Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a donné le coup d’envoi, hier à Alger, de la campagne nationale de sensibilisation à la fraude et aux arnaques en ligne, placée sous le slogan : «Ne partagez pas vos informations personnelles en ligne. Soyez vigilant, l'arnaqueur attend l'occasion». Cette initiative, qui se poursuivra jusqu’au 30 mai, vise à alerter les citoyens sur les dangers croissants de la cybercriminalité et à promouvoir une culture de sécurité numérique.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a lancé un appel solennel à tous les internautes pour faire preuve de vigilance accrue face aux tentatives d’escroquerie en ligne. « Ces fraudeurs n’attendent qu’un moment d’inattention pour vous piéger. Ne vous laissez pas abuser par des plateformes suspectes, des publicités trompeuses ou alléchantes qui cachent en réalité des tentatives de vol de données personnelles et bancaires », a-t-il mis en garde. Tout en appelant à une prudence constante, M. Zerrouki a averti que l’État réagi avec rigueur face à ces menaces numériques. Il a, à cet égard, salué le travail de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale ainsi que de l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la cybercriminalité, notamment à travers les campagnes de sensibilisation et la traque des cyberdélinquants.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre a également mis en lumière les avancées réalisées par l’Algérie dans le domaine du numérique. Il a attribué ces progrès à la vision du Président de la République et au dynamisme des compétences nationales, permettant au pays de faire un bond qualitatif dans la modernisation de son infrastructure numérique. « Ce saut technologique ouvre des perspectives prometteuses pour la gouvernance intelligente, l’amélioration des services publics, le développement de l’économie numérique et le soutien aux secteurs de l’éducation, de la santé, des transports et de la communication », a-t-il déclaré. Il a tenu cependant à rappeler que ces avancées ne doivent pas occulter les dangers inhérents à une mauvaise utilisation du cyberespace. Il a alerté sur la montée inquiétante des cas de fraude et d’arnaques en ligne, en particulier ceux ciblant les utilisateurs les plus vulnérables. « Le manque de sensibilisation et de prudence expose de nombreux citoyens à des pratiques trompeuses. Il est donc impératif d’intensifier nos efforts pour assurer leur protection », a affirmé M. Zerrouki. Il a indiqué que cette campagne ambitionne de sensibiliser le grand public aux méthodes les plus répandues de fraude électronique, de fournir des outils concrets pour les reconnaître et s’en prémunir, mais aussi de promouvoir des comportements numériques responsables. Elle entend aussi encourager le signalement systématique des cas de fraude aux autorités compétentes.
« Un programme riche en événements accompagnera cette campagne à travers le territoire national : ateliers de proximité, animations interactives et actions de terrain viseront à diffuser les bonnes pratiques et à ancrer une culture de la sécurité numérique au sein de la société », a-t-il noté.
Pour le ministre, ces actions de sensibilisation constituent un véritable « rempart de première ligne » contre les menaces numériques, venant compléter les dispositifs techniques et législatifs existants. En outre, M. Zerrouki a exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette initiative et réitéré sa volonté de renforcer les synergies pour bâtir une société numérique inclusive et sécurisée.
R. B.
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Le capitaine Mohamed Amine Aattafi :
«Plus de 1 110 affaires de cybercriminalité en 2024»
Le capitaine Mohamed Amine Aattafi, spécialiste dans la lutte contre la cybercriminalité au sein du commandement de la Gendarmerie Nationale, alerte sur la recrudescence des fraudes en ligne, particulièrement traitées par les unités spécialisées de la Gendarmerie nationale. Il a relevé qu’au cours de l’année 2024, les unités spécialisées ont traité un total de 2.870 dossiers liés à la cybercriminalité, dont 789 concernaient spécifiquement des affaires de fraude. A cet effet, le capitaine a souligné que la principale cause reste la négligence des utilisateurs, qui divulguent involontairement des données sensibles comme celles de la carte Edahabia. Il a mis en garde contre des arnaques courantes sur les réseaux sociaux, notamment les fausses offres de services (visas, achats fictifs), permettant aux fraudeurs d’accéder à l’application BaridiMob et de vider les comptes des victimes. Par ailleurs, il a relevé l’essor d’un commerce électronique informel, mal encadré légalement, qui favorise la prolifération d’escroqueries en ligne.
De son côté, le commissaire de police et spécialiste de la cybercriminalité, Belkhiri Amine, a fait état de 5.242 affaires de cybercriminalité enregistrées en 2024, dont une grande partie concerne des atteintes aux personnes, principalement par le biais de la fraude et du piratage informatique. S’agissant plus précisément des infractions liées à la fraude, il a indiqué que 1.387 cas ont été recensés, impliquant 2.659 individus et faisant 1.414 victimes sur l’ensemble du territoire.
R. B.
