Journée mondiale de la biodiversité, économie verte : Accompagnement de 400 porteurs de projets

Plus de 400 porteurs de projets dans le domaine de l'économie verte bénéficient actuellement d'un accompagnement du ministère de l'Environnement afin de concrétiser leurs idées innovantes, a indiqué à l'APS, un responsable au ministère.

Le ministère a mis à la disposition des porteurs de projets dans le domaine de l'environnement, relevant de start-up et de micro-entreprises, une cellule interne pour les orienter et les aider notamment sur le plan procédurale. Depuis sa création en novembre 2020, cette cellule a reçu plus de 400 dossiers et s'attelle actuellement à accompagner ces jeunes promoteurs. «Le développement de l'économie circulaire et de l'économie verte constituent le but suprême de toutes ces actions», a souligné le président de la cellule, Larbi Réda Youyou.
Ces projets concernent notamment le domaine de la gestion, la collecte, le tri, le recyclage des déchets, la valorisation des déchets organiques en compost, de construction (déchets inertes), et ceux à haute valeur ajoutée comme les déchets d'équipements électrique et électroniques (DEEE) et le verre.
Ils portent également sur des idées innovantes dans les domaines de la communication et la sensibilisation, les plate-formes numériques dédiées au secteur de l'environnement, la qualité de l'air, la biodiversité, l'agro-écologie l'assainissement urbain, les eaux usées et l'éco-tourisme, selon le président de la cellule. Les porteurs de projets sont reçus deux fois par mois (le deuxième et le dernier jeudi de chaque mois), par les membres de la cellule au niveau du siège du ministère de l'Environnement, et cela après avoir remplis un formulaire sur le site internet du ministère.
M. Youyou a expliqué que l'action de la cellule d'orientation se traduit à travers l'accompagnement et l'orientation des jeunes promoteurs dans leurs démarches administratives ainsi que dans les aspects techniques liés à leurs projets.
Il bénéficie également des avis des experts du secteur sur l'opportunité de leurs projets par rapport à la stratégie du secteur de l'environnement, de la facilitation des contacts avec les parties concernées ainsi que les divers dispositifs existants pour concrétiser leurs projets, a noté le responsable.
Parmi les actions de la cellule ayant pour fin d'assurer un accompagnement efficace, la diffusion des projets novateurs auprès des acteurs concernés, des formations spécifiques à l'intention de ces jeunes promoteurs ainsi que le suivi de leurs projets, selon le président de la cellule.
S'agissant des problèmes rencontrés par ces porteurs de projets, M. Youyou a cité particulièrement les difficultés liées aux financements, au foncier industriel, à la méconnaissance des procédures administratives et des organismes en charge de la gestion des projets ainsi qu'à l'insuffisance de l'expertise technique pour la finalisation des projets.

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Le cri d’alarme  de la planète

La journée internationale de la Biodiversité célébrée hier sur le thème : «Nous faisons partie de la solution» a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies «profondément préoccupée par l’appauvrissement continu de la diversité biologique dans le monde». Le choix de cette date n’est pas fortuit puisqu’il renvoie à l’adoption de la convention sur la diversité biologique en 1993 avec pour objectifs la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments constitutifs et de ses ressources génétiques, ainsi que le partage juste et équitable des avantages qui en découlent. Selon le site web des Nations unies, la diversité biologique – ou biodiversité – est le terme qui désigne toutes les formes de la vie sur Terre et les caractéristiques naturelles qu'elle présente. Cette diversité s'explique généralement par la vaste gamme de plantes, d'animaux et de micro-organismes. Elle s'étend également aux différences génétiques à l'intérieur de chaque espèce comme, par exemple entre des variétés de plantes cultivées et des races de bétail. Les chromosomes, les gènes, et l'ADN déterminent le caractère unique de chaque individu à l'intérieur de chaque espèce. Autre remarque importante, la biodiversité offre d’innombrables services, tant au niveau local que mondial. Ainsi les poissons assurent 20 % de l’apport protéique à environ trois milliards de personnes. Plus de 80 % de l’alimentation est assurée par des plantes et «près de 80 % des habitants des zones rurales des pays en développement ont recours aux médicaments traditionnels à base de plantes pour les soins de base». Pour tout dire, la biodiversité offre un grand nombre de biens et services qui soutiennent notre vie.
Seulement voilà, cette ressource très riche et variée est vulnérable et actuellement elle décline à «un rythme sans précédent, avec un taux d’extinction des espèces qui s’accélère, provoquant dès à présent de graves effets sur les populations du monde entier». La sonnette d’alarme est donc tirée aujourd’hui, plus que jamais, «la nature est en crise en raison de la perte de biodiversité et d'habitat, du réchauffement climatique et de la pollution toxique. Ne pas agir, c'est faillir à l'humanité», avertit la même source qui ajoute qu’«environ 60 % de toutes les maladies infectieuses chez l'homme sont des zoonoses, c'est-à-dire qu'elles nous parviennent par l'intermédiaire des animaux. Parmi les zoonoses apparues ou réapparues récemment on peut compter le virus Ebola, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le virus Nipah, la fièvre de la vallée du Rift, le syndrome respiratoire aigu soudain (SRAS), le virus du Nil occidental, la maladie virale de Zika et maintenant le coronavirus».
Ce constat établi, et pour faire face à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et se protéger contre les futures menaces mondiales, «une gestion saine des déchets médicaux et chimiques dangereux, une intendance solide et mondiale de la nature et de la biodiversité et un engagement clair à reconstruire en mieux, à créer des emplois verts et à faciliter la transition vers des économies neutres en carbone sont nécessaires», affirme l’organisation onusienne, précisant que «l'humanité dépend des mesures prises dès maintenant pour assurer un avenir résistant et durable».

Deux nouveaux parcs nationaux

Notre pays recèle, de par sa position stratégique et sa grande superficie, une riche biodiversité à préserver absolument, d’autant que la flore est très importante mais aussi vulnérable, comme c’est le cas pour de pareilles ressources à travers le monde. Les données chiffrées de la direction générale des forêts (DGF) renseignent, si besoin est, sur les efforts colossaux déployés en vue d’assurer une protection optimale des aires naturelles.
Dans une déclaration à El Moudjahid, Imane Belfar, cadre de la DGF, annonce la création deux nouveaux parcs nationaux. «Il s’agit des parcs de Chélia (Khenchela) et de Taghit (Bechar). Ce dernier sera non seulement le premier parc national que la DGF classe au sud du pays mais aussi le plus grand avec une superficie de 627.000 ha. Deux autres parcs nationaux ont été classés en 2019, celui des Babors et la réserve naturelle de Cap Lindles.
Ces quatre derniers classements s’inscrivent dans le cadre des efforts de la DGF en matière de préservation de la biodiversité et renforcent les huit autres déjà existants, ceux d’El Kala, de Belezma, Chréa, Djurdjura, Thniet El Had, Taza, Gouraya, Tlemcen, lesquels totalisent une superficie de156.000 ha.
«Avec la création des deux parcs nationaux et de deux autres au courant de cette année, la superficie des aires protégées sera multipliée par 5».
Soraya Guemmouri

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