Internet, Le Câble sous-marin Alval/Orval opérationnel : Une capacité de 20 fois les besoins actuels du pays

- Débit internet  : Objectif, une hausse minimum de 4 à 8 Mégas
- Câble sous-marin Alval/Orval : Une capacité de 20 fois les besoins actuels du pays
- Exploitation «effective» depuis le 31 décembre 2020
- Téléphonie mobile  : Un décret relatif à la portabilité des numéros «en voie de finalisation»
- E-paiement : Une activité boostée par la pandémie

-------------------------------------------

Entretien de Brahim Boumzar, ministre de la poste et des télécommunications, avec l’APS

Débit internet
Objectif, une hausse minimum de 4 à 8 Mégas

Le débit internet minimum sera augmenté en Algérie, l'objectif à court terme étant d'arriver à un débit de 4 à 8 mégas permettant ainsi un accès aisé à la vidéo haute définition et autres contenus à valeur ajoutée, a annoncé le ministre de la Poste et des Télécommunications dans un entretien accordé mardi à l'APS.

«Nous allons augmenter le débit internet minimum (actuellement 2 Mégas). L'objectif à court terme est d'arriver à un débit minimum de 4 à 8 mégas pour que le citoyen puisse accéder à des services à valeur ajoutée comme la VOD (Video On Demande) et la Vidéo haute définition», a indiqué M. Boumzar.
En 2020, Algérie Télécom a baissé de 50% ses offres ADSL. Mais le débit minimum de 2 Mégas, inchangé depuis 2018, reste «insuffisant» pour permettre une navigation aisée sur le Net, a estimé le ministre.
Il a expliqué que l'augmentation du débit minimum est une nécessité, car il y a une consommation croissante de la bande passante dans le pays.
Le ministre a, en outre, indiqué que le citoyen accédait, par le passé, à des débits «non garantis» à un prix «onéreux», ce qui avait découragé, selon lui, l'abonné de choisir cette option.
«J'ai demandé, dans ce sens, à Algérie Télécom, d'adopter une politique commerciale incitative pour amener les abonnés à migrer vers des paliers supérieurs», a-t-il dit, ajoutant que l'opérateur «doit rassurer le citoyen en lui offrant le service demandé avec un débit réel et stable».

Tous les moyens mobilisés pour améliorer la connexion internet

Interrogé sur la «lenteur du débit» dont se plaignent les abonnés, M. Boumzar a dit «comprendre les désagréments causés aux consommateurs», faisant savoir que tous les moyens ont été mobilisés pour améliorer le débit.
«Nous avons mis tous les moyens pour régler cette situation à travers la modernisation en cours des infrastructures du secteur des TIC», a-t-il ajouté,
Il a rappelé, à cet égard, les actions majeures entreprises par l'Algérie dont la consolidation de la bande passante internationale avec la mise en service, fin 2020, du câble sous-marin en fibre optique Orval /Alval, d'une capacité pouvant atteindre les 40 Térabits, soit près de 20 fois les besoins actuels du pays ; ajouté à cela, les 3 autres liaisons sous-marines déjà en exploitation.
Outre le backbone national qui a été renforcé par 7047 km de fibre optique en 2020, Algérie Télécom œuvre à finaliser la mise à niveau et la modernisation du réseau de transport et d’une autre couche du réseau appelée réseau métro (Réseau d’agrégation Métro-Ethernet), sous-dimensionné, par le passé, pour pouvoir supporter les services à très haut débit, en plus du raccordement, entre elles, des différentes communes, agglomérations secondaires et localités de plus de 1.000 habitants à ce réseau. Cet objectif a été atteint à 100% à Alger, 58% à Constantine, 75% à Sétif et 55% à Oran entre autres, a-t-il détaillé.
L'Algérie est en train, également, de moderniser la partie accès en supprimant définitivement le système TDM (technologie utilisant le câble en cuivre), que le ministre a qualifié d'«archaïque» et responsable de plusieurs désagréments pour l'abonné ADSL comme les dérangements et la lenteur du débit internet.
Le système TDM est remplacé, progressivement, par la technologie de pointe en fibre optique FTTX (fibre jusqu'au domicile entre autres).
«Nous avons, jusqu'au 31 décembre 2020, fait basculer vers le FTTX plus de 203.600 abonnés et nous allons accélérer la cadence en 2021 pour connecter le maximum des 700.00 abonnés restants vers la nouvelle technologie», a-t-il promis.
Dans le même sens et afin d'améliorer la connexion internet, le ministre a fait savoir que l'Algérie est en train de mettre en place «une politique du cache internet des Géants du web dont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)».
«Algérie Télécom est en train de finaliser ce dossier qui pourra faire économiser la bande passante internationale et diminuer le temps de latence», en plus de l’encouragement du contenu local, a-t-il ajouté.
Pour rappel, l'Algérie dispose déjà de serveurs cache dédiés à Google, lui permettant de dépendre moins de la bande passante internationale relative, par exemple, à Youtube. Lorsqu'une vidéo, publiée depuis l'étranger, est visionnée pour la première fois, elle est automatiquement mise en cache dans les serveurs d'Algérie Télécom. La vidéo pourra, ainsi, être regardée un nombre infini de fois et ce, sans recourir à la bande passante internationale.

