Accompagné de Parlementaires Français, Laïd Rebiga à Sétif et à Kherrata : «La colonisation n’a jamais été un bienfait»

De nos correspondants : Farouk Zoghbi et Mustapha Laouer

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, accompagné d’une importante délégation de parlementaires, de députés et de sénateurs, ainsi que d’élus locaux, s’est rendu à Sétif pour commémorer le 80e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945.

Laïd Rebiga s’est rendu, à cette occasion, à la maison de la Culture Houari-Boumediène, où il a assisté à une opérette consacrée aux souffrances du peuple palestinien et au génocide imposé par l’entité sioniste aux habitants de Ghaza, sur un texte de Kateb Yacine Palestine trahie écrit durant les années 70, a indiqué le réalisateur Ahmed Rezag.
Dans son intervention, Sabrina Sebaïhi, députée écologiste franco-algérienne, originaire d’ailleurs de Sétif, n’a pas manqué de souligner l’accueil «chaleureux», qui leur a été réservé depuis leur arrivée et affirmé : « Il n’y a rien de mieux que le dialogue et l’amitié, pour faire avancer les causes qui sont justes». Elle a fait état des efforts qui sont consentis par quatre parlementaires, depuis un an, pour la reconnaissance des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, au même titre que beaucoup d’élus, qui abondent dans le même sens au niveau des conseils municipaux, pour consacrer l’hommage qui se doit à toutes les victimes de cette répression atroce des forces colonialistes. «Nous sommes convaincus, c’est le sens de notre démarche, et c’est pourquoi nous avons écrit au président de la République française, Emanuel Macron, afin de demander une reconnaissance pleine et entière des crimes qui ont été commis le 8 mai 1945, comme étant des crimes d’État perpétrés avec l’aval des autorités».
La salle s’este levée comme un seul homme pour ovationner l’intervenante, qui a ajouté : «80 ans après, je crois qu’il est temps maintenant de reconnaitre ce qu’a été la réalité de ces crimes. Les Algériens qui étaient sortis manifester le 8 mai 1945 l’ont fait pour obtenir ce pourquoi ils s’étaient battus pour d’autres, c’est-à-dire pour La France, et obtenir cette liberté et cette libération». Elle rendra, par la même, un vibrant hommage à ceux qui sont tombés sous les balles et ont été tués lors de cette période coloniale, avant de conclure : «La colonisation n’a jamais été et ne sera jamais un bienfait, ni hier en Algérie, ni aujourd’hui en Palestine. La colonisation est un crime contre l’humanité».
Hier, le ministre et les membres de la délégation parlementaire ont parcouru, à pied, une partie de l’itinéraire emprunté par les manifestants le 8 mai 1945, avant de s’immobiliser à la place Sâal-Bouzid, premier martyr de ces massacres. Une minute de recueillement a été observée, à cet effet, et une gerbe de fleurs déposée, alors que des enfants entonnaient des chants patriotiques du patrimoine et que de jeunes acteurs revenaient, en plein air, sur le génocide de mai 1945.
À Kherrata, une foule immense s'est rassemblé, hier, sur le pont Hanouz, À Chaâbet Lekhera, à l'entrée de la ville, pour accueillir le ministre des Moudjahidine et des ayants droit et la délégation des élus et parlementaires français, qui ont marqué de leur présence la commémoration des massacres de kherrata du 8 mai 1945, décrétée Journée nationale de la mémoire.
C'est sous un chapiteau qu'ont pris place tous les invités. Après la prise de parole du directeur des moudjahidine et du wali , le sénateur du Val de Marne, du groupe écologique, Akli Mellouli, a pris la parole, pour appeler la France à reconnaître l'histoire et le couple Paris-Alger à conjuguer leur efforts, pour établir un vrai dialogue empreint de respect, car c’est à travers un dialogue respectueux que les deux pays doivent consolider leur relation. L’Algérie souveraine a sa place pour dialoguer et imposer sa position dans des relations fructueuses, pour une relation batie sur le respect et instaurer une entente constructive et durable des relations mutuelles».

F. Z. et M. L.

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