Régulation du marché, contrôle des prix et lutte contre la spéculation : Le grand défi

La régulation du marché, le contrôle des prix et la lutte contre la spéculation et les pratiques monopolistiques, autant de défis importants du secteur du Commerce à quelques jours de Ramadhan.

Un mois béni qui coïncide avec une large campagne d'application de la loi contre la spéculation, qui stipule notamment que l'État s'engage à élaborer une stratégie nationale pour assurer l'équilibre au niveau du marché, en œuvrant à la stabilisation des prix et à la limitation de la spéculation illégale, afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Le même texte énonce, dans ses 24 articles, des peines allant de 3 à 10 ans de prison, avec des sanctions financières allant de 10.000 DA à 20.000 DA dans l'article 12, et de 10 ans de prison à 20 ans avec une amende de 20.000 dinars et 100.000 dinars dans l'article 13, tandis que l'article 14 prévoit des peines allant de 20 ans à 30 ans de prison dans le cas où des actes de spéculation illégale sont pratiqués dans des circonstances exceptionnelles. Si les actes de spéculation sont commis par un groupe criminel ou une bande organisée, la peine sera dès lors l'emprisonnement à perpétuité.  Dans ce cadre, Fadi Tamim, coordinateur national de l'Organisation algérienne pour la protection et l'orientation des consommateurs, affirme, à El Moudjahid, que la priorité du secteur du Commerce à la veille de Ramadhan doit être accordée à la question du contrôle des prix et de l'approvisionnement du marché en divers produits de première nécessité, soulignant que l'abondance est assurée actuellement pour les légumes, les fruits ou encore les viandes blanche et rouge. «La deuxième priorité, poursuit-il, est partagée avec le ministère de l'Agriculture. Elle consiste à fournir de la viande sur les marchés algériens pendant le mois béni, au prix de 1.200 DA, comme cela a été annoncé à maintes reprises.»  Notre interlocuteur a rappelé qu'en prévision du mois béni, le président de la République avait ordonné la création d'un dispositif de veille, en coordination entre les ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture et du Commerce, en vue d’assurer le contrôle et le suivi quotidiens de l'approvisionnement du marché en divers produits de base, qui sont exploités par certaines parties pour déstabiliser la paix sociale. 
Tebboune avait également appelé à l'intensification des systèmes d'alerte et de contrôle, à partir des quartiers, des villages et des communes, avec l'implication des autorités locales, dans le but de contrôler les prix des matières de base et d'approvisionner les marchés de tous les produits. 
Ces directives viennent après le constat du déséquilibre et de l'instabilité de l'offre, ainsi que les prix excessifs observés au niveau du marché national, qui ont touché certaines matières de large consommation, comme le lait, la semoule et l'huile de table, pour de nombreuses raisons, notamment la spéculation, la contrebande, outre la ruée des consommateurs sur certains produits, en l'absence d'une culture de consommation chez ces derniers. 
Le coordination de l'Organisation algérienne pour la protection et l'orientation des consommateurs salue par ailleurs les déclarations du nouveau ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, qui a adressé, lors de la cérémonie de passation et de réception des missions, un message «rassurant» aux partenaires économiques et opérateurs qui souhaitent investir et poursuivre le processus d’édification nationale. «C’est bien d’entendre un ministre mettre en garde tous ceux qui tentent de déstabiliser le marché et avertir que ceci constitue une ligne rouge à ne pas franchir. Nous nous réjouissons des déclarations de Zitouni qui avait affirmé que plus les mains seront tendues aux opérateurs afin de créer un climat de confiance, d'intégration et d'action commune, plus des mesures strictes seront prises contre tous ceux qui veulent porter atteinte à la stabilité du pays», se félicite Fadi Tamim.
 
Salima Ettouahria
 

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