
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a lancé, hier à Freetown, en Sierra Leone, à l’occasion de la tenue du 3e Forum africain de haut niveau sur la coopération Sud-Sud et triangulaire (SSTrC) pour le développement durable, un appel, pour «étendre le champ de la coopération entre les pays du Sud».
Dans un discours, lu en son nom par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, le président de la République a tenu avant tout à exprimer ses vifs remerciements et toute sa considération à l’initiative du Docteur Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone, d’accueillir ce forum africain de haut niveau, qui «joue un rôle important dans le renforcement de la coopération Sud-Sud et la promotion des partenariats triangulaires, au service du développement durable». Il a adressé ses remerciements également au Secrétariat continental du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, et, à travers lui, à la Commission de l’Union africaine, souhaitant plein succès au forum pour la réalisation de ses objectifs «visant à soutenir les efforts collectifs et l’engagement commun à la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de développement durable en Afrique, en œuvrant, à la fois, à promouvoir des solutions efficaces, dans un monde qui connaît des changements et des développements effrénés et extrêmement complexes». Le chef de l’État a affirmé que la coopération Sud-Sud et le partenariat triangulaire sont «catalyseur de paix, de prospérité commune et de développement durable». Et d’ajouter : «L’Algérie a fait de cette coopération, l’un des axes fondamentaux de sa politique extérieure. Elle continuera de plaider pour un monde multipolaire, basé sur la solidarité, la coopération et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, et fervent défenseur du droit des peuples à l’autodétermination.» Réaffirmant l’engagement de l’Algérie «à contribuer aux efforts internationaux visant à promouvoir la coopération Sud-Sud dans le cadre des groupes d’appartenance multilatéraux, tout comme elle a été à l’avant-garde des efforts internationaux pour l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial, fondé sur le droit et la justice en matière de développement», le Président Tebboune a expliqué que «dans l’objectif de concrétiser cette démarche, nous avons pris plusieurs décisions et initiatives importantes, telle que la création de l’Agence algérienne de coopération internationale, et ce pour la solidarité, le développement, et la révision du cadre juridique et institutionnel de l’investissement, en vue de consacrer notre engagement à faciliter l’établissement de partenariats, la promotion de l’investissement, la création d’emplois, et l’élargissement des liens économiques entre les pays du Sud». Citant d’autres décisions, le chef de l’État fera part de la décision d’inclure la coopération entre les pays du Sud dans la stratégie nationale de développement, où «nous comptons continuer à apporter aide et soutien aux pays qui font face à des difficultés économiques et de développement». Pour garantir l’efficacité de ces démarches, l’Algérie a mis en place une approche globale qui repose sur la promotion du dialogue et de la communication positive, avec une contribution permanente à l’action multilatérale dédiée à la coopération entre les pays du Sud, à l’instar du Groupe des 77 + Chine et le mouvement des pays non-alignés, a encore fait savoir le chef de l’État. «Cette approche a permis à l’Algérie de s’acquitter d’un rôle actif dans la promotion de l’intégration régionale et l’autonomisation mutuelle. Ces valeurs demeureront les éléments fondamentaux de sa politique extérieure», souligne le premier magistrat du pays, indiquant que c’est dans cette perspective que «l’Algérie appelle à l’élargissement du champ de la coopération entre les pays du Sud, pour inclure, en plus des domaines de coopération existants, plusieurs thèmes qui constituent des défis mondiaux, tels que les questions essentielles liées au climat, à la migration, à l’énergie, à la sécurité alimentaire et hydrique, et à l’intelligence artificielle». «L’Algérie considère que la coopération économique Sud-Sud, dans des domaines aussi variés que les finances, le commerce, l’investissement et la technologie, est à même de contribuer au traitement des déséquilibres et des disparités qui caractérisent l’ordre économique mondial», insiste le chef de l’État. «La présidence par l’Algérie du Forum des chefs d’État et de gouvernement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs illustre son engagement ancré en faveur de la promotion de la bonne gouvernance et de la contribution aux efforts complémentaires au niveau du continent africain visant à instaurer la paix, la stabilité et la prospérité», fait savoir le Président, non sans rappeler l’élargissement, en 2017, du mandat et des missions du Mécanisme africain, pour inclure le suivi et l’évaluation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ainsi que du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin de réaliser les Objectifs de développement et de la bonne gouvernance, marquant ainsi un tournant ayant permis au Mécanisme de traiter de manière plus globale les questions de gouvernance et de développement sur notre continent. «Partant de sa responsabilité continentale, l’Algérie contribue au renforcement de la coordination entre les organes de l’Union africaine et les agences de développement, pour la mise en œuvre des recommandations du Mécanisme africain, notamment à travers des initiatives telles que le Programme de gouvernance continentale, le projet de création d’une agence africaine de notation du crédit et le projet GOV-Tech, autant d’outils en mesure d’opérer un changement concret dans le cadre des efforts de la coopération élargie entre les pays du Sud». En tant que pays fondateur de l’Initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’Algérie participe activement à plusieurs projets de coopération régionale, dans le cadre de cette initiative africaine, notamment dans les domaines du développement humain, de l’agriculture, du commerce de l’énergie et du transfert de technologies, a indiqué le Président, rappelant, à cet effet, que l’Algérie a parachevé la partie située sur son territoire du projet de l’autoroute transsaharienne qui reliera Alger à la ville de Lagos. En outre, le projet de route reliant la ville de Tindouf en Algérie à celle de Zouerate en Mauritanie est en cours d’exécution, «lequel ouvrira de véritables perspectives pour le développement des relations bilatérales et la réalisation de l’intégration régionale». Citant le projet de création du gazoduc transsaharien, qui «a atteint une phase avancé d’études, ce projet est appelé à ouvrir des perspectives prometteuses aux pays de transit, ainsi qu’à l’ensemble de la région, non seulement en favorisant l’intégration des activités économiques et l’attraction des investissements, mais aussi en contribuant à l’amélioration des conditions de vie de la population et à la préservation de l’environnement». Ainsi, l’Algérie œuvre à l’extension du réseau de fibre optique jusqu’aux frontières avec le Niger et la Mauritanie. En matière de coopération commerciale, «l’Algérie abritera, du 4 au 10 septembre 2025, la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui représente un rendez-vous majeur pour les acteurs économiques et les hommes d’affaires africains». «La conviction de l’Algérie et son engagement en faveur de la solidarité africaine, ainsi que sa contribution au renforcement de la coopération Sud-Sud demeurent fermes et constants, de même qu’elle œuvre avec détermination à la promotion de la coopération régionale, africaine et internationale, afin d’atteindre les résultats escomptés, de les traduire en réalités tangibles et de valoriser les expériences locales, pour en tirer un bénéfice mutuel», insiste encore le Président Tebboune, avant de conclure, en lançant un appel : «Saisissons ces opportunités, non seulement pour renforcer la coopération Sud-Sud, mais aussi pour construire un modèle de développement global, à même de faire de notre continent africain un véritable partenaire actif dans l’édification des fondements d’un ordre mondial plus juste et plus équitable.»
«L’Algérie continuera de plaider pour un monde multipolaire.»
«Saisissons ces opportunités pour construire un modèle de développement global.»
Y. Y.