Le Sultan d’Oman, pays frère, Sa Majesté Haïtham ben Tariq, a achevé, hier, sa visite d’Etat de deux jours en Algérie. Le Sultan a été salué à son départ de l’aéroport international Houari-Boumediène par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Cette importante visite a été couronnée par la signature de mémorandums d’entente couvrant divers secteurs.
Arrivé dimanche dernier à Alger, où il a été accueilli à l’aéroport international Houari-Boumediène par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le Sultan d’Oman, Sa Majesté Haitham ben Tariq, s’est recueilli, hier au sanctuaire du Martyr, à la mémoire des martyrs de la glorieuse guerre de Libération nationale. Accompagné du Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, le Sultan a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative, avant de réciter la Fatiha à la mémoire des Chouhada de la Révolution du 1er Novembre 1954. Ce moment de recueillement a été suivi d’une visite au musée national du Moudjahid, où le Sultan a pris connaissance, à travers des explications détaillées, des grandes étapes de l’Histoire contemporaine de l’Algérie, et tout particulièrement de son combat héroïque pour l’indépendance. Le Sultan s’est dirigé par la suite au siège de la présidence de la République, à El Mouradia, où un accueil officiel lui a été réservé par président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Le Chef de l’Etat et son frère le Sultan d’Oman ont passé en revue un détachement et des cavaliers de la Garde républicaine qui leur ont rendu les honneurs dans un cérémonial empreint de solennité. Juste après la cérémonie d’accueil, le président de la République s’est entretenu en tête-à-tête avec Sa Majesté Haitham ben Tariq. Les entretiens ont été ensuite élargis aux membres des délégations des deux pays. Le Président de la République et le Sultan d’Oman ont également présidé la cérémonie de signature de mémorandums d’entente portant sur plusieurs domaines de coopération entre les deux pays. A la fin de la visite, hier après-midi, le premier magistrat du pays a accompagné à l’aéroport international d’Alger le Sultan d’Oman. La visite d’État de Sa Majesté Haitham ben Tariq s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations historiques et fraternelles entre les deux nations, et traduit la volonté commune d’approfondir les échanges bilatéraux à tous les niveaux. Cette visite intervient sept mois après celle effectuée par le Président Abdelmadjid Tebboune, en octobre dernier à Mascate, laquelle a donné un nouvel élan aux relations algéro-omanaises, profondément ancrées dans l’histoire commune des deux pays. Cet échange de visites, de très haut niveau, vient confirmer la forte volonté des deux pays de bâtir un partenariat stratégique privilégié, fondé sur des intérêts communs et des valeurs partagées. Dans un contexte de reconfiguration des alliances régionales et internationales, dans le sillage des tensions croissantes au Moyen-Orient et de l’instabilité persistante en Afrique, l’Algérie, fidèle à sa doctrine de politique étrangère basée sur le non-alignement, renforce ainsi ses liens fraternels avec le Sultanat d’Oman, connu pour sa diplomatie prudente, basée sur la neutralité, le dialogue et la médiation. Les deux pays ont d’ailleurs une convergence de vues sur des dossiers sensibles et d’une grande importance, tels que la cause palestinienne et la crise yéménite. Animés par la même détermination de trouver une solution politique durable à la crise libyenne, qui perdure depuis 2011, les deux pays ne ménagent aucun effort pour renforcer l’action arabe commune et soutenir davantage les efforts visant à privilégier les options pacifiques et à favoriser l’application du droit international et le respect de la légalité internationale. La coordination diplomatique entre les deux pays se traduit par un soutien mutuel au niveau des instances internationales comme les Nations unies.
