
Les ministères du Commerce, de l’Agriculture et de l’Intérieur ce sont, en effet, attelés à mettre en exécution sur le terrain les instructions du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, émises lors d’un Conseil des ministres consacré aux préparatifs du mois sacré. Toutefois, l’envolée des prix des produits de large consommation inquiète le consommateur qui est perdu entre le discours rassurant du ministère du Commerce et la réalité du terrain.
Afin de lutter contre la spéculation, le ministère du Commerce entend mobiliser un nombre record d’agents de contrôle au niveau national pour effectuer des opérations de contrôle diurne et nocturne pendant le mois de Ramadhan. Ces agents seront dotés de tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions de contrôle, notamment en ce qui concerne la conformité des produits proposés sur le marché. Pour le ramadhan 2023, il est question d’efforts supplémentaires par rapport à l’année dernière en matière d’organisation de l’opération de contrôle. Il en est ainsi de la facilitation des approvisionnements, de la mise en place d’un nouveau système d’information permettant le suivi de manière instantanée de la tendance des prix des produits au niveau des marchés de gros et de détail, ainsi que de leur disponibilité et de l’organisation des marchés spécifiques ouverts pour ce mois béni.
Pour ce qui est de l’observation des prix, l’axe principal de ce plan consiste en un suivi quotidien et en temps réel des prix pratiqués dans les marchés de gros et de détail. Ce suivi se fera par l’organisation, dans chaque wilaya, de brigades permanentes pour le relevé des prix. Les données collectées concernant les prix des produits de large consommation, notamment les fruits, légumes et viandes, seront intégrées le jour même dans une application qui centralisera les informations au niveau national et au niveau de chaque wilaya. Celle-ci permettra de suivre les prix pratiqués en temps réel et de déceler toute hausse de ceux-ci. Dans ce cas, les services extérieurs chargés du contrôle «au niveau des directions du Commerce des wilayas» pourront ordonner des déstockages.
Un marché ‘‘Errahma’’ dans chaque commune
Parmi les nouvelles mesures destinées à faire baisser les prix, la tutelle prévoit l’implantation d’un ‘‘Souk Errahma’’ (marché de solidarité) dans chaque commune. C’est ce qu’a révélé Ahmed Mokrani, directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au sein du ministère du Commerce. Ces marchés de proximités visent à rapprocher le service des citoyens, notamment les habitants des régions reculées, les zones d’ombre et les nouvelles cités, outre la commercialisation des produits locaux à des prix «raisonnables».
L’opération de vente promotionnelle et de la vente au rabais sera également lancée, a dévoilé le responsable, mettant en avant les espaces dédiés aux femmes productrices pour la vente de leurs produits du terroir durant le mois de Ramadhan. Des équipes d’inspection travaillent en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et les services de sécurité pour encadrer ces marchés qui font la promotion du produit algérien avec la participation des représentants des opérateurs économiques ainsi que des associations des commerçants. Pour éviter tout dérapage en de pareilles situations, l’Etat intervient aussi sur l’activité des restaurants ‘‘Errahma’’. De nombreux walis ont émis des instructions dans ce sens. A ce propos, les chefs d’APC sont appelés à analyser la situation, étudier les demandes et surtout à ne pas délivrer de permis d’ouverture de restaurant ‘‘Errahma’’ de manière aléatoire.
Farida Larbi