
L'organisation des agriculteurs en coopératives est l’une des meilleures voies à même de barrer la route aux intermédiaires qui font revenir, chaque année à l’approche de Ramadhan, les mêmes pratiques d’augmentation des prix et de spéculation, plaide le président de la Chambre nationale d’agriculture, Mohamed Yazid Hambli, qui soutient que l’organisation en coopératives permet «une meilleure traçabilité des produits, et ce à travers l’ensemble des maillons de la chaîne, c’est-à-dire du producteur jusqu’au consommateur».
Il met en exergue le rôle des coopératives agricoles dans la croissance des rendements et l'écoulement de la production sur les marchés, à des prix raisonnables, et souligne, aussi, la contribution précieuse que peuvent avoir les coopératives dans cet effort de développement local, à travers le redéploiement d'une économie «sociale et solidaire». Interrogé sur l’accessibilité des prix, à la veille du mois béni, il a d’abord relevé que «la disponibilité des produits est assurée durant toutes les saisons de l’année», et noté, à cet égard, que l’Algérie fait partie des «rares pays» qui peuvent produire des légumes frais tout au long de l’année. «Cela étant dit, poursuit-il, le problème qui se pose dans la cherté des prix observés à chaque Ramadhan est liée à la spéculation.
Et dans ce cas de figure, les deux perdants sont, à la fois, le consommateur et le producteur. Outre les mesures prises à l’encontre des spéculateurs, et outre le fait d’initier des espaces de vente autres que celles existantes, il est tout aussi important d’aller vers une organisation de la production, à travers des contrats. Et dans ce cas, la numérisation s’impose, car comme, souligné par le président de la République, la numérisation est une priorité absolue, pour avoir de la visibilité et garantir la mise en place d’une stratégie pour développer le secteur de l'Agriculture sur des bases solides et des données crédibles reflétant la réalité économique. Ceci permet de réaliser les objectifs tracés suivant une approche fondée sur la préservation des intérêts des agriculteurs et des éleveurs, qui contribuent à la réalisation de la sécurité alimentaire.»
L’invité de la rédaction affirme qu’«on ne peut pas rester dans une situation où chaque année, on doit préparer le mois de Ramadhan», en insistant sur le fait que, d’une part, la production existe tout au long de l’année, et que, d’autre part, «on a besoin d’aller à une production pour l’exportation, dans un souci de diversifier notre économie nationale». La solution, selon lui, consiste à «améliorer l’organisation des marchés et de la production, et aussi à garantir la commercialisation directe, à travers les organisations coopératives agricoles». L’autre proposition émise par le président de la CNA a trait à la subvention des coopératives et leur octroi de crédits bonifiés à long terme.
Soraya Guemmouri