Les Chantiers du chef de l’Etat , Généralisation de la numérisation : un acquis en nette progression

En l’espace d’une année chrono, d’énormes pas ont été franchis en matière de numérisation dans notre pays. Il faut dire que le processus de transformation numérique a connu une accélération soutenue en 2023, à travers sa généralisation à l’ensemble des secteurs d’activités, mais également la création d’un Haut-Commissariat à la numérisation, une institution qui est désormais chargée de concevoir et de mettre en œuvre la stratégie nationale y afférente, en concertation avec les institutions, le secteur économique et la société civile.

L’établissement public à caractère spécifique et placé sous la tutelle de la présidence de la République - qui est doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, rappelons-le - est chargé aussi d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale de la numérisation. Parmi les nombreuses missions qui lui y sont assignées, il est question, notamment, d’évaluer les réalisations de chaque secteur et de proposer les correctifs nécessaires, selon des indicateurs de performance en lien avec la numérisation. Il s’agit également de veiller à la concordance des plans des secteurs concernés dans le domaine de la numérisation avec la stratégie nationale de la numérisation et à la concordance aussi de la stratégie nationale de la numérisation avec «les exigences de la sécurité des systèmes d’information, en coordination avec les parties compétentes». Aussi, et comme le stipule clairement le décret présidentiel publié au Journal officiel N59 daté du 10 septembre 2023, le Conseil d’orientation est présidé par le directeur de cabinet de la présidence de la République et composé de plusieurs ministres (Intérieur, Justice, Finances, Enseignement supérieur, Télécommunications, Numérisation, Start-up et micro-entreprises), ainsi que du secrétaire général du ministère de la Défense nationale et du Haut-Commissaire à la numérisation. C’est dire à quel point cette nouvelle institution est importante, d’autant qu’elle est appelée à «définir les projets prioritaires et les investissements stratégiques, ainsi que les modalités de mobilisation du capital humain et des financements y afférents, en proposant les instruments juridiques et réglementaires, ainsi que toute solution technique devant assurer la performance et l’amélioration continue des axes de la transformation numérique». L’institution est tenue de proposer toute mesure susceptible de consolider la souveraineté numérique et le développement du produit national.

Dans tous les secteurs

La création du Haut-Commissariat à la numérisation n’est pas la seule réalisation de cette année en matière de transformation numérique. En 2023, tous les concours de recrutement, tous les examens nationaux et toutes les opérations d’inscriptions, quelles qu’elles soient, se font via la toile. Le même cas de figure s’applique pour d’innombrables prestations de service fournies, en permettant, ainsi, une efficacité idoine, un gain de temps énorme et surtout une sécurité optimale des données des citoyens.
Dans le secteur de la Santé, par exemple, la numérisation garantit aujourd’hui une meilleure prestation de service au malade. Le processus de numérisation en cours de parachèvement arrive à point nommé, en améliorant tant la prise de décision par les praticiens, que la traçabilité et la gestion des médicaments et du consommable au niveau des hôpitaux. Sur un autre plan, le dossier électronique du malade, qui peut être transféré facilement d’un établissement hospitalier à un autre, en cas de besoin, est à même de solutionner définitivement le récurrent problème des archives, qui avait duré durant de longues années. Le patient peut ainsi récupérer son dossier personnel sur sa boîte e-mail, tout simplement, en lui épargnant et à ses proches, tout éventuel effort. Dans une prochaine étape, ce sera le code QR du malade qui va lui permettre d’avoir accès à son dossier médical, sachant que l’opération sera, comme l’assure le premier responsable du secteur, généralisée par le système et «identifiée par la carte biométrique».
Au niveau du secteur de l’Éducation nationale, où tous les parents d’élèves l’ont constaté, les inscriptions aux examens nationaux se font exclusivement via la toile. Même les frais d’inscription à ces examens sont payés via la carte «Eddahabiya» ; une avancée majeure dans le processus enclenché pour la réalisation de l’objectif zéro papier. Aussi et outre le fait que l’ensemble des opérations d’inscriptions aux concours de recrutement, de réorientation, de recours ou autres se font par Internet, il est important de signaler les différentes applications, dont celle mise à profit des parents d’élèves pour le suivi des résultats d’évaluation de leurs chérubins.
Tout le monde l’a constaté aussi: les livres scolaires sont disponibles en quelques clics de claviers seulement. Idem pour l’ensemble de ce qui a trait à la vie scolaire. Même la gestion des logements de fonction au profit des enseignants va passer à la numérisation, dans le cadre de la transparence absolue et de l’optimisation des prestations.
Le secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ceux des Finances, de l’Habitat, de l’Agriculture... à vrai dire tous les secteurs d’activité ont passés, cette année, la vitesse supérieure en matière de numérisation, pour relever haut la main le défi et concrétiser, de manière totale et réussie, cet objectif qui figure parmi les 54 engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Aussi, à travers la généralisation de la numérisation via les administrations et les services publics, notamment dans le cadre des services à caractère économique, il est clair que l’impact positif sera des plus grands et des plus palpables, au profit des citoyens. Au niveau du secteur de l’Enseignement supérieur, la grande majorité des plateformes programmées ont été lancées, conformément à la stratégie de numérisation du secteur qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République. Grâce aux efforts déployés pour la généralisation de la numérisation, l’université algérienne, qui est une véritable locomotive de développement national, valorise au mieux les résultats de la recherche scientifique. En effet, les actions engagées dans ce cadre sont à même d’apporter des solutions adéquates en faveur du développement local et national, notamment à la lumière des dizaines de milliers de projets enregistrés à ce jour et qui sont destinés à se concrétiser en start-up dans des domaines porteurs et devant booster davantage l’économie nationale. Par ailleurs, et dans le cadre de la réalisation et de la pérennisation de la sécurité alimentaire, le secteur agricole s’est lui aussi mis «dans le bain» de la numérisation, gagnant ainsi en rendement, et ce aussi bien en termes de quantité qu’en termes de qualité. Le recours aux différentes applications au service de l’agriculture algérienne constitue incontestablement un pas de géant, dont l’impact positif sur le terrain devrait se traduire progressivement, mais sûrement.
Selon le professeur Nadir Khalfallah, expert dans le domaine informatique, après le lancement de la plateforme «Ghourfati», regroupant plus de 1,4 million d’exploitants, avec des fiches signalétiques et des informations à la fois exactes et précises, on œuvre à présent à réaliser une autre plateforme, celle regroupant l’ensemble des statistiques relatives à ce domaine stratégique. «Cette application, qui sera lancée dans une prochaine étape, permettra de solutionner tous les problèmes du secteur», assure l’intervenant.
Soraya Guemmouri