//////////////////////////////////////

Câble sous-marin Alval/Orval
Une capacité de 20 fois les besoins actuels du pays

Le système de câble sous-marin en fibre optique Alval/Orval (reliant Alger et Oran à Valence en Espagne) est enfin opérationnel et sa mise en exploitation effective permettra à l'Algérie de disposer, à terme, d'une capacité allant jusqu'à 40 Térabits, soit près de 20 fois les besoins actuels du pays, améliorant, ainsi, de manière sensible le débit internet.
Ce système, qui devait être lancé en décembre 2019, n'a été mis en service que le 31 décembre 2020 à cause «de contraintes d'ordre financier, juridique, administratif et technique».
Le nouveau système devrait permettre de gérer «efficacement» le flux d’internet entrant et sortant de l’Algérie, le transfert de DATA tout en augmentant la vitesse et le flux d’informations vers l’Algérie, mais aussi les capacités de connexion à domicile et dans les entreprises, selon le ministère de la Poste et des Télécommunications.
Orval/Alval vient renforcer les deux autres liaisons sous-marines passant par Annaba, dont Medex d'une capacité atteignant les 2 Téras, et d'un troisième câble Alpal 2 passant par Alger via Palma Di Mallorca (Espagne) avec un débit de 85 Gigas, jugés «insuffisants».
Le câble sous-marin à fibre optique Alval (Alger-Valence) et Orval (Oran-Valence) relie précisément le réseau de communication national à partir de la station d’El Djamila à Alger et celle d'Oran, au réseau européen, au niveau de la ville de Valence. Sa longueur dépasse les 770 km de fibre optique sous la mer. D'une durée de vie de 25 ans, ce câble fournit une très importante capacité de transmission disponible (jusqu’à 40 Térabit/s), soit près de 20 fois les besoins actuels de l'Algérie (fin 2020, cette capacité avait atteint les 2,4 Téra, comparativement à janvier 2020 où elle était de 1,7 Téra).
Selon le site du ministère de la Poste et des Télécommunications, le câble Alval/Orval est doté de 4 paires de fibres optiques reliant les trois stations. Il délivrera initialement 3x100 Gigabits/s par paire de fibres et peut augmenter jusqu'à 10 Terabits/s par paire de fibre, soit un total de 40 Térabits/s, en utilisant la dernière technologie à 100 Gb/s pour chaque longueur d'onde.
La longueur totale du câble sous-marin est de 800 km, dont 770 km ont été posés sous la mer. Le système dispose de neuf répéteurs, avec 4 paires de fibres, fabriquées spécialement pour le système Orval/Alval, de même que deux unités de branchement, dont l'une a été installée en pleine mer et l'autre demeure en réserve. Le projet Orval/Arval a été inscrit au titre du plan ORSEC dans le cadre de la sécurisation du réseau national de communication, suite à l’incident l’ayant marqué durant les années 2000, alors que l’Algérie disposait d’une seule voie internationale de communication en fibre optique.
Ce projet permet de doubler et protéger efficacement (redondance en cas de catastrophe naturelle) les deux liaisons sous-marines Alger-Palma (Alpal2) au centre et Annaba-Marseille (SMW4) à l’Est, d’offrir une diversité des points d’atterrissement à l’international et d’augmenter la capacité de l’opérateur historique Algérie Télécom dans le domaine des communications et du haut débit Internet.
D'un coût de 27 millions de dollars, Arval/Orval est le premier système sous-marin géré «à 100% par l’Algérie, fournissant une totale indépendance au pays», en particulier avec la création, en 2016, d’Algérie Télécom Europe en Espagne afin de représenter l'Algérie dans la mise en œuvre du système et son exploitation économique.
Pour rappel, l’Algérie a procédé, en mars 2015, à la signature d’un contrat avec le Groupement Alcatel Submarine Networks (ASN) pour la réalisation de la liaison à fibre optique Orval. Un contrat a été également signé avec I.T International Telecom Marine SRL.Le ministère de tutelle a signé, en août de la même année, une notification d’accord pour Algérie Télécom (AT) l’autorisant à se greffer au projet Orval à travers la réalisation du projet Alval, financé sur les fonds propres d’AT. Les travaux de pose de ce câble sous-marin, l'aménagement et l’installation de tous les équipements des deux stations d’Oran et d’Alger ont débuté en décembre 2015, pour être finalisés en juin 2018, selon le ministère de tutelle.

