
Le commandement de la Gendarmerie nationale renforce les capacités des cadres dans le cadre de la lutte contre la drogue dure à travers la formation.
«L’exportation de la drogue vers l’Algérie constitue l’une des grandes menaces contre notre pays. Les tentatives d’inondation de l’Algérie de drogue est une forme de guerre. Le hachisch hybride exporté vers l’Algérie présente un taux actif élevé en THC (tétrahydrocannabiol), par rapport au classique. Le THC est l’un des grands défis des Groupements des Gardes-Frontières (GGF)», a indiqué hier le Directeur de la sécurité publique et de l’emploi (DSPE) au CGN, le colonel Mohamed Réda Kebaili. Lors de la présentation du bilan des unités de la GN durant l’année 2021, le DSPE a relevé que «le dispositif sécuritaire mis en place au niveau des frontières a permis de déjouer plusieurs tentatives d’introduction de drogue à l’Ouest». Il a rappelé en ce sens les conclusions de l’étude menée par des experts de département de toxicologie de l’Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC).
Anticipation dans la gestion des menaces
Les différentes unités de la GN ont procédé à la saisie de 52.5 tonnes de kif traité, contre 62.9 tonnes de «haschisch» en 2021, alors que les affaires traitées ont enregistré une augmentation sensible de 21%, ce qui reflète les efforts consentis dans la lutte contre ce fléau, notamment au niveau des frontières ouest et sud-ouest. En outre, près de 12.000 narcotrafiquants ont été arrêtés, en hausse par rapport à 2020. Le bilan fait également état de la saisie de plus de 491.000 kg de cocaïne, une quantité record par rapport à l’année 2020 ayant enregistré la saisie de près de 12 kg de cocaïne. En ce sens, le commandement de la GN a mis en œuvre une nouvelle stratégie de lutte contre le narcotrafic, adaptée aux nouvelles données du terrain. «L’analyse de la lutte contre le trafic de drogue a fait ressortir l’orientation des cartels de drogue dure vers le Maghreb arabe, à la suite de la saturation du marché nord et sud-américain et européen. Ces cartels optent pour les réseaux de trafic de cannabis existants et structurés pour se reconvertir au trafic de la cocaïne», précise le chef de la division de la police judiciaire, le lieutenant-colonel Sayeh. En outre, les services de la GN ont procédé durant la même période à la saisie de près de 2 millions de comprimés psychotropes à la frontière est, précise le colonel Kebaili. Il a d’ailleurs alerté contre le trafic illicite de la pregabaline, utilisée comme drogue connue sous l’appellation «essaroukh». Les saisies ont doublé de 10 fois, les 10 dernières années, passant de 227.417 comprimés saisis en 2018 à 2.364.642 en 2021. La lutte contre le narcotrafic demeure un engagement majeur de la GN et représente 40,07% des affaires de crime organisé traitées. Par ailleurs, cette dernière reste déterminée à assurer la sécurité et la stabilité du pays et à déjouer les tentatives de déstabilisation, particulièrement via les réseaux sociaux. Ainsi, selon le commandant Farid Dramchia, du service central de lutte contre cybercriminalité, 306 affaires d’atteinte à la sécurité et l’ordre public ont été traitées par les services spécialisés de la GN. Il a affirmé que des tentatives d’attaques visant les institutions publiques et privées ont été également identifiées et mises en échec. «Les attaques hostiles de l’étranger sont généralement menées par des réseaux organisés», dit-il.
Neila Benrahal