M. A. O.
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Plusieurs discussions bilatérales
La visite d’Etat de deux jours du Sultan d’Oman, Sa Majesté Haitham ben Tariq, en Algérie, a été ponctuée par des rencontres bilatérales entre de hauts responsables des deux pays. Ainsi, le directeur de Cabinet de la Présidence de la République, M. Boualem Boualem, a échangé avec le ministre du Diwan de la Cour royale, M. Khaled ben Hilal Al-Boussaïdi. De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’État-Major de l’Armée Nationale Populaire, le général d’Armée, Saïd Chanegriha, a abordé la coopération en matière de défense et de sécurité avec le vice-Premier ministre omanais en charge des Affaires de Défense, Sa Majesté Chihab Ben Tariq Al Saïd. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed, a, pour sa part, discuté avec son homologue omanais, Badr bin Hamad bin Hamoud al Busaïdi, des questions arabes et régionales. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Youcef Cherfa, ainsi que celui de l’Hydraulique, M. Taha Derbal, ont eux aussi rencontré le ministre omanais de l’Agriculture, des Richesses halieutiques et des Ressources en eau, le Dr. Saud bin Hamoud Al-Habsi. Toujours en matière de coopération, le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saïhi, a rencontré son homologue omanais, le Dr. Hilal bin Ali Alsabti. Le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), M. Omar Rekkache, a, de son côté, discuté des opportunités d’investissements avec le président de l’Oman investment Authority (OIA), M. Abdulsalam Bin Mohammad Al Murshidi.
M. A. O.
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Sept domaines de coopération en moins d’une année : Le pragmatisme d’une coopération
Rarement une volonté de coopération entre deux pays n’a connu une phase de concrétisation aussi rapide que celle entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman. En moins de sept mois, soit entre deux visites d’Etat du Président du la République, Abdelmadjid Tebboune, et du Sultan d’Oman, Haitham ben Tariq, il y a eu des avancées conséquentes dans différents domaines de coopération, avec engagement et sincérité. La visite d’Etat qu’avait effectué M. Tebboune à Mascate, capitale du Sultanat d’Oman, le 28 octobre 2024, a été un véritable élément déclencheur. Ce qui était considéré, par des jaloux et aigris, comme un simple déplacement protocolaire se révèle avoir été le coup d’envoi d’une coopération aussi étroite que fructueuse. En effet, elle n’a pas été confinée à de simples discussions bilatérales sans lendemains ou juste pour faire bonne impression devant les caméras. Bien au contraire, elle a été suivie d’une série de visites et d’échanges de délégations entre les deux pays, avec plusieurs projets de coopération et d’investissements au menu. Très vite, on est passé au stade de la prospection de domaines d’intérêt commun et de présentation de propositions ciblées. Bien évidemment, un secteur a suscité un intérêt important, celui des énergies et des hydrocarbures, et cela n’était guère étonnant pour deux pays producteurs de pétrole et de gaz. Cependant, d’autres domaines de coopération ont été vite identifiés, dont celui de la construction automobile, avec un projet d’investissement présenté par un holding omanais pour la construction d’une usine de construction de véhicules motorisés d’une marque coréenne. Un projet non seulement d’envergure, mais à la pertinence avérée puisqu’il répond au type d’investissements étrangers ciblé par la nouvelle politique économique de l’Algérie, à savoir un investissement créateur de richesses et d’emplois avec, à la clef, un taux d’intégration appréciable et un transfert de technologie. Très vite, l’intérêt des autorités omanaises pour des investissements en Algérie s’est porté vers un autre créneau complètement différent : l’industrie pharmaceutique. Conscient des grandes promesses que porte cette industrie, le Sultanat d’Oman n’a pas hésité à contracter un partenariat dans ce domaine. Cela dit, le fait marquant de la visite que vient d’effectuer le Sultan d’Oman en Algérie est la conclusion de mémorandums d’entente et d’accord dans d’autres domaines, aussi nombreux que divers : agriculture, pêche, aquaculture, mines, industrie, inspection du travail, finances, enseignement supérieur, recherche scientifique, justice… En moins de sept mois, la coopération s’est étendue à plus de sept secteurs insoupçonnés, par la simple volonté de coopérer avec respect, sans calculs ni arrière-pensées, dans un intérêt mutuel. C’est l’archétype de la coopération fructueuse entre deux pays qui, bien qu’éloignés l’un de l’autre géographiquement, ont prospecté et trouvé avec pragmatisme des axes de partenariat. C’est dire combien la coopération mutuellement utile est facile, pour peu qu’elle soit dictée et portée par une volonté sincère, départie d’hypocrisie et de sournoiseries.
F. A.