//////////////////////////////////////

Exploitation «effective» depuis le 31 décembre 2020

Le système de câble sous-marin à fibre optique Orval/Alval, reliant le réseau de télécommunications national, à partir d’Oran et d’Alger, au réseau européen, au niveau de la ville de Valence (Espagne), est en exploitation «effective» depuis le 31 décembre 2020, a révélé mardi le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, dans un entretien à l'APS.
Le câble sous-marin, qui fournit une importante capacité de transmission disponible (jusqu’à 40 Terabit/s), est entré en exploitation le 31 décembre 2020, a précisé le ministre, expliquant que «le retard dans le lancement effectif de ce système, par le passé, était dû à des contraintes d'ordre juridique, financier, administratif et technique».
Il a fait savoir que «des instructions strictes de la part du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, nous ont permis de mobiliser toutes nos équipes et, par la même, de relever le défi pour être au rendez-vous le 31 décembre dernier».
«Le test était concluant et nous avons commencé l'exploitation de ce système par une capacité initiale de quelques centaines de Gigas pour l'augmenter progressivement», a-t-il expliqué, ajoutant que le flux entrant et sortant passe actuellement par les deux stations d'Alger et d'Oran.
M. Boumzar s'est, enfin, félicité de la mise en exploitation «effective» de ce premier système sous-marin géré à 100% par l’Algérie, concrétisant, de ce fait, la démarche de «consolidation de la souveraineté nationale» dans le domaine des télécommunications, tout en saluant, à cette occasion, l'ensemble des compétences nationales ayant permis la concrétisation de ce projet .
Interrogé sur l'autre câble sous-marin en fibre optique Medex, le ministre a indiqué que ce câble, qui raccorde, depuis Annaba, le réseau internet algérien de fibre optique au réseau international reliant les Etats-Unis d'Amérique à l'Asie par le Bassin méditerranéen, «est opérationnel depuis sa mise en exploitation en 2019».
«Actuellement, 400 Gigaoctets de Medex, sur une capacité totale de 2 Téraoctets, sont en exploitation», a-t-il relevé, indiquant que l'Algérie compte actuellement quatre liaisons sous-marines en exploitation et ambitionne de se doter de nouveaux câbles sous-marins afin de sécuriser davantage le réseau de télécommunications du pays.
«L'Algérie qui est en approche prospective, est approchée, dans ce sens, par des partenaires», a-t-il conclu.

//////////////////////////////////////

Téléphonie mobile
Un décret relatif à la portabilité des numéros «en voie de finalisation»

Un projet de décret relatif à la portabilité des numéros (possibilité pour un abonné de conserver son numéro de téléphone en changeant d’opérateur) est «en voie de finalisation», a révélé mardi le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, dans un entretien à l'APS.

«Le décret relatif à la portabilité des numéros est en cours de finalisation. La première mouture est déjà soumise à l'appréciation du Régulateur (Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques), puis elle sera transmise au SGG (Secrétariat général du gouvernement)», a précisé le ministre. La portabilité des numéros «offre à l'abonné le droit de conserver son numéro de téléphone lorsqu'il change d'opérateur, permettant ainsi de faire jouer la concurrence entre les opérateurs de téléphonie mobile en offrant plus de choix aux abonnés», a-t-il expliqué. Pour rappel, M. Boumzar avait procédé en juin 2020 à l'installation d'un groupe de travail chargé de l'élaboration d'une feuille de route visant la concrétisation des dispositions de la loi sur la poste et les communications électroniques promulguée en 2018, notamment dans son volet relatif à la portabilité des numéros de téléphone et l'itinérance nationale, en vue de l'amélioration des prestations offertes aux abonnés par les opérateurs de téléphonie mobile. Concernant le volet relatif à l'itinérance nationale (dispositions permettant à un opérateur mobile d'offrir à ses abonnés l'accès aux réseaux d'autres opérateurs), le ministre a fait savoir que «nous travaillons avec toutes les parties concernées pour mettre en œuvre l'itinérance du mobile». «Nous avons lancé un appel à contribution aux associations de protection des consommateurs, aux patronats, aux opérateurs et experts et tous sont d'accord et ont plaidé pour la mise en œuvre de cette disposition», a-t-il affirmé.
La mise en œuvre de cette disposition «incombe au Régulateur», a soutenu le ministre, ajoutant que «nous travaillerons en concertation sur ce dossier». Les trois opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Ooredoo) «doivent être réunis pour mettre en place une convention les liant ainsi qu'un catalogue d'interconnexion conformément à la loi», a-t-il dit.
M. Boumzar a expliqué que «ces deux dispositions s'inscrivent en droite ligne de l'orientation stratégique scellée dans le Plan d'action du Gouvernement, visant la réalisation d'une transformation numérique, en tant que vecteur du développement durable de notre pays à travers l'amélioration de la connectivité, équitable, sur l'ensemble du territoire national».
La concrétisation de ces deux dispositions, en plus de la mutualisation des infrastructures, épermettront aux opérateurs de téléphonie fixe et mobile de mutualiser leurs capacités de réseau pour offrir des services de haute facture aux abonnés, notamment ceux résidants dans les zones enclavées non couvertes».