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Un Data center développé par des compétences nationales

Au registre des finances, la numérisation a aussi fait son bonhomme de chemin, le ministère des Finances disposant actuellement d’un data center. Développé par des compétences algériennes, il sera mis en service avant la fin du mois en cours et regroupera, pour la première fois, les informations disponibles au niveau des différentes plateformes numériques des différents services du ministère et des directions générales du secteur, notamment les impôts, les Douanes et les Domaines, comme l’a relevé récemment le ministre. Le département, dirigé par M. Laâziz Faïd, a pris une batterie de mesures visant à intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans tous les aspects de gestion au secteur, en vue d’améliorer le service public.
Dans le secteur de l’Habitat, différentes applications ont été développées entre 2020 et 2023, pour une meilleure gestion des dossiers et prise en charge des préoccupations des citoyens. Toujours selon le professeur Khalfallah, «une nouvelle plateforme sera prochainement lancée pour la gestion des demandes d’aides financière dédiées à la construction des logements ruraux». Cette application intervient après celle réalisée fin 2022 et dénommée «E-housing». L’objectif assigné est «de procéder au recensement des logements des différentes formules au niveau national et de connaître le nombre exact des logements occupés, ainsi que le besoin en matière de logements», détaille l’intervenant. Pr Khalfallah a ensuite rappelé les différentes applications développées ces trois dernières années et qui s’inscrivaient, notamment, dans le suivi du taux de réalisation des projets de logement, de facilitations de la prise de rendez-vous avec les souscripteurs, en prenant en charge leurs préoccupations, le suivi des recours et leur traitement, etc. L’intervenant cite, dans le même sillage, une autre application en cours de développement pour «le dépôt de demande de permis de construire, et «il ne reste que la partie juridique, pour la validation du permis de construire, avec signature numérique». Les secteurs cités ci-haut ne sont, en fait, qu’une image illustrant les efforts déployés par tous les départements qui ont franchi des étapes significatives dans cette quête de généralisation de la numérisation. En fait, le processus de transformation numérique est non seulement engagé, mais en cours de parachèvement, pour de nombreux secteurs. Il convient de rappeler, enfin, qu’en 2022, il avait déjà été procédé au lancement du «portail gouvernemental des services publics» et de «la plateforme de l'investisseur» visant à rapprocher davantage l’Administration du citoyen, en assurant des prestations de qualité. Regroupant plus de 300 services publics numérisés relevant des départements ministériels, le portail gouvernemental fournit, aux citoyens, particuliers et professionnels, des informations détaillées sur l’ensemble des procédures et des services publics actuels.
S. G.

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