Kessali au conseil de la nation - Loi de finances 2023 : Des prévisions de croissance rassurantes

Ph. Wafa
Ph. Wafa

Le ministre des Finances, Djamel Brahim Kessali, a présenté, hier, les grandes lignes du budget de l’année prochaine, dans le cadre de la loi de finances pour 2023 (PLF-2023), et ce devant les membres de la Commission des affaires économiques et financières au Conseil de la nation.

Cette séance a été présidée par le président du Sénat, Salah Goudjil, et a vu la présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, et des membres du gouvernement. Le nouveau texte prévoit un taux de croissance de 4,1% en 2023, et de 4,4 en 2024, a affirmé le ministre des Finances, précisant que le taux de croissance hors hydrocarbures devrait atteindre 5,6% l'année prochaine.
Tout en rappelant que le PLF-2023 a été élaboré sur la base d'un prix référentiel prévisionnel du baril de pétrole de 60 dollars pour la période 2023-2025. Les recettes des exportations de biens devraient atteindre, en 2023, un montant de 46, 3 milliards de dollars américains dont 7 milliards hors hydrocarbures, a informé M. Kessali. Néanmoins, dit-il, les recettes des importations devraient baisser de 36 mds USD en 2023.
Sur cette base, ajoute le ministre, la balance commerciale enregistre un excédent estimé à 9,4 milliards de dollars, soit un excédent de 5,7 milliards de dollars dans la balance des paiements.
Pour ce qui est des réserves de change, poursuit M. Kessali, elles seront de l'ordre de 59,7 mds USD à la fin de l'année 2023, a- t-il estimé. Cette loi prévoit aussi un taux d'inflation de 5,1% en 2023, en baisse en 2024 (4,5%) et 4,01% en 2025.
Le ministre a indiqué que cette loi a été élaborée dans une conjoncture particulière marquée par les répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ainsi que les développements récents de la situation économique en Algérie.
Pour cela, il affirme que l'année 2023 sera marquée par la poursuite des efforts visant à «préserver et à renforcer le pouvoir d'achat des citoyens», à travers la révision de la grille indiciaire des salaires et la revalorisation de l'allocation de chômage, outre le renforcement de l'investissement pouvant «relancer» et même de «booster la dynamique économique» du pays.
«Les perturbations géopolitiques qui se poursuivent ont eu un impact négatif sur les prix au niveau du marché mondial, essentiellement ceux des produits alimentaires», a affirmé le ministre des Finances.
Pour cela, il estime qu'il est nécessaire de «préserver les acquis sociaux pour soutenir la croissance économique» du pays. Mais aussi, de prendre les mesures incitatives «pour faire face à ces défis, visant à promouvoir l'économie hors hydrocarbures créatrice de richesses et de nouveaux emplois», a noté M. Kessali.
Ce dernier a également passé en revue une batterie de mesures législatives visant la promotion de l'investissement, l'encouragement des activités liées à l'entrepreneuriat, la lutte efficacement contre la fraude et l'invasion fiscales.
Les membres de la Commission et du tiers présidentiel ont affiché leur satisfaction quant à ce texte, précisant que les mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2023 traduisent la volonté du Président Tebboune visant à accorder un grand intérêt à l'aspect social des Algériens.
Le nouveau texte a fait également objet d'un débat entamé par les sénateurs et les membres du tiers présidentiel qui ont, à l'unanimité, insisté sur la consolidation d'une vision globale, portant essentiellement sur l'aspect social pouvant améliorer le niveau de vie des ménages, et l'aspect économique visant une augmentation des investissements publics et privés, dans le cadre de la nouvelle loi d'investissement, élaborée par le gouvernement à cet effet.

Samia Boulahlib

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PLF-2023 : Un «budget sans précédent»

La Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation a, lors d'une réunion consacrée à l'examen de la loi de finances pour l'année 2023, présenté un rapport introductif du nouveau texte en question, les indicateurs de l'encadrement économique et les budgets approuvés pour le prochain exercice 2023. L'ensemble des intervenants ont entamé un débat sur ladite loi présentée par le ministre des Finances à l'entame de la séance. 
En effet, M. Abderrahmane Kenchouba, président de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation, a indiqué que le texte portant loi de finances pour l'année 2023 «mérite d'être apprécié, étant donné que le budget est sans précédent dans l'histoire de l'Algérie indépendante pour les dépenses publiques, ce qui constitue une preuve, dit-il, de la volonté et du souci du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d'accélérer le rythme de la croissance économique et de  consacrer le caractère social de l'Etat algérien, comme le stipule la Déclaration de Novembre», a-t-il soutenu.
Abondant dans le même sens, le sénateur Bouznada Abd El Bari, du mouvement de la Société pour la paix (MSP), a affirmé que «l'aspect social constitue une grande partie» de la loi, ce qui pourrait améliorer le pouvoir d'achat des Algériens», s'est-il félicité. Il appelle, à cet effet, à la consolidation de cet acquis et à la lutte contre le phénomène de la spéculation qui pourrait avoir un impact négatif sur les prix du marché local, tout en appelant à lutter contre l'inflation.
Lors du débat sur le PLF-2023, la plupart des sénateurs et sénatrices se sont focalisés sur des questions liées à l'amélioration du cadre de vie des Algériens, notamment dans les secteurs de la santé, la sécurité, les ressources en eau, les travaux publics, etc. Le but recherché, a-t-on relevé, est de booster le développement local et surtout faire sortir certaines wilayas de l'isolement, notamment les zones d'ombre.
En ce sens, Mohamed Laâgab, membre du tiers présidentiel, a insisté sur la révision des pensions destinées à certaines catégories sociales, notamment les veuves des chouhada, appelant à une meilleure prise en charge des populations démunies.
Il a souligné également la nécessité de promouvoir l'insertion professionnelle et sociale. 
Dans cette même logique, le sénateur Mohamed Romani, du mouvement El Bina, a salué les mesures prises dans cette loi , notamment celles liées au volet social, voire l'augmentation des salaires des travailleurs, de l'allocation chômage et des pensions de retraite prévue à compter de l'année prochaine. Les intervenants ont également salué les mesures liées au «maintien des subventions sur les produits alimentaires de base, ainsi que les facilitatios accordées aux citoyens pour l'importation de véhicules de moins de trois ans». 
Outre l'appel à la réforme douaniere et la généralisation de l'introduction de la numérisation dans l'ensemble des secteurs, de nombreux sénateurs ont insisté sur l'amélioration du système sanitaire en Algérie.
Le sénateur Mohamed Boubekar, du FLN (Front de libération nationale) a estimé, à ce titre, qu'il est nécessaire d' «améliorer les services de santé publique en faveur des citoyens», se félicitant du projet algéro-qatari-allemand lancé tout récemment par le gouvernement. Pour sa part, le sénateur Boumedienne Lotfi, du RND (Rassemblement national démocratique) de la wilaya d'Oum El Bouaghi, a appelé à «la facilitation des procédures administratives et l'accompagnement par les banques pour la promotion de l'investissement local et étranger». 
Concernant la levée du gel sur les projets suspendus, M. Kessali a expliqué que le gouvernement avait commencé, il y a deux ans, ce genre d'opérations dans différentes wilayas, en accordant la priorité aux secteurs de la santé, de l'éducation et des ressources en eau.
 
S. B. 

 

 

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