem, directeur de cabinet à la présidence, M. Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, ainsi que M. Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach. Au sortir de l’audience, M. Ardill a affirmé avoir eu «une excellente réunion avec le Président Tebboune», qui «est pleinement au courant des détails relatifs aux opportunités d’investissement, ainsi que du grand potentiel pour l’Algérie, et en particulier pour Sonatrach, et pour ExxonMobil, que de travailler ensemble en partenariat». M. Ardill a ensuite fait part de son souhait de «faire avancer rapidement cet investissement au profit de la production d’hydrocarbures de l’Algérie». «Nous avons abordé la question de l’environnement et avons réalisé des progrès dans la réalisation d’une production très sûre et à faibles émissions, ce qui résout le problème de l’augmentation de la production de pétrole, de gaz et d’énergie et de la protection de l’environnement», a-t-il souligné. «Nous avons eu une discussion riche avec le Président qui a proposé des solutions et nous sommes très reconnaissants de cette opportunité de travailler ensemble», a ajouté le chef de la délégation d’ExxonMobil. La veille, mardi en l’occurrence, une autre délégation de haut niveau de Chevron, conduite par son vice-président en charge du développement commercial, M. Joe Cook, a été également reçue par le président de la République. Les deux compagnies ont clairement affiché leur ambition d’investir en Algérie. À l’issue de l’audience, le chef de la délégation de Chevron, M. Cook a salué, de son côté, la teneur des échanges avec le Président Tebboune, déclarant que cette réunion «encourage à aller de l’avant dans les négociations, conformément à l’accord de principe», avant d’exprimer la volonté de Chevron de «poursuivre les discussions». Pour rappel, la compagnie américaine avait déjà signé, en janvier dernier, un accord avec l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), portant sur l’étude du potentiel offshore des côtes algériennes. De son côté, ExxonMobil est lié au groupe Sonatrach par un protocole d’accord historique, signé en mai 2024. Cette firme avait exprimé sa volonté d’investir à long terme en Algérie, lors du forum d’affaires algéro-américain à Houston (États-Unis), en septembre de la même année. Ainsi, les deux audiences accordées par le président de la République viennent illustrer cet intérêt croissant que suscite le marché algérien auprès des grandes firmes américaines et, de manière plus générale, des multinationales dans les domaines stratégiques de l’énergie, des hydrocarbures et des technologies vertes. L’Algérie bénéficie désormais d’une réputation solide en matière de stabilité énergétique et de ressources naturelles, mais aussi d’une vision de transition énergétique ambitieuse. L’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, avait déjà mis en lumière cette réalité dans un entretien accordé à El Moudjahid, en mars dernier, en soulignant que l’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les entreprises américaines. Elle avait affirmé que «plus de 100 entreprises américaines sont déjà implantées en Algérie, créant des emplois et de la croissance économique», et prédit une continuité de cette tendance. Cette attractivité est le fruit de réformes profondes engagées sous l’impulsion du Président Tebboune, avec, notamment, la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, en juillet 2022. En simplifiant les procédures, en sécurisant davantage l’environnement juridique et en offrant des avantages fiscaux et des incitations claires, ce texte a contribué à restaurer la confiance des investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Chevron et ExxonMobil s’inscrivent bien dans ce paysage algérien en pleine mutation, caractérisée par la volonté à la fois de valoriser les ressources naturelles et de développer les énergies renouvelables. La perspective d’une coopération renforcée avec ces deux grandes firmes américaines ouvre des horizons prometteurs, non seulement pour l’exploitation offshore, mais également pour le transfert de technologies, la formation, la création d’emplois qualifiés et l’investissement dans les énergies propres. L’Algérie entend s’appuyer sur ces partenariats pour consolider sa position de hub énergétique régional, tout en accompagnant les transformations mondiales que connaît le secteur. Il faut dire qu’au-delà de l’énergie, cette dynamique pourrait profiter à d’autres filières à forte valeur ajoutée, où les entreprises américaines manifestent un grand intérêt, à l’instar de l’industrie pharmaceutique, des nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication, de l’automobile, de l’agriculture ou encore du numérique.

M. A. O.

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