
Le président de l’APN a fait savoir que l’Assemblée qu’il dirige a pris l’initiative de l’élaboration d’une charte d’éthique de l’utilisation de l’IA par les députés et les fonctionnaires de l’APN.
Les participants, hier, à la journée parlementaire sur «la responsabilité juridique dans la cybercriminalité et l’intelligence artificielle» ont insisté sur la nécessité d’adapter la législation pour une utilisation sécurisée de l’intelligence artificielle (AI) et un équilibre entre l’innovation et le respect des droits de l’homme. La journée a été organisée par la commission parlementaire et administrative et des libertés auprès l’APN sous le thème «La responsabilité juridique dans le crime électronique et l’intelligence artificielle : failles juridiques et défis futurs», en présence du président de l’APN Ibrahim Boughali, la ministre Haut-commissaire à la numérisation, le premier président de la Cour suprême, le président du CNDH, des représentants de la Cour constitutionnelle, des corps de sécurité et des cadres des ministères de la Justice, de l’Enseignement supérieur, ainsi que des chercheurs .
Le président de l’Assemblée nationale populaire (APN) Ibrahim Boughali a salué, hier à Alger, le rôle central de l’ANP dans la cyber-défense du pays. Il a mis en avant la mission stratégique de l’ANP dans le contexte marqué par des alliances géopolitiques suspectes et des attaques cybernétiques visant les institutions souveraines par des ennemis de l’Algérie. «Le rôle de l’ANP ne s’est pas limité à la défense du pays des menaces classiques, mais son rôle est central dans le dispositif de la cyber-défense, à travers le renforcement des capacités pour déjouer les tentatives d’espionnage et d’infiltration, ainsi que la protection des infrastructures vitales». Il a rappelé que l'Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «avance avec assurance vers la construction d'un État moderne doté d'une souveraineté numérique, convaincue de l'importance de la technologie comme outil de développement», relevant l’intérêt accordé à la cybersécurité en tant que «pilier de la souveraineté nationale».
En ce sens, il a mis l’accent sur la nécessité de l’adaptation de la législation de manière à garantir un équilibre entre la protection des droits et des libertés, avec la répression contre les crimes numériques. «Nous avons besoin d’un débat national élargi pour immuniser notre pays des futurs risques numériques», a-t-il recommandé dans le discours d’ouverture des travaux de cette journée. Il a plaidé pour «une approche qui prend en charge non seulement les failles juridiques, mais la mise en place d’un système souple qui respecte les principes de la Constitution et assure la protection des données, notamment la préservation de la souveraineté numérique».
Outre le renforcement de la coopération internationale, M. Boughali a mis l’accent sur l'importance de renforcer la cyber-sécurité face aux transformations technologiques rapides qui ont engendré des défis juridiques et sécuritaires croissants, notamment en ce qui concerne la propagation de la cybercriminalité et l'utilisation des technologies de l'intelligence artificielle.«Ces évolutions imposent la mise à jour du système législatif national, pour l'adapter à la nouvelle réalité numérique et combler les lacunes juridiques, tout en réalisant un équilibre entre la protection des droits individuels et la lutte contre la cybercriminalité sans freiner l'innovation». M. Boughali a insisté sur le principe de la protection du citoyen «dans la réalité et dans l’espace virtuel». Il a mis en avant les efforts déployés en la matière par l’État, sous la gouvernance du Président Tebboune.
Il a cité la création de l’École supérieure de l’Intelligence artificielle (IA). En s’adressant aux représentants du MDN, de la Gen darmerie nationale, de la Sûreté nationale et des Douanes, le président de l’APN a salué leurs efforts en matière de protection numérique. M. Boughali a fait savoir, que l’Assemblée qu’il dirige a pris l’initiative de l’élaboration d’une charte d’éthique de l’utilisation de l’IA par les députés et les fonctionnaires de l’APN. «Ce document constitue un outil de coordination dans l’intérêt général. L’APN œuvre à la protection des données personnelles dans le domaine de la sécurité cybernétique.»
N. B.
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L’Agence de la sécurité des systèmes d’information du MDN :
«Un avant-projet de loi sur la Cybersécurité»
Un groupe de travail multisectoriel est installé au niveau de l’Agence de la sécurité des systèmes d’information relevant du ministère de la Défense nationale (MDN), pour examiner l’avant-projet de loi sur la cybersécurité, dans ses volets techniques, juridiques et réglementaires. C’est ce qu’a annoncé le représentant de l’Agence, le commandant Abderraouf Mekmek, dans son intervention. Le commandant Mekmek a cité une série d’objectifs, dont «le renforcement de la protection et flexibilité des systèmes nationaux d’informatique, la définition des responsabilités des parties concernées, avec le renforcement de la relation professionnelle entre les différents institutions responsables de sécurité des systèmes», outre l’organisation du codage. L’Algérie s’est inspirée dans l’élaboration de ce projet de plusieurs pays comme références en la matière, dont l’UE, la Russie, les États-Unis, le Brésil, le Royaume-Uni. Dans sa présentation, l’officier de l’ANP a indiqué que l’Algérie n’est pas à l’abri des différentes cyberattaques, évoquant les menaces auxquelles sont confrontés les systèmes d’information, dont les attaques soutenues par des pays pour orienter l’opinion publique et la publication des fakenews, l’espionnage, ainsi que la désactivation des installations de base.
Les représentants de la Gendarmerie et de la DGSN ont présenté, dans leurs interventions, les efforts de leurs institutions dans la lutte et la prévention contre la cybercriminalité.
N. B.