//////////////////////////////////////

E-paiement
Une activité boostée par la pandémie

Le paiement électronique (e-paiement) a enregistré «un saut qualitatif» en 2020, en raison de la pandémie de coronavirus qui a favorisé le recours à ce type de transactions financières en ligne, a indiqué mardi le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar.
«Le secteur a connu des difficultés en 2020 à cause de la conjoncture pandémique due au Covid-19. Mais cette crise sanitaire a eu pour effet positif de faire prendre conscience au citoyen de l'importance des nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment du e-paiement pour faciliter sa vie quotidienne», a précisé le ministre, dans un entretien à l'APS. Affirmant que le secteur postal a été impacté, l'année dernière, par une «situation exceptionnelle, sanitaire et économique», il a rappelé que les problèmes de liquidités enregistrés au niveau des bureaux de poste s'expliquent par le fait qu'il y avait «moins de circulation d'argent». Il a estimé qu'en dépit de cette crise, «les liquidités n'ont pas baissé de façon significative comparativement à 2019. Les retraits effectués au 31 décembre 2020 étaient de 4.549 milliards de DA, soit une diminution de seulement 2% en l'espace d'une année», a-t-il soutenu. Le ministre a toutefois indiqué que cette conjoncture a été un élément favorisant les autres moyens de transaction financière, comme les virements de compte à compte qui ont connu un «rebond», enregistrant «plus de 2,9 milliards de DA durant l'année 2020, soit une augmentation de 137% par rapport à 2019». Face aux défis imposés par la conjoncture sanitaire, il a été également procédé à la promotion du e-paiement et des résultats encourageants ont été enregistrés, a-t-il noté, relevant une «importante» hausse du nombre des opérations liées aux services de paiement en ligne via la carte Edahabia, avec plus de 6,6 millions de cartes, dont 3,8 millions de cartes renouvelées ont été délivrées en 2020. «Le paiement en ligne, via la carte Edhahabia, a enregistré près de 4 millions d'opérations en 2020, comparativement à 2019 où il était d'environ 670.000, soit une augmentation de 487% des opérations en une année», a-t-il ajouté. Le nouveau service d'auto-paiement lancé par Algérie Poste via l'application mobile Baridi Mob (permettant aux porteurs de cartes Edahabia de programmer des virements de compte CCP à d'autres comptes CCP), a connu, lui aussi, une évolution estimée à 557% de virements en une année (991.991 opérations en 2020, contre 150.992 opérations en 2019). Même constat pour les transactions sur les terminaux de paiement électronique (TPE) qui ont «fortement» augmenté avec un taux de croissance de 773%, de même que pour les guichets automatiques bancaires (GAB), où l'on enregistre un montant des retraits de l’ordre de 956 milliards de DA, soit une évolution de 15% par rapport à l’exercice 2019. Interrogé sur les GAB en panne et «hors service» constatés notamment les week-ends et les jours fériés, le ministre a expliqué que ce sont des GAB en panne technique (absence de pièces de rechange et difficultés de l’intervention rapide dues notamment à la pandémie) ou généralement non alimentés en billets de banque, une situation que ses services prennent en charge «immédiatement après signalement».
Il a, à cet égard, conseillé aux citoyens de signaler ces pannes en prenant une photo du GAB et en la publiant sur la page Facebook officielle du ministère de la Poste et des Télécommunications lancée en février dernier et suivie par 130.000 abonnés. «Le parc GAB existant (1405 en service) n'est pas suffisant et nous allons le renforcer par l'acquisition durant l'année en cours de 1600 GAB supplémentaires», a-t-il promis.

Sur le même thème

Multimedia