
«Une avancée sociale majeure», c’est ainsi qu’a qualifié Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le projet de loi modifiant et complétant les dispositions de la loi n° 12-83, relative à la réduction de l'âge de la retraite dans le secteur de l’Éducation qu’il a présenté, hier au Conseil de la nation, lors d'une séance plénière présidée par Azouz Nasri, président du Conseil, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement
Kaoutar Krikou.
Le ministre précisera d'entrée que les modifications, introduites dans ledit projet de loi déjà adopté à l'Assemblée nationale populaire (APN), s'inscrivent "conformément aux instructions du Président de la République, émises lors des réunions du Conseil des ministres tenues les 22 décembre 2024, 9 février 2025 et 20 avril 2025". Il vise à réduire l'âge de la retraite de trois ans pour les enseignants, les professeurs des trois cycles, ainsi que les inspecteurs, surveillants et directeurs d'établissement, en reconnaissance de la particularité de cette noble profession et de leur rôle crucial dans l'éducation et la formation des générations. Et d'appuyer : « Ce projet est également un hommage à la résilience et aux sacrifices consentis par la communauté éducative durant les périodes les plus critiques que le pays a vécu par le passé ». Aujourd'hui, « les engagements du Président de la République envers la famille de l'Education sont honorés », a encore fait savoir le ministre qui enchaîne sur l'efficience du système de retraite national, lequel se distingue, explique-t-il, par une série d'acquis singuliers, comparativement à celui en vogue dans plusieurs autres pays, y compris les pays développés du monde. Fayçal Bentaleb a rappelé en ce sens les 32 années de service pour bénéficier d’une pension complète. "Une durée inférieure à celle appliquée dans de nombreux autres pays" fera-t-il observer. Il citera aussi le taux d'annuité de 2,5 % du salaire de référence pour chaque année de cotisation dans le calcul de la pension. « Ce taux est l’un des plus élevés à l’échelle internationale ». Il rappelle également "le calcul de la moyenne des salaires des cinq dernières années de carrière ou des cinq meilleures années pour déterminer le salaire de référence utilisé pour le calcul de la pension". Sur sa lancée, il ne pouvait aussi ne pas se passer de mettre l'accent sur le plafond de la pension de retraite fixé, en Algérie, à 80 % du salaire de référence. Sur un autre volet, Fayçal Bentaleb précisera en outre que le projet de loi prévoit un abaissement de l'âge de départ à la retraite pour les hommes et les femmes. La Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale du Conseil de la Nation a salué dans son rapport préliminaire, lu par son rapporteur Hamed Khadhraoui, l'importance des modifications apportées à la loi 83-12 sur les retraites. S'en suivra l'ouverture du débat où la majorité des senteurs ont salué les nouvelles modifications introduites, tandis que d'autres ont revendiqué leur élargissement à d'autres catégories professionnelles y compris celles exerçant les métiers pénibles. Les membres du Conseil de la Nation se sont interrogés en outre sur la possibilité de retour au travail sous le régime de la retraite proportionnelle sans condition d’âge, ce à quoi le ministre Bentaleb a répondu en expliquant que "l’Algérie a eu recours à cette mesure exceptionnelle dans les années 1990, pendant la crise économique, afin de gérer les licenciements massifs liés à la fermeture de plusieurs entreprises nationales". Il a affirmé, ce système a été suspendu afin de protéger le régime national de retraite, fondé sur le principe de solidarité entre les générations.
K. A.