Gendarmerie nationale : Plus de 62 tonnes de drogue saisies en 2020

- Les plus grandes quantités saisies à l’Ouest
- 190 réseaux de harraga démantelés et plus de 600 passeurs arrêtés

La Gendarmerie nationale (GN) a renforcé ses capacités et moyens de lutte contre le trafic de drogue, l’année dernière, et a déjoué des tentatives de déstabilisation du pays. Les résultats réalisés renseignent sur cette détermination et cette mobilisation. Les saisies ont doublé, l’année dernière, par rapport à l'an 2019. C’est ce qui ressort du bilan annuel présenté, hier, par le commandement de la GN.

Le trafic de drogue représente 39% des affaires traitées dans le cadre de la criminalité organisée. En 2020, une quantité de plus de 62 tonnes de drogue a été saisie par les différentes unités de la gendarmerie nationale, dont plus de 3 tonnes rejetées par la mer, indique le chef de la division de police judiciaire (DPJ) près le commandement de la GN, le colonel Mounir Merrouche. Durant cette période, plus de 6.600 affaires de trafic de drogue et de psychotropes ont été traitées, soit une hausse de 38% par rapport à 2019. Le nombre de narcotrafiquants et dealers arrêtés a dépassé 9.700 personnes avec une augmentation de 35%. Le trafic de drogue représente près de 23% des affaires traitées suivi du trafic des comprimés psychotropes avec plus 14%, ajoute l’officier. Durant la même période, les unités de la GN ont saisi plus de 11 kg de drogue dure de type cocaïne. Le colonel Merrouche a souligné lors de la présentation de la cartographie des saisies, que les plus grandes quantités ont été saisies dans les wilayas de Tlemcen à l’Ouest et Béchar, Tindouf et Nâama au Sud-Ouest, soit des villes frontalières avec le Maroc. Les quantités varient entre 1.955 kg à 27.331 kg dans ces quatre wilayas, relève le bilan. «Nous avons actualisé nos stratégies d’intervention sur terrain, pour lutter contre toute forme de criminalité», a indiqué le colonel. Le dispositif de lutte mis en place «est adapté aux menaces et à l’évolution du mode opératoire des narcotrafiquants», assure-t-il en réponse à une question. Par ailleurs, la lutte contre le trafic de psychotropes a enregistré une hausse de 70% par rapport à l’année 2019 avec 2.228 affaires traitées ayant conduit à l’arrestation de 3.500 personnes et la saisie de 1,8 million de comprimés. Les réseaux de trafic de cannabis se sont orientés vers le trafic des psychotropes en raison des lourdes pertes enregistrées à la suite des saisies effectuées par l’ANP notamment. Pour le chef de la division de la PJ, l’action de lutte contre la criminalité organisée sous toutes ses formes, porte essentiellement sur le démantèlement des réseaux. Ainsi, 190 réseaux de passeurs de harraga ont été neutralisés durant l’année 2020 avec l’arrestation de 619 passeurs et plus 11.000 autres personnes impliquées dans la migration clandestine.

Plus de 200.000 affaires, liées à la délinquance économique, traitées

Par ailleurs, plus de 200.000 affaires liées à la délinquance économique ont été traitées l’année dernière, elles se sont soldées par l’arrestation de plus de 204.000 personnes. Le crime économique représente 40% des affaires traitées par la PJ. Le conférencier a précisé, que les infractions fiscales, commerciales et financières représentent les crimes économiques, les plus enregistrés, suivies de plus de 35.000 affaires relatives à l’escroquerie et 483 affaires de corruption. L’année 2020 a été une année charnière sur le plan judiciaire pour les enquêteurs de la GN, qui ont mené plus de 9.600 instructions judiciaires et 1.638 commissions rogatoires. Selon le bilan de la GN, la lutte contre la cybercriminalité a été intensifiée l’année dernière et a permis de traiter 189 affaires d’atteinte à la sécurité publique sur le net. Outre la diffamation sur les réseaux sociaux, l’escroquerie et le chantage, les cyber-enquêteurs de la GN ont traité 14 affaires liées à l’exploitation sexuelle en ligne. Ainsi, plus de 1.000 cyber-délinquants ont été identifiés et arrêtés. Les affaires traitées ont enregistré une hausse de 62%. «Il ne s’agit pas d’évolution de cette criminalité mais de la hausse des activités de la gendarmerie», assure l’officier supérieur. A une question sur les sites électroniques malveillants, qui visent l’instabilité de l’Algérie dans le cadre d’une guerre électronique, un cadre du Centre de prévention contre la criminalité informatique et la cybercriminalité relevant de la gendarmerie, a révélé qu’il a été procédé au blocage de 5 sites. Par ailleurs, 66 pyromanes ont été arrêtés dans le cadre des enquêtes sur les incendies déclenchés l’année dernière dans plusieurs wilayas. Les investigations ont concerné 1.318 incendies. De même, 53 trafiquants de charbon ont été arrêtés.

1.000 cybers-délinquants dans les filets de la GN

De son côté, le chef de la division de la sécurité publique (SP), le lieutenant-colonel Lounis Mili, a souligné que depuis le mois d’août 2020, les unités de la GN ont neutralisé 46 bandes de quartiers composées de 255 individus impliqués. D’autre part, 743 associations de malfaiteurs ont été démantelées l’année dernière ayant conduit à l’arrestation de plus de 4.000 malfaiteurs. En effet, la GN a intensifié l’an dernier, les descentes dans les fiefs de la délinquance qui ont enregistré une hausse des cas de 11%, notamment durant les heures du confinement dans une action anticipative et préventive. Ces opérations ont été menées par des unités spéciales de la GN, à savoir les sections de sécurité et d’intervention (SSI). Résultats : plus de 10.000 personnes interpellées durant les descentes et près de 20.000 autres lors des interventions et opérations d’identification. Les SSI ont procédé à l’identification de près de 1,5 million de personnes et 600.000 véhicules, poursuit l’officier supérieur. Un dispositif spécial a été mis en place dans le cadre de la prévention et la lutte contre le Coronavirus. Il consiste essentiellement en la protection de la santé publique et de l’économie nationale. A cet effet, plus de 16.000 gendarmes sont mobilisés pour veiller à l’application des mesures du confinement sanitaire. En ce sens, près de 64% des affaires traitées dans le cadre du droit commun consistent en le non-respect des mesures de confinement sanitaire et atteintes à l’ordre et la sécurité publics, précise l’officier supérieur. Ils étaient près de 20.000 personnes impliquées dans la spéculation dans les produits à large consommation, les produits pharmaceutiques et les infractions commerciales. Enfin, les accidents de la circulation ont enregistré une baisse de plus de 12%, en raison notamment des mesures de confinement, soutient le chef de la division de la sécurité routière, le lieutenant-colonel Abdelkrim Rebai. Les unités de la SR ont enregistré 3.793 accidents dont 1.849 accidents mortels ayant causé le décès de 305 personnes et des blessures à 1.869 autres. Selon le bilan de la GN, 1 mort et 4 blessés sont enregistrés dans 3 accidents toutes les 4 heures sur les routes.

Neila Benrahal

 

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